L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 15 Sep 2023 10:01 
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Davydov met en avant le rôle des partisans et se pousse du col. Accessoirement, c'est la concentration de Wittgenstein et de Tchitchakov sur la Bérésina qui contraint Napoléon à quitter Smolensk plus vite que prévu. C'est d'ailleurs une critique générale des opérations de l'Empereur : en s'avançant jusqu'à Moscou, il a négligé la protection de sa ligne de communications. Si Oudinot aurait pu mieux faire face à Wittgenstein, le flanc droit de la Grande Armée était mal protégé face aux 40 000 hommes de l'amiral russe (il avait joint ses forces à celles de Tormassov). Ce dernier pourra s'emparer de Minsk sans coup férir, détruisant ainsi les immenses approvisionnements accumulés dans cette place. Schwarzenberg commencera à trahir, en se repliant derrière le Bug, soi-disant pour couvrir Varsovie ! Cette manoeuvre sera décisive pour précipiter la retraite de Smolensk. Le froid et la famine feront le reste...


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Message Publié : 17 Sep 2023 11:22 
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Les "partisans" ont joué un certain rôle, pendant la période de l'occupation de Moscou, en fragilisant les communications entre Smolensk et la capitale russe. Moins que les Cosaques qui les encadraient parfois... Durant la retraite proprement dite, ils n'ont pas exercé d'influence majeure, se contentant de massacrer les isolés. Pour ce qui est des communications de la Grande Armée, le plan russe s'est révélé judicieux, même s'il était difficile de coordonner les mouvements de Wittgenstein et de Tchitchakov... Minsk aurait dû recevoir une garnison plus étoffée. Les autorités polonaises ne paraissent pas avoir pris au sérieux le danger d'une attaque russe. Dombrowski et ses 5000 hommes devait s'y porter, mais suite à sa lenteur, ce dernier a estimé finalement ne pouvoir gagner son objectif en temps utile. Napoléon estimait que Schwarzenberg était en mesure de couvrir Minsk, ou Reynier, à tout le moins. Ce dernier a suivi les Autrichiens et n'a pas cru pouvoir se délier des mouvements de Schwarzenberg.

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Message Publié : 22 Sep 2023 14:02 
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Conserver Minsk ou pas, qu'est ce ça aurait changé ? :zzzzz:


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Message Publié : 23 Sep 2023 0:02 
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Vous l'avez dit vous-même : c'était une place où de grands approvisionnements avaient été constitués. La Grande Armée aurait pu s'y ravitailler avec profit et se rétablir, au moins pour un certain temps. Le passage de la Bérézina n'aurait pas été aussi catastrophique : il aurait fallu à Wittgenstein et à Tchitchakov revoir leur point de jonction. Difficile pour eux de se réunir plus au sud. C'est au nord de Minsk qu'aurait dû se réaliser leur jonction, ainsi qu'avec Koutousov. Sans doute, la retraite aurait dû continuer, mais elle aurait pris une tournure moins épouvantable...

