L'Énigme des Invalides

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Sarrazin (général Jean),
Mémoires d’un traître
extrait paru dans le Carnet Historique et Littéraire, 1898-1899

Jean Sarrazin naquit à Saint-Sylvestre (Lot-et-Garonne) en 1770. Il débuta par professer les mathématiques au collège de Sarréze. Il était précepteur des enfants du duc de Béthune lorsqu’il s’engagea en 1792, dans l’armée du Nord. Après avoir servi sous Kléber, Sarrazin devint chef d’état-major de Bernadotte dans sa campagne d’Allemagne, en 1796, puis il accompagna Humbert en Irlande. Rappelé en France, il fut nommé par Bernadotte, alors ministre de la guerre, chef du bureau du mouvement des troupes. En cette qualité, il s’entremit entre Bonaparte et Bernadotte après le 18 brumaire et amena un rapprochement entre les deux généraux.

Nous le retrouvons à Naples peu après, en lutte avec Murat, et se faisant remarquer par sa duplicité, son esprit faux et son acharnement à dénoncer ses camarades. Rayé pour ce fait des cadres de l’état-major, il reprend pourtant du service on 1802 et est envoyé à Saint-Domingue.

Il fait les campagnes de 1805 et 1806 en Allemagne. En 1809, il est commandant du Département de l’Escaut, puis du département de la Lys. Il va pouvoir alors mettre à exécution son projet, étudié depuis longtemps, de vendre sa patrie à l’Angleterre.

Pour 1.500.000 francs, il devait faciliter le débarquement des troupes anglaises à Flessingue et leur livrer les plans de Napoléon. Sarrazin s’embarque à Boulogne en 1810, et tandis que le conseil de guerre de Lille le condamne à mort par contumace, il conspire à Londres.

Cependant le cabinet britannique le tient en suspicion et n’utilise pas ses services. En 1813, il intente au gouvernement anglais un procès en restitution de la somme promise. Ce procès scandaleux achevait de couler Sarrazin dans l’opinion publique.

Il rentre en France en 1815 avec les Bourbons et a l’audace, pendant les Cent-Jours, d’offrir ses services à l’Empereur. Napoléon le fait arrêter et la seconde Restauration refuse de l’employer. Il est même rayé des cadres en 1817, malgré ses réclamations et le rappel de sa conduite en 1810. En 1819, Sarrazin est poursuivi comme trigame. Il est convaincu d’être le mari de trois femmes, dont la première a été épousée à Livourne, la seconde à Londres; il vient de se marier dans le Lot-et-Garonne avec la troisième. Condamné à vingt ans de travaux forcés, gracié trois ans après, Sarrazin se réfugie à Lisbonne. Le gouvernement portugais le fait conduire à Londres. Depuis lors, le triste général mène une vie errante, de Hollande en Turquie et d’Angleterre en Allemagne. Il meurt en 1840, sans avoir obtenu de Louis-Philippe de rentrer en France.

Sarrazin a beaucoup écrit et beaucoup publié : Mémoires contre Napoléon, correspondance avec Jomini, Histoire de la Guerre d’Espagne et de Portugal, etc. Il a laissé aussi des Mémoires dont nous tirons l’extrait suivant, que nous croyons inédit. Ces mémoires ne ressemblent nullement à ceux qui, dit-on, vont être publiés, et dont la Revue rétrospective de décembre dernier a donné un fragment.

Au moment du renouvellement de l’incident Dreyfus, il nous a paru curieux d’offrir au lecteur l’arrogante confession d’un traître de 1810.

Vicomte de Grouchy.

