L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Bataille de Talavera
Message Publié : 22 Mai 2006 14:34 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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L'armée coalisée était divisée en deux ailes, l'aile gauche se composait des troupes Britanniques et Portugaises, tandis que l'aile droite se composait des troupes Espagnoles. Redoutant l'impétuosité des attaques françaises à la baïonnette, Wellington avait fait en sorte de ne pas livrer une bataille en rase campagne et avait retranché les troupes coalisés sur un terrain propre à la défensive. L'aile gauche se trouvait établie sur un mamelon très élevé, entouré de fortes collines et de vallons très difficiles d'accès. Britanniques et Portugais avaient mis à profit tous les accidents du terrain. Quand à l'aile droite des coalisés (Espagnols] devant son front, un ravin profond pour une attaque des Français, la mettait à l'abri de toute tentative sérieuse. En outre les Espagnols se trouvaient couverts par le Tage. Enfin, les murailles et les clôtures entourant le village de Talavera et les vastes champs d'oliviers empêchaient le déploiement des troupes Françaises.

Ainsi, la position de Wellington semblait inabordable, de front et même sur les flancs. Enn engageant toutes leurs forces, les Français ne pourraient jamais emporter les positions adverses. Le terrain, trop difficilement praticable, amenait le désordre dans les mouvements des colonnes Française et Wellington put souvent les battre en détail avec une supériorité numérique temporaire.

Après avoir observé le terrain qu'occupaient les coalisés, les généraux français (dont le maréchal Jourdan) s'aperçurent que la position qu'occupaient les Espagnols était inattaquable, du fait du vaste ravin déjà évoqué. Dès lors, même si le mamelon qu'occupait les Britanniques et les Portugais était difficilement prenable, les généraux Français pensèrent qu'en portant toutes troupes françaises à l'assaut de ce mamelon, ce dernier pourrait être pris. Cependant, le roi Joseph fut contre et, lorsque les Français commencèrent leurs opérations offensives, il ne fit attaquer le mamelon qu'avec de faibles effectifs. En plus de la difficulté du terrain, les Français allaient donc attaquer les troupes Britanniques et Portugaises avec une infériorité numérique temporaire..

Dans la nuit, Victor tente une première attaque contre le mamelon. Pendant que la division du général Lapisse réalise une diversion, la division Ruffin effectue la véritable attaque. Non-seulement attaquer le mamelon avec une seule division ne donnait aucune chance de succès mais comble de malchance, les trois régiments Français de Ruffin ne peuvent coordonner leurs efforts et n'attaquent pas de concert. Le 24ème de ligne s'égare et se trompe de direction à cause de la nuit. Le 96ème est considérablement retardé dans sa marche par un ravin. Enfin, le ème léger est le seul qui parvient à donner l'assaut. Dans un premier temps, se battant avec valeur, les soldats du 9eme léger abordent résolument les Britanniques et les Portugais et les repoussent au loin. Cependant, voyant avancer les Français, Wellington lance une division entière à la contre-attaque. Celle-ci, forte de trois régiments repousse sans difficulté le 9eme léger jusqu'à ses positions de départ. La première attaque échoue donc à cause d'une infériorité numérique temporaire due à l'attaque d'une seule division Française, à l'obscurité et à la difficulté du terrain.

Dans la soirée, alors que Joseph fut assez généreux pour laisser du repos à ses troupes, le maréchal Jourdan, ayant compris que le mamelon était inabordable, conseille de stopper toutes opérations offensive et d'attendre que le maréchal Soult ait terminé le mouvement qu'il devait effectuer sur les arrières des coalisés. Cependant, Victor conseillait plutôt de recommencer à attaquer le mamelon et de faire sauter ce verrou. Malheureusement, vraiment mal inspiré, Joseph donne raison à Victor.

A l'aube, bien reposés, les soldats de Victor reprirent les armes et se préparèrent à redonner l'assaut au fameux mamelon. On recommence la même manoeuvre que la veille: pendant que la division Lapisse effectue une diversion, la division Ruffin réattaque en force le mamelon. Cependant, cette fois, les trois régiments de Ruffin, connaissant mieux le terrain, parviennent à coordonner leurs attaques. Malgré le feu de l'artillerie anglaise qui inflige des pertes, les 24ème, 96ème de ligne et le 9ème léger attaquent furieusement les Britanniques et les Portugais et les repoussent vivement. Voyant les Français tout prêt d'emporter le mamelon et son artillerie anglaise, Wellington envoie dans une nouvelle contre-attaque deux division coalisée. Ayant subi des pertes notoires et abordés par des forces deux fois supérieures (deux division coalisée contre une), les trois régiments de Ruffin sont à leurs tour repoussés et redescendent reprendre leurs positions de départ. La seconde attaque Française a échoué, par infériorité numérique locale.

Cependant, Joseph se décide à ordonner une troisième attaque. Ayant compris l'erreur qu'il avait commise en attaquant le mamelon avec des forces insuffisantes, il décide d'attaquer avec des forces beaucoup plus nombreuses, selon le plan suivant : pendant que Victor attaquera avec ses trois divisions le fameux mamelon de front et par les flancs, les troupes du général Sebastianni passeront au centre, c'est-à-dire entre les troupes Britanniques, Portugaise et les Espagnols, cela afin d'empêcher les Espagnols d'apporter des renforts aux troupes Britanniques et Portugaises.