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Message Publié : 23 Sep 2023 12:31 
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Vilna, 22 novembre 1812. Sire, quand je reçus la nouvelle inopinée que M. le général Bronikowski avait abandonné Minsk sans faire aucune résistance, il y avait des troupes en route de Vilna pour aller rejoindre l’armée. Je pris d’abord le parti d’envoyer des officiers pour leur faire faire halte à Oschmania, et je chargeai M. l’adjudant commandant d’Albignac qui venait d’arriver, d’aller les rassembler pour en prendre le commandement et prendre une position jusque vers Smorgoni pour, de là, observer l’ennemi, prendre des information, envoyer des patrouilles et des reconnaissances en avant, et à droite, et à gauche, et, s’il se trouvait que l’ennemi n’était pas en force, avancer sur la route de Minsk avec beaucoup de prudence, aussi loin qu’il pourra venir, afin de pouvoir, dès que l’ennemi se retire, y rentrer et amener les détachements de marche qu’il a avec lui à l’armée et, en cas contraire, que l’ennemi se montrât en force et les menaçât, de se replier et de revenir à Vilna. J’ai l’honneur de présenter ci-joint à Votre Majesté la situation des troupes de marches qui se trouvent réunies sous les ordres de M. d’Albignac à qui j’ai recommandé la plus grande prudence et circonspection, vu que, d’après les ordres de V.M ., ces corps de marche ne doivent pas être menés contre l’ennemi. Mais, pour ceux-ci, ils se trouvaient déjà en marche pour aller rejoindre leurs régiments sur Vilna où toute la 24ème division ca être réunies avec plusieurs régiments de cavalerie ou autres corps de marche et où se trouvent arrivés déjà, depuis quelques jours, les deux régiments de cavalerie napolitaine de la garde royale qui sont arrivés ici en très bon état, ayant perdu très peu d’hommes et de chevaux en route. Je les ai vus hier à cheval, et je puis assurer Votre Majesté qu’ils sont dans le plus bel ordre et ont la plus belle tenue. Hier, les six premiers bataillons de la 34ème division sont arrivés, et aujourd’hui il en arrive encore cinq. Les deux autres suivront de près avec l’artillerie de la division qui est partie le 16 novembre de Koenigsberg, et les vélites à pied de la garde napolitaine en sont partis le 18. L’évacuation de Minsk a fait ici une vive sensation et causé beaucoup d’alarmes. J’ai tâché de calmer et de tranquilliser les esprits par ma contenance et en faisant voir que jamais je ne penserais à évacuer ma place. J’ai aussi fait sonner fort haut l’arrivée prochaine de la 33ème division, et d’un corps de 12.000 Bavarois qui arriveront par Varsovie et Grodno, surtout en donnant partout des ordres pour faire fournir les subsistances et les fourrages pour ces différents corps. La prise de Minsk a fait refluer un nombre considérable de troupes débandées du corps battu du général Kossecki, de blessés, de soldats isolés, d’habitants de la campagne, et femmes et enfants, fuyant, saisis de terreur panique, vers Vilna. Ce qui, avec le nombre considérable de troupes qui s’y trouvent, fait un encombrement terrible et nous donne beaucoup de peine pour entretenir le bon ordre et la tranquillité. Cependant, j’ose donner l’assurance à Votre majesté que je saurai maintenir l’ordre et le bon esprit tant parmi les troupes que parmi les habitants, et qu’en tout cas, j’espère me montrer digne de la confiance dont elle a daigné m’honorer en me nommant à cette place. Je suis, avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le plus humble, le plus obéissant et le plus fidèle sujet.

Le comte de HOGENDORP.

Document publié dans le volume d’Arthur Chuquet intitulé « Lettres de 1812. 1ère série [seul volume paru] », Paris, Champion, 1911, pp. 234-237.

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Message Publié : 23 Sep 2023 12:37 
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Kossecki : participe à la campagne de Moscou de 1812, au cours de laquelle il est promu général de brigade (25 mai 1812). En octobre et novembre, il sert comme commandant du corps protégeant directement la région de Minsk lors de la retraite de Napoléon de Russie. En raison du nombre écrasant de troupes russes, du mauvais entraînement et de l'équipement de ses propres formations, le corps fut vaincu le 15 novembre 1812 lors de la retraite de Kojdanów. Cependant, il a été félicité à plusieurs reprises pour son attitude lors de l'opération près de Kojdanów, notamment : par les généraux Jan Henryk Dąbrowski ,Dominik Dziewanowski et Mikołaj Bronikowski . Kossecki, avec une force de 2 500 soldats près de Kojdanów, pour la plupart nouvellement recrutés, a résisté pendant 6 heures aux 20 000 hommes aguerris de l'armée russe avec de nombreuses cavaleries et artillerie. Au cours de la bataille, près de Kossecki, un cheval fut tué et l'écrasa avec son corps. Les soldats qui ont vu cela ont conclu que le général avait été tué et ont commencé à fuir le champ de bataille. À un moment donné, Kossecki s'est retrouvé seul avec une poignée de soldats fidèles. Dans ces circonstances, Kossecki lui-même a été contraint de s'enfuir. Le talent imposant de Kossecki a également été apprécié par le prince Józef Poniatowski, qui nomma en mai 1812 Kossecki, alors colonel, chef d'état-major de la 1re division du 5e corps, que commandait le prince Poniatowski pendant la campagne de Russie. En raison d'une jambe cassée, Kossecki n'a finalement pas rempli cette fonction.

