L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 29 Nov 2008 4:12 
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À différer l'entreprise, n'aurait-il pas mieux valu attendre quelques années avant d'oser le retour d'Elbe ?

Napoléon est encore dans la pleine puissance de la quarantaine. On peu supposé qu'un séjour prolongé à Elbe n'aurait pas affecté sa santé comme le fit le détestable climat de Sainte-Hélène. L'impatience et la frustration de ne pouvoir régner que sur la modeste île toscane, ne l'auraient pas usé comme malheureusement il le fut par son état de'"hôte forcé" des Anglais dans l'Atlantique sud. Dès lors, on peu raisonnablement penser que l'empereur aurait eu devant lui nettement plus de temps qu'il n'en eu finalement.

Reste à savoir si les avantages d'un report l'auraient emporté sur les inconvénients. Les avantages à mes yeux sont substantiels :

- Laisser se développer le mécontentement des Français contre le régime Louis XVIII et retrouver un terreau encore plus favorable à un retour de l'empereur sur le sol français.

- Profiter des rivalités entre nations de la coalition, parlons déjà de Sainte-Alliance dans ce cas, le congrès de Vienne achevé. Les insatisfactions (notamment territoriales), tout justes contenues, auraient pu être exploitées à bon escient.

- Bénéficier de la démobilisation progressive d'une partie significative des forces coalisées, en premier de l'armée et de la marine britannique dans les années 1816-1817, les forces françaises, elles, géographie et discipline de la construction aidant, peuvent probablement plus rapidement retrouver un niveau comparable à celui de 1815, même en 1818 ou en 1819.

- Utiliser les désillusions des patriotes allemands à l'issue du congrès de Vienne. Il est peu probable que les coalisées auraient bénéficié du même enthousiasme "populaire" au cœur la toute jeune confédération germanique.

- Mieux encore, la situation pré insurrectionnelle en Italie (au nord surtout) aurait pu habilement être exploitée.

De plus, la crise économique des années 1817-1818 au Royaume Uni (en partie provoquée par le licenciement de près de 300.000 soldats et marins anglais, et la réduction des dépenses militaires britanniques) aurait perturbé la capacité des Anglais à financer une nouvelle coalition. Enfin les difficultés intérieures et coloniales de l'Espagne de Ferdinand VII, neutralisent toute menace crédible venant des Pyrénées. Mais ces dernières évolutions Napoléon ne pouvait sans doute les prédire (quoique, ses facultés de projection était bien singulières, convenons-en).

À la défaveur d'un retour d'Elbe différé de trois ou quatre ans je soulignerais :

- Le danger de voir la restauration renforcée par un contrôle plus profond des institutions étatiques françaises.

- La possibilité de voir, le nouveau tracé des frontières entériné, les coalisés et les états tampons solidement établis au-delà.

- Le risque, le temps passant, d'une résolution définitive du problème posé par la menace "Napoléon" sur la nouvelle Europe, par un meurtre simplificateur à Elbe... Et dans ce cas, je l'admets, le beau soleil de Toscane perd de son intérêt en tant que moyen de prolonger l'existence de l'empereur.


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Message Publié : 29 Nov 2008 14:15 
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À différer l'entreprise, n'aurait-il pas mieux valu attendre quelques années avant d'oser le retour d'Elbe ? (Imberator) ...

Pour ma part, je ne le pense pas, et la raison principale s'articule sur deux points, somme toute assez liés.

L'article 3 du traité de Fontainebleau portait qu'il serait attribué un revenu annuel de deux millions à Napoléon ; or, comme nous le savons, le Cabinet des Tuileries n'était nullement disposé à tenir cet engagement...

Par ailleurs, les revenus dont disposait l'Empereur à son arrivée à Elbe n'étaient bien sûrs pas inépuisables.
Des rapports secrets envoyés de¨Porto-Ferrajo à Paris et à Vienne, laissaient transparaître que Napoléon resterait sur cette île tant qu'il lui resterait de l'argent pour y vivre.

Ceci nous amène à conclure que l'inexécution par le gros louis des engagements financiers vis-à-vis de l'Empereur, ne constituait pas seulement un manque de foi, mais aussi une imprudence, qu'il était sans doute bien incapable de percevoir !

Mais en même temps, aux Tuileries, on avait formé l'espoir qu'avant qu'il ne reste plus de ressources à Napoléon, son sort aurait été fixé de manière définitive ...

