L'Énigme des Invalides

Texte mis en page sur un autre forum par Cyril Drouet:


12 mai 1813, fin du siège de Castro-Urdialès :

« N'ayant plus personne à combattre, je retournai en ville et fus témoin des horreurs qui se commettent dans une ville prise d'assaut. Nos soldats avaient trouvé quantité de liqueurs, de vin, d'eau-de-vie : tous ou à peu près étaient ivres et ils se portèrent à des excès abominables, que les officiers furent impuissants à empêcher. Ils jetaient les habitants par les fenêtres, et ces malheureux étaient reçus sur la pointe des baïonnettes; toutes les femmes furent violées sans que l'enfance ou la vieillesse fussent respectées par le soldat déchaîné. Quelques jeunes femmes et filles, préférant la mort à cette honte, feignirent d'accéder aux désirs brutaux des soldats, mais voulant, disaient-elles, chercher un endroit écarté, elles conduisirent ces hommes au bord de la mer et s'y précipitèrent en cherchant à les entraîner avec elles. On ne voyait dans les rues que cadavres, femmes mises à nu fuyant devant les soldats, surtout les Italiens qui se montraient encore plus animés que les Français. En voulant sauver une femme des mains de ces cannibales, je manquai de recevoir un coup de fusil et ne dus mon salut qu'à un homme du 6e léger qui m'obéit : je parvins à leur faire lâcher cette proie, qui, probablement, devint bientôt celle d'autres forcenés. » (Campagnes en Espagne et au Portugal, Marcel)

Rapport du général Foy (12 mai 1813) :
« Le siège et l’assaut de Castro nous ont coûté cinquante hommes tués ou blessés ; l’ennemi en a perdu six fois autant. Je ne puis assez faire l’éloge de la constance que les troupes ont déployé dans les travaux, ainsi que la gaieté et l’enthousiasme avec lesquels elles se sont précipitées à l’attaque de vive force. »

Plan du siège:

http://www.ign.fr/affiche_rubrique.asp? ... A_ID=S1144

Ces atrocités bien réelles répondaient à celles perpétrées par les troupes irrégulières qui menaient une guerilla sans merci aux armées d'occupation.
Le sort des malheureux soldats isolés qui tombaient entre leurs mains n'était certainement pas plus enviable que celui des populations civiles décrites dans le post de Cyril.
Le capitaine Nicolas Marcel en fait également mention dans ses Mémoires de Campagnes.
Certes, cela n'excuse rien, mais une guerre n'est jamais propre et tout conflit armé entraîne son triste lot de victimes innocentes...

On parle des Italiens dans ces atrocités , i lest à noter que les Anglais dans les guerres de la Péninsule avaient une haine des Italiens qui les poussait à fusiller tout prisonnier italien. source:A true Soldier Gentleman, the memoirs of LT. John Cooke, 1791 1813, Edited by Eileen Hathaway, Shinglepicker.[/i]

_________________
" Mes amis comptent plus que mes idées "

Il me semble que les armées de votre roi très chrétien n'étaient pas en reste sur ce plan.
Un soudard reste un soudard et ce, quelle que soit la bannière sous laquelle il combat.

_________________
" Mes amis comptent plus que mes idées "

Voilà une remarque dont vous auriez pu faire l'économie !
Qu'ils aient combattu pour un roi, un empereur, une cause ou une religion, certains hommes de troupe se sont tous distingués de la même façon.
Une guerre territoriale, civile ou religieuse n'est bien souvent qu'une longue litanie de massacres.
Et à de rares exceptions près, je ne pense pas que ce soient les remords de conscience qui aient empêché leurs auteurs de dormir...

_________________
" Mes amis comptent plus que mes idées "

Pensez-vous !
Pour une fois que nous avons l'occasion de partager un même point de vue, pourquoi se priver du plaisir de "touiller" dans la même casserole ?

_________________
" Mes amis comptent plus que mes idées "