Puis il combattit à Borysów et à la Bérézina. Nommé commandant du département de Płock. En 1813, il combat pour la défense de la forteresse de Modlin , d'abord en tant que commandant de la défense, puis en tant que commandant adjoint, nommé par le général Herman Wilhelm Daendels . À la suite de la capitulation de la forteresse, Kossecki fut capturé par les Russes. Après sa libération en 1815 , il commanda la 2e brigade d'infanterie de la 1re division d'infanterie du royaume de Pologne . Cette année-là, il passa dans l'administration civile, même s'il resta dans les archives militaires et fut promu major général en 1826.




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Message Publié : 04 Oct 2023 9:04 
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A Yilna, on paraissait être resté sans défiance, et quand, de la Bérézina à la Vistule, les garnisons, les dépôts, les bataillons de marche, et les divisions Durutte, Loison et Dombrowski, pouvaient, sans le secours des Autrichiens, former à Minsk une armée de trente mille hommes, un général peu connu et trois mille soldats avaient été les seules forces qui s’y étaient trouvées pour arrêter Tchitchakof. On savait même que cette poignée de jeunes soldats avait été exposée devant une rivière, où l’amiral les avait précipités, tandis que cet obstacle les aurait défendus quelques instants, s’ils eussent été placés derrière.

Car, ainsi qu’il arrive souvent, les fautes d’ensemble avaient entraîné les fautes de détail. Le gouverneur de Minsk avait été choisi négligemment : c’était, dit-on, un de ces hommes qui se chargent de tout, qui répondent de tout, et qui manquent à tout. Le 15 novembre, il avait perdu cette capitale et avec elle quatre mille sept cents malades, des munitions de guerre et 2 millions de rations de vivres. Il y avait cinq jours que le bruit en était venu à Dombrovna, et l’on allait apprendre un plus grand malheur.

Ce même gouverneur s’était retiré sur Borizof. Là il ne sut ni avertir Oudinot, qui était à deux marches, de venir à son secours ; ni soutenir Dombrowski, qui accourait de Bobruisk et d’Igumen. Dombrowski n’arriva, dans la nuit du 20 au 21, à la tête du pont qu’après l’ennemi ; pourtant il en chassa l’avant-garde de Tchitchakof, il s’y établit, et s’y défendit vaillamment jusqu’au soir du 21 ; mais alors, écrasé par l’artillerie russe, qui le prit en flanc, il fut attaqué par des forces doubles des siennes, et culbuté au delà de la rivière de la ville jusque sur le chemin de Moscou.

Napoléon ne s’attendait pas à ce désastre : il croyait l’avoir prévenu par ses instructions adressées de Moscou à Victor, le 6 octobre : « Elles supposaient une vive attaque de Wittgenstein ou de Tchitchakof ; elles recommandaient à Victor de se tenir à portée de Polotsk et de Minsk : d’avoir un officier sage, discret et intelligent près de Schwartzenberg ; d’entretenir une correspondance réglée avec Minsk, et d’envoyer d’autres agents sur plusieurs directions. »

Mais, Wittgenstein ayant attaqué avant Tchitchakof, le danger le plus proche et le plus pressant avait attiré toute l’attention ; les sages instructions du 6 octobre n’avaient point été renouvelées par Napoléon ; elles parurent oubliées par son lieutenant. Enfin, lorsqu’à Dombrowna l’Empereur apprit la perte de Minsk, lui-même ne jugea pas Borizof dans un aussi pressant danger, puisqu’en passant le lendemain à Orcha, il fit brûler tous ses équipages de pont.