Le plan n'était pas mauvais, en attaquant le mamelon avec les trois divisions Française du corps de Victor, le roi Joseph avait plus de chance de s'assurer du succès même si Wellington disposait encore d‘une légère supériorité numérique. Cette fois, l'échec de l'attaque ne vint pas de l' infériorité numérique mais du fait des difficulté du terrain: les chemins difficilement praticables empêchèrent les trois divisions Françaises de Victor d'attaquer le mamelon de concert. Au contraire, elles vont se diviser et Wellington pourra les battre en détail, l'une après l'autre.

Sébastianni attaque donc par le centre. Ayant aperçu son mouvement et comprenant que les Espagnols se trouvaient menacés sur leur flanc, Wellington dépêche des renforts et envoie en toute hâte 15 000 Britannique pour stopper leur marche. Les Britanniques s'opposent bientôt aux Français dans le bois d'oliviers. Conservant son sang-froid, le général Leval forme ses troupes en colonnes d'attaque, fait aborder résolument les Britanniques et les repousse au loin. Fort du succès de la division Leval, Sebastianni continue sa marche en avant quand, à la demande du roi Joseph, il doit stopper son avance. Les troupes Française de Victor venaient, dans le même moment, d'éprouver de nouveaux échecs et les troupes de Sebastianni risquaient de trop s'aventurer en avant. En effet, attaquant pourtant avec ses trois divisions Française, Victor n'était toujours pas arrivé à emporter le mamelon. Gênées dans leur marche et ayant eu leurs communications complètement coupées à cause des hautes collines et des vallons qui entouraient le mamelon, les divisions Française de Victor n'avaient pu combiner leur mouvement pour attaquer le mamelon de concert. .

Constatant l'impossibilité de s'emparer du mamelon, clé de la position anglaise, les Français renoncent. Même si Wellington annule tout succès stratégique en quittant finalement ses positions, il a néanmoins remporté un succès tactique puisqu'il a réussi à repousser toutes les attaques des Français.

Cependant, quelques jours plus tard, les troupes Française, toujours combatives et avides de revanche, infligent une sévère défaite aux Espagnols à Azorbispo et une autre aux Britanniques du général Wilson au col de Banos où les troupes Française de Ney enfoncent les Britanniques à la baïonnette et s'emparent d'un drapeau Anglais.

Le colonel Bernard dans son livre "Traité de tactique militaire", au sujet de la fin de la bataille de Talavera, écrit ceci :

"Joseph se détermina pour une adoption immédiate de la solution et ordonna de recommencer le feu.

Le plan adopté pour cette nouvelle bataille fut des plus habiles : afin d'empêcher les Anglais de secourir leur gauche où était le point décisif, on décida qu'on attaquerait très sérieusement leur centre et leur droite ; lorsque des résultats importants auraient été atteints de ce côté, le mamelon de gauche serait abordé et tourné, mais cette fois par 2 divisions entières, ce qui concentrerait devant le véritable point d'attaque des forces suffisantes pour assurer le succès. En conséquence, l'attaque de La Cuesta et de la partie gauche du centre fut confiée au corps de Sébastiani (divisions Leval et Sébastiani) ; la division Lapisse , placée à la droite de la division Sébastiani, eut pour tâche d'assaillir le reste du centre ; enfin , à l'aile droite, Villate devait, lorsque l'ordre lui en parviendrait, se jeter sur le mamelon que tournerait la division Ruffin, plaçée à l'extrême droite ; en attendant cet ordre, l'artillerie, en position à 250 mètres sur les hauteurs du bord oriental du ravin, couvrirait de mitraille la gauche des Anglais.

Malgré quelques incidents sans intérêt tactique et la mort du général Lapisse, le succès des Français au centre s'accentua suffisament pour leur permettre d'aborder le mamelon de gauche, sans y rencontrer les Anglais, renforçés de nouveau par la majeure partie des troupes de Scherbrooke ; leurs pertes sur ce point causées par le tir à mitraille des batteries du colonel d'Aboville, étaient énormes . Pendant cette préparation, la division Ruffin avait effectué son mouvement tournant ; la division Villate allait s'élancer lorsqu'arriva l'ordre de Joseph de cesser le combat (5 heures).

Jamais plus lourde faute n'avait été commise : encore un effort, et les Anglais étaient chassés d'une position qu'ils ne pouvaient plus tenir, car ils auraient été abordés de front et tournés sur leur flanc gauche par des masses auxquelles ils ne pouvaient opposer qu'une artillerie démontée et des bataillons décimés. Malgré les supplications de Victor, dont l'héroïque ardeur était un objet d'admiration pour tous, Joseph, s'exagérant quelques démonstrations de Vénégas et négligeant d'engager sa réserve, qui lui aurait donné une victoire certaine, maintint ses ordres : c'était s'avouer gratuitement vaincu."

Tristes résultats des efforts de troupes admirables et qui allaient semer le doute dans l'esprit du soldat français, habitué jusqu'ici à la victoire... :bah:


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