L'Énigme des Invalides

dans l'infanterie française un bataillon est composé de 9 compagnies (1804-08) 7de fusiliers,1 de grenadiers et 1 de voltigeurs ; à partir de 1808 les bataillons ne comporteront plus que 6 compagnies : 4 de fusiliers 1 de grenadiers er 1 de voltigeurs . Une compagnie se forme sur trois rangs, quelque soit sa formation, en ordre serré . L'unité de base pour le combat est le bataillon, celui-ci peut adopter plusieurs formations dont les manoeuvres sont règlementées (ordonnance"provisoire" de 1791) : la Ligne où les compagnies sont disposées sur le même front côte-à-côte (effet de feu recherché, occupation maximale du terrain, et attitude défensive) , la Colonne de peloton où de demi-peloton ,c'est une formation de déplacement de l'infanterie où chaque compagnie se scinde en 2 pelotons ou en 4 demi-pelotons qui marchent les uns derrière les autres (dans un ordre précis).

les compagnies se suivant les unes derrière les autres . La Colonne de Bataille par compagnie : chaque compagnie se forme en ligne (sur 3 rangs), et s'ordonnance l'une derrière l'autre ; c'est une formation très profonde (9 fois 3 rangs,puis 6 fois 3 rangs), l'intervalle entre chaque compagnie est d'environ 3 à10 mètres , cette formation permet un déplacement rapide et même d'effectuer une attaque sur un terrain compartimenté, mais elle est très vulnérable aux tirs adverses (d'artillerie et d'infanterie) . Une colonne intermédiaire entre la Ligne et la colonne par compagnie sera développée dès les débuts des guerres napoléoniennes, c'est la colonne par divisions(ce terme signifiant que 2 compagnies sont placées de front côte-à-côte) les autres divisions se plaçant derrière . Cette fomation conserve les avantages du déplacement rapide, permet de former une Ligne plus facilement, les compagnies étant moins échelonnées en arrière,tout en présentant un front "respectable" pour effectuer un feu ou lancer une charge, elle est aussi moins vulnérable à l'artillerie ne présentant "que"(4 fois 3, puis 3 fois 3 rangs de profondeur) .

L'intervalle entre chaque compagnie allignée est environ de 5 à 10 mètres . Sur le flanc les compagnies conservent toujours un espace de 2 à 6 mètres . Toutes ces formations sont vulnérables aux charges de cavalerie, auxquelles le fantassin de l'époque ne peut opposer que son feu et la masse qu'il constitue avec ses compagnons . La Colonne fermée c'est une colonne de compagnie ou de division dont les composantes ont réduit leurs intervalles (elles se sont "serrées") , elle peut faire feu sur son front , mais c'est plus difficile de flanc ; c'est une formation d'urgence dans l'attente que la cavalerie amie vienne dégager son infanterie . Enfin dernière formation en ordre serré : le Carré, les compagnies du bataillon font "front" sur les 4 côtés par groupe de 2 compagnies (avant 1809) , puis par 2 sur la face et l'arrière et avec 1 compagnie sur chaque flanc après 1808 .Cette formation massive reste mobile et peut se déplacer, mais surtout elle offre un front de baionnettes croisées sur chacun de ses côtés, obstacle redouté par la cavalerie (cf. Les Pyramides, Auerstaedt, et Waterloo) .

Ici les compagnies sont serrées . Enfin il peut arriver que des compagnies spécialisées pour le combat en ordre "lache", voltigeurs ou infanterie légère, forment à une 50aine de mètres (voir plus) d'une colonne ou d'une ligne un écran de tirailleurs : les hommes sont placés de 2 à 6 mètres d'intervalle sur 2 rangées espacées de 3 à 6 mètres, un peloton de la/les compagnies ainsi "dé-bandées", restant formé en ordre serré à quelques dixaines de mètres en arrière des tirailleurs dont le but est par leur tir d'affaiblir l'adversaire et de masquer l'assaillant .

J'espère que ce résumé vous aura permi de saisir les différences de tactique de combat de l'infanterie sous le 1er Empire. N'oublions pas que le tir au fusil est imprécis au delà de 200 mètres , qu'à l'époque la poudre noire produit une fumée blanche qui masque rapidement les alentours, l'ordre serré des troupes est une nécessité les ordres sont transmis par les officiers aux tambour de chaque compagnie et répétés par les sergents et caporaux dans les rangs ! Dure époque pour les soldats ...