D’ailleurs sa correspondance du 20 novembre avec Victor prouve sa confiance : elle supposait qu’Oudinot serait près d’arriver le 25 dans Borizof, tandis que, dès le 21, cette ville devait tomber au pouvoir de Tchitchakof. Ce fut le lendemain de cette fatale journée, à trois marches de Borizof et sur la grande route, qu’un officier vint annoncer à Napoléon cette nouvelle désastreuse.

L’Empereur, frappant la terre de son bâton, lança au ciel un regard furieux avec ces mots : « Il est donc écrit là-haut que nous ne ferons plus que des fautes ! » Cependant le maréchal Oudinot, déjà en marche pour Minsk, et ne se doutant de rien, s’était arrêté le 21, entre Bobr et Kroupki, lorsqu’au milieu de la nuit le général Bronikowski accourut pour lui annoncer sa défaite, celle de Dombrowski, la prise de Borizof et que les Russes le suivaient de près.

Le 22, le maréchal marcha à leur rencontre et rallia les restes de Dombrowski. Le 23, il se heurta, à trois lieues en avant de Borizof, contre l’avant-garde russe, qu’il renversa, à laquelle il prit neuf cents hommes, quinze cents voitures, et qu’il ramena à grands coups de canon, de sabre et de baïonnette, jusque sur la Bérézina; mais les débris de Lambert, en repassant Borizof et cette rivière en détruisirent le pont.




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Message Publié : 06 Oct 2023 14:27 
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Cédeki ? Sinon, qui commandait dans cette zone : Victor ou Boronicki ? Et le gouvernement lithuanien de Vilna, il se tournait les pouce ? :grands yeux:


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Message Publié : 06 Oct 2023 17:30 
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Tiré de Ségur (campagne de Russie). Bronikowski était gouverneur de Minsk. Il était responsable du maintien de l'ordre et de la défense de la place. Il semble bien qu'il ait averti trop tard Dombrowski et n'ait pas vraiment crû les 1er messages relatant la marche de Tchichakov. Son activité brouillonne les 2 jours précédant l'arrivée des Russes n'a pas arrangé la situation.