"Le 10 juin 1810, je quittai le camp de Boulogne, entraîné par le désir de servir mon légitime souverain, en fournissant à l’Angleterre les moyens de renverser l’usurpateur. Dans la conférence que j’eus avec le marquis de Wellesley, ministre des affaires étrangères, sa Seigneurie me traita de la manière la plus indécente parce que je lui dis " que rien n’était plus facile que la restauration dos Bourbons sur la terre de leurs illustres ancêtres; que cette époque tant désirée n’avait été différée que par l’ineptie des directeurs, des coalitions et que je répondais, sur ma tête, d’un succès complet, si les puissances de l’Europe consentaient à exécuter ponctuellement tous mes plans ".
Le marquis me dit très froidement qu’il fallait avoir perdu la raison pour parler de restauration, Lorsque Buonaparte, était plus puissant que jamais; qu’il était plus vraisemblable que j’étais un de ses agents; que je devais me préparer à partir pour Douvres, et que le vaisseau qui m’avait reçu à son bord serait chargé de me débarquer à Boulogne ". Cette conversation dura plus d’une heure ; je la conclus en demandant au marquis " s’il était ennemi de Buonaparte, et s’il y avait à Londres des soldats à sa disposition ". Sur sa réponse affirmative, je lui dis avec vivacité : " Puisque vous êtes ennemi de Buonaparte, vous ne voudrez pas lui procurer la jouissance de me faire martyriser, et je vous demande comme une faveur de me faire fusiller sous les fenêtres de votre hôtel. " J’étais fortement ému, le marquis en parut inquiet. Il sonna pour faire entrer ses gens. Alors, il me dit avec un orgueil oriental :

" Puisque vous me paraissez de bonne foi, vous resterez à Londres ; envoyez vos plans au Foreign-Office, et comptez sur la protection des ministres de Sa Majesté. " Je me retirai très mécontent, d’autant plus que le marquis m’avait insinué, dans le cours de la conversation, " que plusieurs Français s’étaient déjà expliqués sur mon compte; que je ne serais pas admis dans leur société, parce que j’étais fils de roturier, et que les Anglais devaient bien me surveiller, étant très vraisemblable que j’étais un second Méhée de la Touche ".

En arrivant à Londres, on m’avait forcé de loger chez un messager d’État, sorte de prison, où les ministres placent quiconque leur paraît suspect. Je me plaignis de cette sévérité ; on me répondit que c’était pour ma sûreté personnelle, qui serait compromise dans un hôtel, à cause des nombreux agents que Buonaparte entretenait à Londres. Je n’avais qu’un but, en quittant Boulogne, " de me venger des injustices de Buonaparte ". La mauvaise foi des ministres ne me parut pas un motif suffisant pour changer de résolution. Du 14 juin au 12 juillet, je travaillai nuit et jour, et mes documents prouvèrent que la restauration des Bourbons était non seulement facile, mais indispensable pour donner la paix à l’Europe.

Mon sort parut s’améliorer; on me donna le colonel sir Robert Wilson pour me tenir compagnie. Son Altesse Royale le duc d’York me fit dire par lord Elgin, ancien ambassadeur à Constantinople, que " mes plans étaient très précieux; que la restauration de Louis XVIII devait en être le résultat, et que je pouvais compter sur sa protection toute particulière ". Je fus invité dans les premières maisons de Londres. Le 2 août, je dînai avec tous les lords de l’amirauté. On me rendit ma liberté, en m’autorisant à quitter la maison du messager d’État. J’étais à dîner chez lord Hutchinson, lorsque M. Hamilton m’annonça de la part du marquis de Wellesley que " j’avais carte blanche dans Londres, pourvu que je ne conspirasse pas contre le gouvernement anglais ". Vers la fin du dîner, lord Hutchinson parla beaucoup de paix avec Napoléon. Il voulait me sonder, il me demanda mon opinion. Je répondis franchement que, si l’Angleterre accordait à Buonaparte une paix de trois ans, je garantissais qu’avant la fin de la troisième année, les trois royaumes ne seraient que trois provinces françaises, et qu’il n’y avait qu’un moyen de paix honorable et solide pour l’Angleterre et l’Europe, c’était d’organiser une coalition d’après mes plans pour renverser Buonaparte et délivrer le genre humain de son plus cruel ennemi ". Lord Utchinson me répondit ces propres paroles : " Vous parlez, mon général, comme un homme qui vient de faire un bon dîner, et qui a le ventre plein ! Vous voulez la guerre ; mais, si vous étiez à la place de nos manufacturiers, qui crèvent de faim, vos dispositions seraient plus pacifiques. Nous ne pouvons pas continuer la guerre encore deux ans sans être complètement ruinés. " Je m’étais levé de table dès qu’il m’avait parlé de son dîner, j’étais allé prendre mon chapeau et je partais sans mot dire, lorsque j’entendis Milord me dire " que je lui ferais beaucoup de plaisir de regarder sa maison comme la mienne ". Je lui donnai l’assurance que je n’abuserais pas de son offre, parce que je ne voulais pas être exposé à m’entendre reprocher un dîner. J’ai tenu parole et je ne l’ai plus visité.