A ce propos, à Vienne, le monstre Talleyrand et Castelreagh s'étaient accordés pour une déportation dans une île de l'Océan ...
Et l'annonce de ce projet s'était répandu partout en Europe, dans les journaux, dans les salons et jusque dans les lettres particulière ...
Ainsi le Cabinet noir communiquait ce genre de propos au gros louis :

"-Le sort de "Bonaparte" est décidé. On va l'envoyer à Sainte-Lucie. Il est dommage qu'on ne l'envoie pas à Botany Bay".

A Rome, des moines fanatiques étaient prêts à aller poignarder Napoléon ...
Joseph, de Prangins, fut informé d'un complot fomenté contre la vie de l'Empereur, et s'empressa de faire passer l'avis à Porto-Ferrajo ...

Comment, après tous ces échos, prendre raisonnablement la décision de faire perdurer le séjour à Elbe ?

Car connaissant toutes ces trames, l'Empereur affichait une réelle anxiété, et n'avait de cesse d'interroger Campbell, cherchant toujours à connaître l'évolution de toutes ces nouvelles plus qu'alarmantes !

Ajoutez à cela l'appel du peuple que le Grand Homme perçut au plus profond de son âme, et vous vous expliquerez mieux peut-être le bon sens inéluctable de la décision d'une aussi grande entreprise ....




:salut:


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Message Publié : 29 Nov 2008 14:35 
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:salut: Je crois que l'on tourne en rond sur cette affaire du "je pars, je ne pars pas d'Elbe", parce que si les coalisés se querellaient, commençaient à se quereller, ils se seraient de toute façon resoudés contre Napoléon.

Pour mémoire, les querelles reprirent après Waterloo et la France dut faire face à une sorte de Diktat : une dette de guerre gigantesque, une présence militaire étrangère sur notre sol et à nos frais considérable et une limitation de nos armes à 100.000 hommes!
Du bon boulot ce Talleyrand et ce gros Louis n'est-ce pas? :pascontent:
:salut:


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Message Publié : 29 Nov 2008 19:22 
Dans son ouvrage "Napoléon, roi de l'île d'Elbe", Paul Gruyer mentionne que la décision du retour de l'ïle d'Elbe avait été prise dès Fontainebleau et il fait référence à un propos tenu plus tard par l'Empereur à Sainte-Hélène.
Selon cet auteur, il ne pouvait, dès la première chute, s'avouer vaincu à tout jamais et considérer d'avance son rôle comme terminé.
A peine avait-il quitté la France et s'était-il repris, après sa fuite tragique dans le Midi, à peine l'Undaunted qui l'emportait avait-il levé l'ancre, qu'il trahissait, malgré lui, à bord du navire, ses secrets sentiments.
"En vain, écrivait alors Campbell, répéte-t-il qu'il n'aspire plus qu'à finir ses jours à l'île d'Elbe, dans le culte des arts et des sciences. Il laisse fréquemment percer les signes de son besoin d'activité et son espérance intime qu'une occasion s'offrira à lui d'exercer son ambition. Il se montre persuadé que la plus grande partie de la France lui est demeurée favorable. Les Bourbons, dit-il, et les grands seigneurs ne songent qu'à la joie d'avoir retrouvé leurs terres et leurs châteaux. Mais si le peuple est mécontent d'eux, il les chassera avant six mois."

Une autre preuve de la pensée préconçue qu'il reviendrait, fut ce choix même que, lors de l'abdication, il fit de l'île d'Elbe.
Cette mauvaise "petite bicoque", comme il appelait l'île dans ses moments d'humeur ou de sincérité, on ne la lui avait pas imposée. On lui avait même offert la Corse. Il l'a toujours dit et ce n'est point invraisemblable.
Il était naturel que l'on rendit "l'ogre" à son antre, le Minotaure au pays qui l'avait produit. C'est lui qui l'avait refusée.
Pourquoi donc, alors que ses compatriotes l'eussent accueilli avec transports et porté sur le pavois ?
S'il avait choisi Elbe, c'était justement parce que cette Corse plus vaste lui était inutile. Souveraineté réelle, elle représentait cette stabilité définitive à laquelle il ne voulait pas songer. Elle représentait l'acceptation du fait accompli, l'engloutissement moral de l'avenir, la séparation d'avec le monde dans le fouillis de ses maquis.
Elbe, au contraire, représentait une étape passagère, où rien ne le détournerait de son but, un pied à terre transitoire d'où il voyait le continent par sa fenêtre, d'où, comme il l'a avoué avec franchise "il pouvait surveiller la France et les Bourbons" et, pour ce retour plein d'aléas, connaître au mieux et saisir l'heure propice.
Car ce retour qu'il désirait, ne dépendait pas de lui, mais des événements.
Il s'en rendait compte et ne s'aveuglait pas sur la situation : "Les Bourbons, a-t-il dit, ont eu ma conduite à leur disposition. S'ils comprenaient qu'il fallait recommencer une nouvelle dynastie et non pas continuer l'ancienne, je n'avais plus rien à faire, ma mission politique était terminée. Je demeurais à l'île d'Elbe. Mais leur entourage, une fausse marche, m'ont rendu désirable. Ce sont eux qui ont réhabilité ma popularité et prononcé mon départ. On m'objectera que le Congrès de Vienne m'aurait enlevé de mon île et je conviens que cette circonstance a hâté mon retour. Mais, si la France eût été bien gouvernée, mon influence était finie et l'on n'eût point songé à me déplacer. C'est ce qui se passait à Paris qui a fait songer à mon éloignement et qui a tout entraîné."