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Message Publié : 07 Oct 2023 13:47 
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Le 26, le corps de Woïnof vint à Slonim. Le 27, l'avant-garde et la réserve marchèrent à Polonka, où l'on transféra le quartier-général. Le corps de Woïnof séjourna à Slonim. Le détachement de Tschaplits se porta de Slonim à Dworets. Le lendemain, l'amiral, avec l'avant-garde et la réserve, arriva à Stolowiczi. Le corps de Woïnof partit de Slonim et arriva à Gorki. Une nouvelle avant-garde, fournie par ce corps et composée de quatre bataillons, de quatre escadrons, de deux régiments kosaques et de douze pièces de canon, fut mise sous les ordres du général-major comte Orourk, et poussa jusqu'à Dworets. Le général Tschaplits revint de Dworets à Slonim pour former l'arrière-garde de l'armée, et couvrir sa marche contre les entreprises des Autrichiens. Le colonel Czernychef, avec son régiment de kosaques, reçut l'ordre de se porter rapidement par Nowogroudeck et Radochkowiczi vers Lepel, pour tâcher d'ouvrir une communication directe avec le comte Wittgenstein, et donner à ce dernier des renseignements positifs sur les mouvements de l'amiral.
Le 29, l'avant-garde du comte Orourk se porta à Nowogroudeck, et le corps de Woïnofà Dworests. Le général Tschaplits demeura à Slonim. Le lendemain le corps de Woïnof poussa jusqu'à Nowogroudeck, où il trouva encore son avant-garde, que la fatigue des chevaux avait obligée de séjourner. Le général Tschaplits se porta à Stalowiczi. L'amiral, avec la réserve, vint à Snow. L'avant-garde du comte Lambert occupa Neswige.
La ville de Minsk, devenue le point de mire des opérations de l'amiral, renfermait un des grands dépôts de l'armée de Napoléon, et n'avait pour sa défense qu'un corps de 6 à 7 mille hommes environ, aux ordres du général Bronikowski, gouverneur de la ville. Ce général, trompé par de faux avis, ne sentit pas que la marche de l'amiral était un mouvement prononcé de l'armée russe. Il s'imagina, au contraire, que les troupes qui de Slonim se dirigeaient sur Neswige et Nowogroudeck, n'étaient que des détachements de partisans lancés pour la petite guerre, et il crut pouvoir les arrêter en leur opposant un corps de 4 à 5 mille hommes tirés de sa garnison, qu'il plaça à Nowoï-Swergenn, sous les ordres du général Kossecki. Ce corps était trop faible pour s'opposer à la marche de l'amiral, mais il pouvait être renforcé par la division Dombrowski, postée comme nous l'avons dit à Sloutsk; par le corps d'Oudinot qui, à cette époque, avait déja atteint la route de Borissow à Orcha, près de Bobr, et même par la division Loison, qui, détachée du 11o corps, venait d'arriver à Wilna. Pour empêcher la réunion de toutes ces forces, qui auraient composé une armée presque égale en nombre à celle de l'amiral, il fallait se hâter de se porter sur Minsk.
Le 31, le comte Lambert quitta Neswige avec une partie de son avant-garde, et passant par Gorodeza, il suivit un chemin de traverse qui le conduisit à Golowtchina, situé à quatre werstes de Nowoï-Swergenn. Le général Woïnof vint à Koréliczi, et le comte Orourk poussa jusqu'à Tourets. L'amiral, avec la réserve, arriva à Neswige, où il fut joint par le détachement du général Liders venu de Pinsk, et composé d'un régiment d'infanterie et d'un de hulans.
Le 1er novembre, à cinq heures du matin, le comte Lambert se remit en marche pour attaquer le général Kossecki, qui venait de s'affaiblir encore par deux détachements envoyés à Mir et sur la route de Neswige, pour observer la marche des Russes. Les ennemis, attaqués à l'improviste, furent défaits et rejetés au-delà du Niémen, sans avoir eu le temps d'en rompre le pont. Le détachement poussé sur la route de Neswige, fut coupé et détruit; celui qui sè trouvait à Mir éprouva le même sort. Pressé