Le marquis de Wellesley m’avait rendu ma liberté; j’en profitai pour demander le payement de mes plans, que j’évaluai à soixante mille livres sterling, comme l’équivalent des pertes occasionnées par mon départ de France, telles que le rang et la dotation de comte, le traitement de commandeur de la Légion d’honneur et mes propriétés en France. Je demandais en outre le traitement et la paye qu’aurait un Anglais qui aurait été échangé comme lieutenant général, le 18 octobre 1798, jour de mon échange en cette qualité contre le général Burrard, par les gouvernements de France et d’Angleterre. En cas de refus, je priais le marquis de me donner un passeport pour me rendre aux États-Unis d’Amérique. On me promit tout, en observant " que les Anglais étaient de très bons payeurs, que toutes les affaires étaient suspendues à cause de la maladie du Roi, qu’aussitôt que le Prince de Galles aurait été nommé Régent, je devais compter que je serais récompensé très généreusement ".

M. le comte de La Châtre, ambassadeur de Sa Majesté Louis XVIII près Sa Majesté Britannique, me fit mille compliments sur la nature de mes écrits, et il fut satisfait, quand je lui eus détaillé les motifs qui m’avaient décidé à quitter la France.

Le 12 février 1812, je fus déclaré prisonnier d’État par décision ministérielle signée Ryder, secrétaire d’État pour le département de l’intérieur. En septembre, même année, il me fut permis d’aller eu Suède. On ne m’avait donné cette permission que parce qu’on était assuré d’avance que le gouvernement suédois me renverrait en Angleterre. J’avais fait les démarches nécessaires pour obtenir la permission de m’établir en Danemark. M. le baron Alquier m’avait envoyé le consentement tacite de Buonaparte, lorsque je fus arrêté par ordre du Roi de Suède, conduit à Gothenbourg, et embarqué par force pour l’Angleterre. Le 21 décembre 1812, j’écrivis à M. le baron Alquier " que la paix était facile, utile, et même nécessaire, et que les plans qu’avaient les Anglais étaient si importants et leurs ressources si grandes que, s’ils étaient gouvernés par un homme tel que Buonaparte, la majeure partie du continent de l’Europe ne serait bientôt qu’une vaste colonie de la Grande-Bretagne ". On m’a assuré, depuis mon retour en France, que, si j’avais fait la folie de rentrer sous le dernier gouvernement, j’aurais été fusillé sur-le-champ. J’étais si mal traité en Angleterre, que j’aurais préféré ce triste sort à l’affreuse perspective de rester plus longtemps le prisonnier et le jouet des ministres anglais.

J’ai néanmoins un tort à me reprocher dans la seconde époque de ma captivité en Angleterre, ou me fit insinuer, de la part du prince Régent, " qu’on avait l’intention de me bien traiter, si je continuais à fournir le développement des plans que j’avais donnés la première année de mon arrivée à Londres. " Je fus la dupe de ma bonne foi jusqu’au 2 octobre 1813 ; c’est le jour que me fut faite l’offre du gouvernement anglais de débarquer sur les côtes de France, pour y établir la guerre civile. Je répondis que je ne voulais pas porter les armes contre ma patrie et je demandai un passeport pour m’embarquer à Douvres et me rendre à Calais : le passeport me fut refusé !

Quelques jours après, je fus assailli dans ma maison par plusieurs officiers de police qui, sous le prétexte d’une dette à laquelle j’étais étranger, me volèrent la meilleure partie de ma bibliothèque. On voulait, à force de tracasseries, me faire adopter le plan du ministère anglais, mais tout fut inutile; je rejetai toutes les propositions qui me furent faites.

