Bonjour,
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Ici va se passer un des événements incroyables et dont j’affirme cependant la trop réelle authenticité, un de ces caprices de guerre qui renversent tous les calculs de la raison, de la prudence, et qui forment cependant un des chapitres si fréquent de notre sanglante histoire, caprices qui font quelques fois les victoires, quand le génie dans promptitude, les comprend au début, et les sanctionne en les appuyant. [...] Enivré par nos succès contre Ponsonby, par les mouvements en avant que je vois exécuter aux cuirassiers qui sont à notre droite, je m’écrie : « Les Anglais sont perdus ! La position sur laquelle ils sont rejetés le prouve clairement... Ils n’ont de retraite que par une route étroite resserrée entre des bois impraticables. Un caillou brisé sur cette route, et toute leur armée est à nous !... Ou leur général est le plus ignare des officiers, ou il a perdu la tête !...Les Anglais comprennent leur position... tenez... regardez... Ils ont dételé leurs pièces !.... » J’ignorais que les batteries anglaises combattaient habituellement dételées.
Mes paroles prononcées à haute voix, sont entendues ; du front du régiment, quelques officiers poussent en avant pour se réunir à notre groupe. Les files de droite les suivent ; le mouvement se prolonge dans les escadrons, pour rétablir l’alignement, puis dans les chasseurs. Ce mouvement, qui n’est que de quelques pas à la droite, se marque bien davantage à gauche. La brigade des dragons et grenadiers, qui à tout instant attend l’ordre de charger, croit qu’il est donné... : elle part, et nous suivons.
Voilà comment a eu lieu la charge de la cavalerie de la Garde impériale, sur les causes de laquelle tant d’écrivains ont fait de si divers commentaires.
Capitaine de Brack
Amicalement
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