d'un côté par le comte Orourk, et de l'autre par un détachement que le comte Lambert dirigea de Nowoï-Swergenn sur Mir, il se vit obligé de mettre bas les armes. La défaite de cette journée coûta à l'ennemi près de 800 prisonniers et un grand nombre de tués. La perte des Russes ne fut que de quarante-deux hommes. Le comte Lambert passa la nuit à Nowoï-Swergenn; le général Woïnof et le comte Orourk à Mir.
Le 2 novembre, le comte Lambert s'établit à Micouliczi, après avoir enlevé un poste ennemi qui occupait ce village. Le comte Orourk vint à Jaczenka sur le chemin de Roubégéwiczi. Le général Woïnof se porta à Stolbtsy. Le détachement du général Tschaplits envoyé de Neswige pour flanquer à droite la marche de l'armée, pénétra jusqu'à Pessoczna.
Le général Kossecki, qui s'était retiré à Koïdanow, se sentant avec raison hors d'état d'arrêter la marche des Russes, avait sollicité en vain du gouverneur de Minsk la permission de continuer sa retraite, pour se rallier à la division Dombrowski, qui était en marche sur Minsk. Le général Bronikowski, persistant dans son inconcevable aveuglement, s'opiniâtra à croire que ce n'était qu'un corps volant des Russes qui s'avançait sur Minsk, et il ordonna au général Kossecki de tenir ferme à Koïdanow.
Le 3, le comte Lambert, avec sa cavalerie et douze pièces d'artillerie à cheval, se porta sur ce bourg. Kossecki, attaqué par des forces supérieures, fut complètement défait. Ses colonnes, coupées et entourées par la cavalerie russe, furent obligées de mettre bas les armes. Deux deux drapeaux et près de 3 mille prisonniers tombèrent entre nos mains. Les ennemis eurent près de mille hommes tués. Le général Kossecki n'arriva à Minsk qu'avec environ 500 hommes. La perte des nôtres fut aussi insignifiante qu'à l'affaire de Nowoï-Swergenn, et ne s'éleva qu'à quarante-huit hommes hors de combat. La cavalerie du comte Lambert poussa le même jour jusqu'à Griczin. Le comte Orourk vint à Wolma, et le général Woinof à Roubégéwiczi. L'amiral avec la réserve se porta à Otséda près de Kolossow. Le général Tschaplits vint à Ouzda.
Le 4 (16 novembre), le comte Lambert marcha sur Minsk. Il ne restait au général Bronikowski pour la défense de cette ville que 2 mille hommes environ, même en y comprenant les débris du détachement de Kossecki. Le gouverneur comprit enfin qu'avec cette poignée de monde il ne pouvait défendre une ville ouverte: il l'évacua à l'approche des Russes, et se replia sur Borissow. Le même jour le comte Lambert occupa Minsk, où il trouva dans les hôpitaux 2 mille 300 malades, et des magasins immenses de munitions de guerre et de bouche, que l'ennemi, dans sa consternation, ne songea ni à évacuer ni à détruire.
Le général Dombrowski, qui accourait de Sloutsk au secours de Bronikowski, se trouvait déja à Smélo; mais ayant appris la perte de Minsk, il retourna sur ses pas et se dirigea vers Bérézino. Le général Woïnof vint à Wolma, et le comte Orourk à Rakow, d'où il poussa le colonel Paradowskoï avec un régiment de dragons et un de kosaques sur la route de Wilna à Minsk. L'amiral, avec la réserve, se posta à Koïdanow. Le général Tschaplits vint à Doudiczi. Le 5, l'amiral avec la réserve arriva à Minsk. Le général Woïnof se porta à Semkowa, et le comte Orourk à Gorodok. Le colonel Paradowskoï, posté à Radochkowiczi, recueillit près de 2 mille fuyards, qui, de Minsk, cherchaient à percer sur Wilna. Le général Tschaplits vint à Samokhwolowiczi.

