Entièrement d'accord avec vous, mon cher Bruno.
Si certains officiers d'état-major ne sont pas exempts de tous reproches, l'essentiel des fautes de cette campagne incombe à la seule personne de l'Empereur.
Mais en mémorialiste avisé, soucieux de construire sa légende, il a su au moment de livrer ses souvenirs à la postérité composer sa propre histoire et lui imprimer le caractère qu'il voulait.
L'historien Jacques Bainville l'a d'ailleurs parfaitement compris lorsqu'il écrit : "Non seulement, comme la plupart des auteurs de Mémoires, il a présenté sa propre apologie, mais encore, racontant le passé avec un esprit mûri et l'expérience des hommes, il a donné à son récit un tour propre à agir sur les imaginations et qui a fixé les faits dans une forme malaisément révocable. (...) Ainsi il a contribué pour une large part à mettre sur son histoire la note épique, ce qui, pour lui, comptait encore plus que ses plaidoyers. Le souci qu'il a de se laver des reproches ou de rejeter les fautes sur autrui est trop naturel pour qu'on en soit dupe."