L'Énigme des Invalides

Bataille de Laubressel

Le 3 mars 1814, les troupes du maréchal Macdonald qui commande le 2e corps de Gerard (division Duhesme et Rottembourg), le 2e corps de cavalerie de Saint Germain (2e division de cuirassiers et 2e division de cavalerie légère) , le 7e corps composé des brigades de la division Laval (en tout 20 000 hommes) rencontrent les troupes du général autrichien Schwarzenberg qui commande une partie de l'armée de Bohême (5e corps Bavarois de de Wrède et une partie du 6e corps russe de Wittgenstein, en tout 32 000 hommes).
Une division de Jeune Garde commandée par le général Rottembourg, du corps d'Oudinot, résiste courageusement au corps de Gortchakov à Laubressel, près de Troyes. Le général Dornier est tué au combat du pont de la Guillotière, non loin de Troyes.
Les Français dénombrent 500 tués et blessés, 2000 prisonniers et 7 canons perdus; les Alliés perdent environ 1 000 hommes.

Dictionnaire des batailles de Napoléon
Alain Pigeard


Cdt Lachouque, Napoléon en 1814, page 283 :

" Hier, au château d' Esternay, déjà mécontent d'avoir manqué Blücher sur l'Aube, Napoléon apprenait par un officier de l'état-major du duc de Tarente (Mac Donald) la perte de Bar-sur-Aube et la défaite du duc de Reggio (Oudinot).
Son corps d'armée se reposait dans la vallée en avant du pont de Dolencourt, sans se garder, ni se soucier des hauteurs qui le dominaient et cachaient l'ennemi.
Le maréchal avait laissé en arrière, à Magny-Fouchard, la division Pacthod, une partie de sa cavalerie et même la moitié de son artillerie :
" elle aurait pu être un embarras en cas d'attaque "...
Wittgenstein, prévenu de sa présence, décida de couronner les crêtes inoccupées et de jeter les Français dans l'Aube. Mais heureusement, prévenu de l'approche de l'ennemi, le maréchal de porta en toute hâte avec ses 9.000 hommes sur la côte de l'Arrentières et en chassa les Russes.
Pendant six heures, ses trois brigades d'Espagne et la cavalerie de Kellermann soutinrent, sans appui d'artillerie, un combat écrasant...
Cette malheureuse affaire a tout gâté : le duc de Reggio s'est replié sur Vendeuvre.
Le duc de Tarente, très éloigné de Châtillon, se hâte vers Troyes. Le 2° corps solidement accroché à LAUBRESEL ( dix kilomètres de Troyes), n' a été sauvé que par les charges répétées de Kellermann et de Saint-Germain, ainsi que par la valeur du brave général Duhesme.
Le général Gérard, resté malade à Thennelières et surpris au lit, a pu sauter sur un cheval et s'est sauvé en chemise au grand galop...
Ainsi, moins de douze heures après le départ de l'Empereur, la ligne de l'Aube est perdue; l'offensive arrêtée et même passée dans l'autre camp."