Le général Ertel, qui devait rejoindre l'armée de l'amiral avec son corps fort de 12 mille hommes, se prévalant de quelques obscurités dans l'ordre qu'il avait reçu, demeura à Mozyr en
attendant de nouveaux éclaircissements, et se borna à pousser sur Minsk un détachement de six bataillons, de quatre escadrons et d'un régiment de kosaques. L'amiral, mécontent de sa conduite, donna le commandement de son corps au général-major Touczkof, qu'il envoya à Mozyr.
Le 6, les troupes de l'amiral séjournèrent, à l'exception du détachement de Tschaplits, qui vint à Minsk. Le 7, le comte Lambert, renforcé du 7o régiment de chasseurs, de celui de Witebsk infanterie, et d'une compagnie d'artillerie, se remit en marche, et vint à Joukhnowka. Le général Tschaplits, destiné à éclairer la gauche, fut poussé sur Zembin, et pénétra jusqu'à Prilépy. Le colonel Loukoffkin, avec son régiment de kosaques, fut détaché sur la droite vers Jgoumen, pour observer la marche de Dombrowski. Le colonel Paradowskoï rejoignit le comte Orourk.
Le 8, le comte Lambert vint à Jodin; sa cavalerie légère pénétra jusqu'à Oupéréwiczi. Le comte Langeron, avec la réserve, se porta aussi à Jodin. Le général Tschaplits occupa Zembin. Le général Woinof, avec tout son corps, marcha à Antopolié, où l'amiral transféra aussi son quartier-général. Le colonel Loukoffkin ayant trouvé à Jgoumen le détachement venu de Mozyr, en prit le commandement, et se porta à Jourewiczi, se dirigeant sur Oucha, pour tâcher de couper l'arrière-garde de Dombrowski, qui de Bérézina filait sur Borissow.
Le général Bronikowski s'était replié sur cette ville. Son détachement, renforcé par quelques bataillons de cadres venus de Moscou qu'il recueillit dans sa route depuis Minsk jusqu'à Borissow, se trouva de nouveau fort de 3 mille hommes. Les ouvrages de la tête de pont sur la Bérézina, que les Russes, dans leur retraite au mois de juillet, avaient abandonnés à moitié achevés, furent occupés par un bataillon du 95 régiment français; le reste du détachement de Bronikowski demeura à Borissow, où il fut encore joint par quelques bataillons de cadres, dont Bronikowski confia le commandement au général Pampelone, avec ordre de se porter sur la route de Staroï-Borissow à Wesselowo pour surveiller la haute Bérézina.
Le général Dombrowski, arrivé le 8 à Glivin, apprit que les Russes s'approchaient de Borissow, et il se remit en marche sur-le-champ pour voler au secours de ce point important. Vers minuit il arriva près de la ville, et se posta à la droite des retranchements sur le chemin de Borissow à Stakhow, avec six bataillons et six escadrons;
un bataillon et deux escadrons qui, sous les ordres du général Pakosz, formaient son arrièregarde, se trouvaient encore en arrière.
Le 9, à la pointe du jour, le comte Lambert parut devant les retranchements de la tête de pont, qu'il se disposa à attaquer. Les 14o et 38o régiments de chasseurs devaient assaillir, le premier la droite, le second la gauche des ouvrages; le 7o était destiné à se porter sur le centre, après que les attaques de flanc auraient réussi. Deux batteries de douze pièces chacune protégeaient la marche des colonnes russes. Deux régiments d'infanterie qui restaient de l'avant-garde, et toute la cavalerie, demeurèrent en réserve sur la route de Jodin. Le bataillon du 95o qui gardait la tête de pont se laissa surprendre et fut poussé jusqu'au pont. Le 14o de chasseurs se logea dans la redoute qui appuyait la droite des ouvrages; mais le 38°, qui avait aussi pénétré dans les retranchements, fut culbuté par un bataillon wurtembergeois accouru de Borissow au secours des troupes attaquées. Le comte Lambert fut obligé de soutenir le 38 par le 7o, qu'il mit sous les ordres du général Engelhardt. Ce général, qui sé porta en avant avec résolution, trouva la mort au pied des retranchements ennemis; mais ses troupes se logèrent de nouveau dans la redoute de la gauche des ouvrages.
Cependant le général Dombrowski, voyant que les troupes qui occupaient la tête de pont ne se trouvaient pas en état de résister aux Russes, résolut de leur porter du secours en se prolongeant par sa gauche. Pendant qu'il exécutait ce mouvement, une de ses colonnes poussa du village de Dymki, en avant, vers le chemin de Borissow à Logoïsk, pour couper la retraite au 14 de chasseurs. Le comte Lambert opposa à cette colonne le 13° de chasseurs tiré de la réserve. Ce régiment repoussa les ennemis, et les rejeta dans le bois qui s'étend vers Zembin.
Toute l'attention des Russes n'était plus dirigée que sur l'attaque des retranchements, défendus maintenant par le gros de la division Dombrowski, lorsque le général Pakosz, avec son arrière-garde venant de Jouchkéwiczi, parut sur leur droite; en même temps, la colonne ennemie, repoussée dans le bois après en avoir longé la lisière, menaça de prendre à revers notre gauche. Le comte Lambert n'avait plus d'infanterie disponible que le régiment de Witebsk; il en envoya un bataillon, avec quatre escadrons de hussards d'Alexandrie, et douze pièces d'artillerie à cheval, à la rencontre

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