Dés que l’on eût appris à Londres la déchéance de Buonaparte et la restauration de Louis XVIII, je me rendis chez le comte de La Châtre et chez le comte de Liverpool pour y consigner mon adhésion entière aux mesures adoptées par le gouvernement provisoire. Le 22 avril, j’eus l’honneur d’être présenté à Sa Majesté Louis XVIII par M. le duc de Duras : le Roi me reçut avec la plus grande bonté, et il daigna me dire que " son intention était que je rentrasse en France sans délai ". M. le comte de La Châtre me donna l’autorisation à ce sujet; il m’avait dit que je n’en avais pas besoin, puisque Sa Majesté avait permis que je fusse considéré comme faisant partie de sa suite. Le 2 mai, je fus encore admis à paraître devant Sa Majesté, quelques instants avant son arrivée au château de Saint-Ouen.

Le 5 mai, je fus admis à l’audience du ministre de la guerre, qui m’accueillit avec bienveillance ; le même jour, je me rendis chez le maréchal MacDonald, qui s’avança vers moi dés qu’il me vit entrer dans son salon; je croyais qu’il allait m’embrasser, lorsqu’il me dit d’un ton froid : " Je suis fâché, général, qu’on vous ait laissé entrer. En quittant le camp de Boulogne pour aller porter nos manoeuvres et nos plans aux ennemis de la Patrie, vous avez perdu mon amitié et mon estime. " Je lui répondis à peu près en ces termes, eu présence d’une quarantaine d’officiers qui étaient réunis dans son salon :

" Monsieur le Duc, si vous m’aviez apostrophé en tête à tête, je me serais retiré sans mot dire, parce que je suis sûr que le général MacDonald estimera toujours le général Sarrazin ; mais comme je suis jaloux de me justifier en présence de ces officiers, je ne sortirai de chez vous qu’après avoir exposé les motifs de mon départ de Boulogne.

Mes anciens adjoints étaient généraux de division et j’étais encore général de brigade j’avais parlé avec franchise de la guerre d’Espagne. Je n’étais plus en sûreté, j’étais persuadé que mes plans étaient de nature à renverser Buonaparte et à rétablir les Bourbons.

Je quittai l’abondance pour aller mendier, mais je me vengeais de mon ennemi, et j’avais l’espoir d’être utile à mon légitime souverain ; du reste, j’ai toujours parlé avec respect de l’armée française et j’ai refusé des places brillantes parce qu’alors j’aurais dû porter les armes coutre ma patrie. Par mes plans, je n’ai fait la guerre qu’à Buonaparte, et si le grand oeuvre de la Restauration a nécessité la présence des alliés à Paris, le gouvernement paternel des Bourbons aura bientôt fait oublier ce malheur passager. Au reste, Monsieur le Maréchal, comme vous avez toujours été royaliste, je ne vois dans votre mauvaise humeur qu’un peu de jalousie de ce que je me suis éloigné du Tyran de la France quatre ans plus tôt que vous, Lorsque vous serez mieux instruit de ma conduite, je vous connais assez ami de la justice pour être persuadé que vous m’accorderez votre approbation. " Puis je me retirai.

Lorsque j’étais employé, en 1799, au ministère de la guerre, j’eus plusieurs fois l’occasion d’obliger le maréchal MacDonald. A Modène, je lui avais été très utile dans son échauffourée avec le régiment de Bussy. A Naples, je lui portai des contributions énormes, que j’aurais pu garder, à l’exemple de tant d’autres ; à la bataille de la Rebbia, je me sacrifiai, ainsi que mes troupes, sans nécessité absolue, et par attachement pour lui, et c’est ce même maréchal MacDonald qui me prie de sortir de son hôtel ! Je l’ai revu depuis aux Tuileries, mais je me suis éloigné de lui, ne pouvant avoir aucun rapport avec un homme aussi ingrat et aussi injuste. Je ne suis pas le premier officier qui passe à l’ennemi et qui rentre à la paix, et tous ceux qui étaient avec Louis XVIII sont dans le même cas.