Interpellant, n'est-ce pas ? :4:


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Message Publié : 30 Nov 2008 12:31 
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Inscription : 13 Nov 2007 13:45
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[quote="Reichstadt"]:salut: Je crois que l'on tourne en rond sur cette affaire du "je pars, je ne pars pas d'Elbe", parce que si les coalisés se querellaient, commençaient à se quereller, ils se seraient de toute façon resoudés contre Napoléon.

Pour mémoire, les querelles reprirent après Waterloo et la France dut faire face à une sorte de Diktat : une dette de guerre gigantesque, une présence militaire étrangère sur notre sol et à nos frais considérable et une limitation de nos armes à 100.000 hommes!
Du bon boulot ce Talleyrand et ce gros Louis n'est-ce pas? :pascontent: (Reichstadt) ...


Vous avez très certainement raison, Cher Duc.
Et puis sur le "qu'en dira-t-on" de ce départ, sur le bien-fondé de sa décision, nul ne saurait ignorer que les premiers à violer le traité de Fontainebleau furent les coalisés, nullement embarrassés par les articles de ce dernier !

Mais cette idée de retour en France a dû s'installer progressivement à l'esprit du Grand Homme, au fur et à mesure des nouvelles alarmantes qui lui étaient communiquées ...
Et c'est à coup sûr, à la nouvelle évoquée au Congrès de Vienne, sur l'éventualité de faire déporter Napoléon à Sainte Hélène, qu'il faut essentiellement attribuer le projet de la fabuleuse expédition.

L'Empereur en abdiquant, se réservait un traitement pour lui et sa famille. Si la principauté d'Elbe lui fut assurée, c'est qu'Il n'avait pas demandé la Corse pour des raisons d'ordre politique
A ce propos, Caulaincourt dans ses [i]Mémoires
, nous révèle que Napoléon avait approuvé son fidèle ambassadeur auprès des Alliés, de n'avoir pas demandé la Corse au lieu de l'île d'Elbe, la Corse étant un département français dont il ne fallait pas dépouiller notre pays ...

A ce propos d'ailleurs, l'Empereur avait dit :

"-Je vous approuve tout-à-fait, cette pauvre France ne sera que trop dépouillée quand on en viendra à traiter de la paix".

Par ailleurs, sous la souveraineté de Napoléon, la Corse ne serait plus que la Corse, dépendante de la puissance anglaise que les Corses avaient répudiée ...
Or, le titre qui tenait le plus à coeur à l'Empereur était bien celui d'être français avant tout, et, dans ces moments d'infortune, cela pouvait quelque peu le réconforter...

Il refusa donc d'en faire le sacrifice, en l'étendant aux Corses, dont il ignorait aussi de quelle façon ces derniers l'auraient regardé ...
Il n'aurait pas manqué de subir les intrigues anglaises, françaises et sardes au sein de son gouvernement ; il était donc plus raisonnable et c'était faire preuve de bon sens que de renoncer à la Corse dont il estimait les habitants.




:salut:


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Message Publié : 01 Déc 2008 3:43 
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Localisation : Régions Tribales Au Sud Ouest De Nîmes
À la fois pour revenir à notre sujet de départ et pour pousser son analyse jusqu'à la limite du raisonnable, il y une problématique qu'il m'apparait nécessaire de poser à ce stade:

Le moment du retour d'Elbe étant optimum, les moyens d'une victoires disponibles et suffisants, Napoléon brise la coalition et obtient les frontières naturelles à la suite de la campagne de 1815.

