L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 16 Juin 2005 13:21 
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Ce que je veux dire, c'est que cette pièce (il y en a d'autres, je parle de mémoire), sert à étayer l'hypothèse d'un Bonaparte décidé à rétablir l'esclavage partout dès 1801...

Elle ne figure ni dans la correspondance officielle du 1er Consul, ni dans les actes réglementaires. Comment est-elle référencée, archivée ?

Comment Pluchon la présente-t-il ? S'agit-il d'un imprimé officiel ? En tout cas, si elle est bien datée du 27 avril, elle n'a été emportée ni par Leclerc, ni par Richepance.

Leur a-t-elle été transmise plus tard ?

Je la juge plutôt comme l'esquisse d'un projet préparatoire. Finalement, l'arrêt du 16 juillet 1802 la rend obsolète.


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Message Publié : 16 Juin 2005 20:28 
Bonsoir,

Pluchon n'émet pas la moindre réserve relativement à cette lettre. On peut d'ailleurs la lire sur le site Histoire-empire.org, on y trouve les référence qui ont servi pour retranscrire la correspondance que l'on y trouve.

A cette lettre du 27, Pluchon ajoute cette déclaration de Dupuy devant le Corps législatif, en plein débat sur l'esclavage, le 16 mai :

"Dans les colonies où les lois révolutionnaires ont été mises à exécution, il faut se hâter de substituer aux séduisantes théories un système réparateur, dont les combinaisons se lient aux circonstances, varient avec elles et soient confiées à la sagesse du gouvernement. Tel est le voeu des hommes sans prévention, qui ne craignent pas d'avouer que la révision des lois et la réformation de celles qui ont été préjudiciables sont un devoir essentiel du législateur."

Salutations respectueuses.


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Message Publié : 17 Juin 2005 9:48 
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Drouet Cyril a écrit :
Bonsoir,

Pluchon n'émet pas la moindre réserve relativement à cette lettre. On peut d'ailleurs la lire sur le site Histoire-empire.org, on y trouve les référence qui ont servi pour retranscrire la correspondance que l'on y trouve.


Pouvez-vous nous en donner le lien ? JE ne la retrouve pas sur le site indiqué... :bah:


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Message Publié : 17 Juin 2005 10:50 
C'est ici :
http://www.histoire-empire.org/correspo ... ril_01.htm


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Message Publié : 17 Juin 2005 12:17 
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"Paris, 27 avril 1802

Au consul Cambacérès

Vous trouverez ci-joint, citoyen Consul, des notes pour servir à rédiger un projet d'arrêté à convertir en sénatus-consulte :"

En effet. Son existence est donc incontestable.

Je relève cependant que c'est un projet d'arrêté, encore à convertir en Senatus-consulte.

A cette date, il apparaît clairement quelle est l'intention des Consuls. On sait que Cambacérès était pour le rétablissement de l'esclavage et Lebrun y était opposé.

Les évènements de Saint-Domingue font sentir leur influence: à cette date, Toussaint n'a pas fait sa "capitulation". Les massacres y continuent, de part et d'autre...

Ce n'était pas la sédition de la Guadeloupe qui pouvait arranger les choses.

Par conséquent, il reste évident que Bonaparte s'est laissé glisser vers la solution du rétablissement de l'esclavage qui lui était proposé par le lobby colonialiste, du fait de la révolte de Saint-Domingue.

Les évènements de la Guadeloupe l'ont renforcé dans cette opinion. La pacification momentanée de Saint-Domingue ne le fera pas revenir sur cette décision.


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Message Publié : 17 Juin 2005 20:29 
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Drouet Cyril a écrit :
Ne rien dire sur la Guadeloupe et Saint-Domingue dans le décret du 20 mai facilitait la repise en main opérée par les troupes consulaires.


Vous oubliez la Guyane. Je suis moins affirmatif que vous: Bonaparte aurait-il pu agir de la même manière si Toussaint s'était soumis en février 1802 ? Je ne le crois pas. L'opinion publique n'aurait pas été si favorable.

Ne l'oublions pas. Quand les évènements tragiques de Saint-Domingue furent connus, ce fut une réprobation générale. Beaucoup pensèrent et dirent que les noirs n'étaient pas dignes d'être libres, qu'ils étaient incapables d'user raisonnablement de cette liberté. Rappelons qu'à cette date, seule la France avait aboli l'esclavage. Le lobby des marchands et des spéculateurs que vous dénoncez à juste titre se frotta les mains. Toussaint avait bien travaillé pour eux...

Citer :
Une fois ses positions assurées, Bonaparte pouvait mettre en place le rétablissement en partie annoncée dans sa lettre du 27 avril, affirmant ainsi son autorité sur un empire colonial en devenir tout en réamorçant ses grosses pompes à fric.

La victoire des marchands et des spéculateurs face au rêve né une certaine journée de février 1794...
Sinistre.


Il s'en tînt prudemment à ce qui avait été annoncé, même si -en effet- son esprit penchait de plus en plus vers une restauration intégrale de l'esclavage...

Sinistre, certes ! Surtout si l'on songe aux évènements dramatiques qui se déroulèrent ensuite à Saint-Domingue et leur contrecoup qui se fait encore sentir aujourd'hui à Haïti...


