Elie Faure disait qu'il trouvait la clé du "poème politique" de Napoléon dans les trois mois où Il fut ramené d'exil , par un de ces miracles qui ne devient crédible que chez un peuple qui ne croit pas aux miracles ...
Approfondi par le malheur et abandonné de la plupart des siens en fuite, ou se prélassant dans leurs châteaux, seul avec le peuple de France, c'est-à-dire avec son peuple, il eût suffisamment de magnanimité pour s'adapter aux circonstances, exigeant de Lui de faire abstraction de toute forme d'orgueil, se donnant ainsi les moyens de s'assurer que ses interlocuteurs devinssent dignes de Lui, ceux-là mêmes qui, hier encore, le combattaient ou l'insultaient !...
Le tout avec une simplicité majestueuse, sur un ton familier et noble ...
Quoi de plus émouvant que cette confidence mélancolique et grandiose qui laisse entrevoir la réalité du coeur !
Que le monde entier n'ait pas été là pour l'entendre, c'est à désespérer de Dieu !
Mais ce monde, eût-il su l'entendre ?
Mais ce monde, eût-il pu le croire lorsque Napoléon Homme la paix, la liberté ?
Car en effet, lorsque le réalisme d'un si Grand Homme, ne partageant habituellement pas les illusions immédiates de l'idéalisme facile, se déclare prêt à adopter les moyens que cet idéalisme lui propose, alors le monde s'mpresse de crier "Haro sur ce Grand Homme !
Pourtant, plus tard, Napoléon confia ceci :
"-
Ils n'ont pu imaginer qu'un Homme eût l'âme assez forte pour changer son caractère, ou se plier à des circonstances obligées" ...
Voilà certainement l'une des pierres d'achoppement du commun des mortels face à ce Génie, la profondeur de son mystère qui le condamne,à être pour lui et les autres, une si perpétuelle énigme ...
A la différence près que Lui gardera toujours l'héroïsme d'en explorer les abîmes, pendant que les autres reculeront ou se déroberont, dès l'instant où ils n'y seront point obligés ...
A un moment ou à un autre, quand l'Ombre Sacrée ne ne nous permet plus l'entendement, sans pour autant reculer ou se dérober, ce qui s'apparenterait à un funeste abandon, gardons-nous toutefois d'avoir la critique par trop sévère !...
VIVE L'EMPEREEEEEEEUUUUUUUUUUUUURRRRRRRRRR! 