Ce qui paraîtra bizarre, c’est la haine que me portent certains individus, parce que je n’ai pas voulu servir contre la France ; une répugnance invincible m’en a toujours empêché, quoique je trouve digne d’éloges tous ceux qui ont cru pouvoir être utiles à la bonne cause dans la carrière des armes : j’étais convaincu que j’étais plus utile par mes écrits. Le comte de Liverpool peut en parler savamment ; si Sa Seigneurie est consultée, elle dira que ma lettre du 26 février dernier a été de la plus grande utilité pour les opérations ultérieures des alliés. Mais, que dis-je ? Puis-je espérer que les ministres qui ont nié les brillantes promesses qu’ils m’avaient fait faire, d’abord par M. Schwartz, et ensuite par M. Hamilton, consentiront à avouer les services que je leur ai rendus. J’attends la décision du Parlement sur ma pétition pour le payement de mes plans. Je l’ai confiée à la loyauté de lord Ossulton et à la générosité de la nation anglaise.

Je conclurai mes observations par l’assurance que je suis étranger aux notes biographiques publiées par un Anglais qui a longtemps résidé en France. J’en avais composé six cents, dont environ trois cents avaient été traduites en anglais, et la traduction avait été corrigée dans les bureaux du marquis de Wellesley. S. A. R. la princesse de Galles, à qui le colonel sir Robert Wilson en avait présenté plusieurs des plus intéressantes, daigna me faire dire " qu’il n’était pas convenable qu’un militaire écrivit sur le compte de ses camarades pour amuser le public malin de Londres ". Cet avis fut un trait de lumière pour moi, et quoiqu’on m’offrit deux mille louis de ces notes, dans un moment où j’avais bien besoin d’argent, je refusai de les publier, et je les brûlai, crainte que l’on eut recours à la force pour s’en emparer. C’est à peu prés à cette époque que le gouvernement me fit saisir un Mémoire à la nation anglaise pour réclamer contre le traitement affreux que me faisaient éprouver les ministres, parce que je ne voulais pas être un de leurs libellistes complaisants."



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Message Publié : 27 Juin 2006 15:14 
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Inscription : 14 Fév 2006 9:44
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Sarrazin ?

Ce général ne fut-il pas le héros de la "course de Castlebar" où avec une poignée d'hommes, il réussit à repousser plus de 5000 anglais et permis de commencer une marche sur Dublin en 1798 ( plus de 150 km à l'intérieur des terres irlandaises ) ? Ce fut ensuite un échec car les français furent trop peu nombreux... mais...Si c'est bien lui, il est l'auteur de la plus grande prouesse militaire de son temps, attribuée à tort au général Humbert !

James Saint-Angel


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Message Publié : 27 Juin 2006 15:45 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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C'est bien lui ! Mais si son rôle dans la bataille est indéniable, ce n'est pas lui qui a "forcé" la victoire. A la tête de 3 sections de grenadiers, soit 150 hommes, il a eu le mérite de retenir l'attention des Anglais sur lui et d'attirer leurs feux.

Mais c'est à notre droite (gauche des Anglais) que la décision s'est faite: il semble bien que le mérite en revienne aux hommes du bataillon Ardouin, leur chef ayant prolongé à propos leur tentative de débordement de la gauche anglaise. Ardouin, un mulâtre très doué pour la tactique, n'en sera guère récompensé.

C'est quand même à Humbert que revient le mérite de la victoire: il a eu l'audace d'attaquer avec un millier d'hommes et quelques auxiliaires irlandais une masse anglaise plus proche de 7 000 hommes que des 5 000 avoués par les Anglais et appuyée par 18 canons. Un seul, de notre côté...

Naturellement, Sarrazin s'est donné le beau rôle dans ses mémoires. Mais, de l'avis général, et notamment de celui du capitaine Jobit, ce n'est pas lui qui est à la base de l'action décisive: certes, en apercevant le flottement de la gauche anglaise, il a porté ses hommes en avant. C'était là le coup d'oeil habituel de nos officiers révolutionnaires...

Je pourrais vous renvoyer à mon livre sur l'Expédition d'Irlande, mais il est introuvable... :bah:


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