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Message Publié : 17 Juin 2005 21:32 
"Vous oubliez la Guyane"

Oui. Je parlais ici des reprises en main par les corps expéditionnaires.

Ne rien dire sur l'esclavage et la remise en question des promesses de 1801, s'inscrivait assez nettement dans la volonté de ne pas ajouter d'inutiles bâtons dans les roues des entreprises militaires en cours.

On retrouve cette prudence dans la correspondance de Bonaparte quand il dit à Decrès qu'il ne faut penser revenir sur la loi de 94 à Saint-Domingue "avant quelque temps" ou quand il lui écrit le 13 juillet :
"La première [des mesures que nous jugerons à propos pour les colonies] de toutes paraîtrait d'établir l'esclavage à la Guadeloupe comme il l'était à la Martinique, en ayant soin de garder le plus grand secret sur cette mesure, et en laissant au général Richepance le choix du moment pour la publier."

Même son de cloche, chez Leclerc :
"Ne pensez pas à rétablir l'esclavage ici avant quelque temps ; je crois pouvoir tout faire pour que mon successeur n'ait plus que l'arrêté du gouvernement à faire exécuter, mais après les proclamations sans nombre que j'ai faites ici pour assurer aux Noirs leur liberté, je ne veux pas être en contradiction avec moi-même."
Lamentable...



"Beaucoup pensèrent et dirent que les noirs n'étaient pas dignes d'être libres, qu'ils étaient incapables d'user raisonnablement de cette liberté. "

Eh oui...
"Comment a-t-on pu accorder la liberté à des Africains, à des hommes qui n'avaient aucune civilisation" (Bonaparte)


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Message Publié : 17 Juin 2005 22:38 
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Drouet Cyril a écrit :
"Vous oubliez la Guyane"

Oui. Je parlais ici des reprises en main par les corps expéditionnaires.

Ne rien dire sur l'esclavage et la remise en question des promesses de 1801, s'inscrivait assez nettement dans la volonté de ne pas ajouter d'inutiles bâtons dans les roues des entreprises militaires en cours.

On retrouve cette prudence dans la correspondance de Bonaparte quand il dit à Decrès qu'il ne faut penser revenir sur la loi de 94 à Saint-Domingue "avant quelque temps" ou quand il lui écrit le 13 juillet :
"La première [des mesures que nous jugerons à propos pour les colonies] de toutes paraîtrait d'établir l'esclavage à la Guadeloupe comme il l'était à la Martinique, en ayant soin de garder le plus grand secret sur cette mesure, et en laissant au général Richepance le choix du moment pour la publier."

Même son de cloche, chez Leclerc :
"Ne pensez pas à rétablir l'esclavage ici avant quelque temps ; je crois pouvoir tout faire pour que mon successeur n'ait plus que l'arrêté du gouvernement à faire exécuter, mais après les proclamations sans nombre que j'ai faites ici pour assurer aux Noirs leur liberté, je ne veux pas être en contradiction avec moi-même."
Lamentable...



"Beaucoup pensèrent et dire que les noirs n'étaient pas dignes d'être libres, qu'ils étaient incapables d'user raisonnablement de cette liberté. "

Eh oui...
"Comment a-t-on pu accorder la liberté à des Africains, à des hommes qui n'avaient aucune civilisation" (Bonaparte)


Votre citation est inexacte. Ce sont des propos rapportés par Truguet, qui avait toutes les raisons du monde d'en vouloir au petit lieutenant qu'il avait transporté à la Maladdena...

Vous finissez toujous par retomber dans votre antibonapartisme primaire.

Il est vrai que vous n'êtes pas historien... :16:


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Message Publié : 17 Juin 2005 22:58 
"Votre citation est inexacte."

Inexacte ? Il faudrait encore pouvoir le prouver.Mais c'est vrai, je vous l'accorde, j'aurais du écrire "Bonaparte aurait dit".De toutes façons, au delà des mots, il y a les actes qui vont avec, et l'année 1802 en est riche.

"Vous finissez toujous par retomber dans votre antibonapartisme primaire"

:rire2:

"Il est vrai que vous n'êtes pas historien... "

Diantre, vous semblez bigrement en savoir sur mon compte ! :prie: :france: Et puis, comme ça, on est deux. :3:

Salutations respectueuses.


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Message Publié : 17 Juin 2005 23:08 
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Drouet Cyril a écrit :
"Votre citation est inexacte."

Inexacte ? Il faudrait encore pouvoir le prouver.
Mais c'est vrai, je vous l'accorde, j'aurais du écrire "Bonaparte aurait dit".


Testus unus, testus nulus.

Citer :
De toutes façons, au delà des mots, il y a les actes qui vont avec, et l'année 1802 en est riche.

"Vous finissez toujous par retomber dans votre antibonapartisme primaire"

:rire2:

"Il est vrai que vous n'êtes pas historien... "

Diantre, vous semblez bigrement en savoir sur mon compte ! :prie: :france: Et puis, comme ça, on est deux. :3:


Eh bien, nous somme d'accord sur ces trois points... Il en résulte bien que Cyril Drouet n'est pas historien.


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