Certes, la France victorieuse et pacifiée, enfin stabilisée dans des frontières sures et reconnues par les grandes puissances européennes, se serait vue bien mieux gouvernée par l'empereur qu'elle ne le fut par Louis XVIII (et qui sait aussi sous Charles X si la santé de Napoléon, dispensée des rigueurs de Sainte-Hélène, lui avait permis de régner au delà de 1824).

La révolution industrielle eut pu être mieux accompagnée. Elle aurait en sus bénéficié de l'intégration à l'économie nationale des ressources et marchés des départements du nord de la Grande France, et des énergies entreprenantes de leurs habitants.

Les évolutions sociologiques auraient pu progresser plus vite et plus aisément. En premier lieu la promotion d'une bourgeoisie moderne et prospère, indispensable outil de l'industrialisation en cours, aurait sans doute gagné à la survie de l'empire. Son rapprochement avec l'ancienne aristocratie terrienne (au travers de mariages "mixtes" notamment), se serait vue facilitée par de plus nombreux et respectés anoblissement impériaux (un peu sur le modèle britannique).

La méritocratie impériale aurait probablement rendu plus acceptables par les couches populaires les changements sociologiques nés du bouleversement des structures économiques alors à l'œuvre.

L'État aurait été assurément mieux encore modernisé et consolidé sous l'action d'un Napoléon tout attelé à cette tâche. Les acquis de la révolution auraient prospéré et le régime, moins soumis à la pression extérieure, à l'exemple du processus plus tard apparu dans les dernières années du second empire, aurait pu connaitre progressivement une libéralisation partielle.

La nation aurait été plus forte, son économie plus florissante, son honneur plus grand, son prestige intact...

Toutefois, à long terme, au risque de pousser par trop loin nos supputations uchroniques, la France n'aurait-elle pas gravement pâti de cette situation à priori avantageuse.

En effet, étant donné ce que nous connaissons des dynamismes historiques de longue durée, qui agitent déjà en ce temps et agiteront le continent jusqu'au premier XXème siècle, tout le bénéfice d'un empire survivant et prospérant après Waterloo n'aurait-il pas nuit à la France ?

Si la France avait été suffisamment forte pour éviter le désastre de 1871, si, à défaut d'empêcher l'unification allemande, elle était au moins parvenue à la retarder, elle serait demeurée la seule puissance capable de prétendre à la prépondérance en Europe, et donc serait restée le principal ennemi de la Grande Bretagne.

Or un conflit moderne, de type 1ère guerre mondiale, où une France plus forte se serait vue opposée à une Allemagne amoindrie (unifiée sous la pression nationale au moins autour d'un Bund de ses principaux souverains) mais secondée de l'Angleterre, aurait été une épreuve bien plus destructrice pour le pays que ne le fut la chute finale de l'empereur.

Convenons que c'est là développer bien loin notre What If. Cependant, humblement, la question me semble digne d'être étudiée, ne serait-ce que pour sa portée sur ce que nous pouvons discerner de l'intérêt national au delà de la période napoléonienne.


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Message Publié : 01 Déc 2008 11:24 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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imberator a écrit :
Toutefois, à long terme, au risque de pousser par trop loin nos supputations uchroniques, la France n'aurait-elle pas gravement pâti de cette situation à priori avantageuse.


Je pense -en effet- que vous poussez trop loin les supputations...

Citer :
En effet, étant donné ce que nous connaissons des dynamismes historiques de longue durée, qui agitent déjà en ce temps et agiteront le continent jusqu'au premier XXème siècle, tout le bénéfice d'un empire survivant et prospérant après Waterloo n'aurait-il pas nuit à la France ?

Si la France avait été suffisamment forte pour éviter le désastre de 1871, si, à défaut d'empêcher l'unification allemande, elle était au moins parvenue à la retarder, elle serait demeurée la seule puissance capable de prétendre à la prépondérance en Europe, et donc serait restée le principal ennemi de la Grande Bretagne.


C'est aller vite en besogne: vous sautez à la situation de 1870, sans évoquer ce qui a précédé. Or, il est évident qu'il n'y aurait pas eu d'unification allemande s'il n'y avait pas eu -au préalable- la déconfiture de l'Autriche en 1866 à Sadowa.

Certainement qu'il y aurait eu une rivalité franco-anglaise durant tout le XIXème siècle, et ceci a d'ailleurs été le cas, malgré l'anglophilie prononcée de Louis-Philippe et de Napoléon III.

On peut supposer -à la place de ces deux-là- un long règne de Napoléon II. Il me semble que sa politique aurait été basée sur l'entente avec l'Autriche. Avec des hauts et des bas, sans-doute lié à la question de l'unité italienne.

Dans la compétition maritime et coloniale avec Albion, il est probable que l'on aurait assisté à un conflit majeur entre la France et l'Angleterre. Peut-être alors aurait-on vu le Canada redevenir français, tout comme l'Australie. Quel allié continental pour l'Angleterre, en dehors de la Prusse ? Celle-ci, moins puissante qu'elle ne le fût, n'aurait pas pu bouger si bien surveillée par l'Autriche... N'oubliez pas que le seul perdant d'un retour aux frontières naturelles en 1815 aurait été la Prusse. Sans la Rhénanie, elle serait restée une puissance de second ordre...

Citer :
Or un conflit moderne, de type 1ère guerre mondiale, où une France plus forte se serait vue opposée à une Allemagne amoindrie (unifiée sous la pression nationale au moins autour d'un Bund de ses principaux souverains) mais secondée de l'Angleterre, aurait été une épreuve bien plus destructrice pour le pays que ne le fut la chute finale de l'empereur.


De mon point de vue, une alliance austro-française aurait empêché toute vélléité d'unité allemande. La Prusse aurait dû rechercher à la fois l'alliance anglaise et russe pour en finir avec la tutelle autrichienne sur la Confédération germanique.

Citer :
Convenons que c'est là développer bien loin notre What If. Cependant, humblement, la question me semble digne d'être étudiée, ne serait-ce que pour sa portée sur ce que nous pouvons discerner de l'intérêt national au delà de la période napoléonienne.


Mais votre question supposait la primauté prussienne au sein du Bund, ce que précisément Napoléon III ne sût pas empêcher... Gageons que Napoléon II ne se serait pas trompé d'objectif.

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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Message Publié : 09 Nov 2009 14:53 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Félon a écrit :
Comme l'a mentionné dans un autre sujet le duc de Raguse, Napoléon ne pouvait gagner contre une telle coalition. Aurait-il gagné à Waterloo, il l'aurait gagné à quel prix ? De la sueur, du sang et des larmes ! Et un vainqueur français qui aurait été en plus pitoyable état que le vaincu anglais. Comme disait Victor Hugo dans Les Misérables, dans le livre sur Waterloo et la défaite de Napoléon : "Il était temps que cet homme vaste tombât."


Commentaire stupide, sans arguments, basé sur le "ça c'est passé comme cela, car ça ne pouvait pas se passer autrement". De plus en plus de Franglais qui se croient intelligents parce qu'ils sont directeur commercial, se piquent de faire de l'histoire, de préférence, une histoire revisitée dans une perspective mondialiste...

Citer :
Bien sûr, je comprends qu'au XIXe siècle, la défaite ait révolté plus d'un militaire et amoureux de la Geste napoléonienne. Et qu'on ait échafaudé toutes ces théories sur ce qu'on aurait dû faire à la place de tel ou tel ordre. D'où le chapitre intitulé "Campagne de 1815" du Waterloo 1815 de Henry Houssaye. Chapitre dans lequel l'auteur décortique l'ensemble de la campagne du 15 au 18 juin pour dire ce qu'aurait été une meilleure stratégie et tactique, plus économe en vies humaines, au contraire de ce qu'était Napoléon. L'Aigle aurait fini par perdre contre les Autrichiens, la seconde armée prussienne et les Russes.


Conclusion en forme de constat. Mais il n'est en rien expliqué comment un Napoléon vainqueur à Waterloo aurait fini par succomber devant les Autrichiens (qu'il a toujours rossés) et les Russes (qui ne l'ont jamais vaincu). Quant à la seconde armée prussienne, vu que ses meilleurs éléments étaient avec Blücher, on se demande ce qu'elle vient faire dans la discussion.

Nota : le félon a prétendu se nommer "Marc Mailly". Un pseudo qui sent l'adjudant de pissotière...

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Message Publié : 13 Nov 2009 18:00 
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Inscription : 09 Nov 2005 14:28
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"adjudant de pissotière"... :hahaha:

Vous avez vraiment l'art des formules... :rire2: :boire:


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Message Publié : 13 Nov 2009 19:06 
Un art délicat qui ne flirte pas toujours avec la diplomatie et le savoir-vivre... :diablotin:
Mais personnellement, j'apprécie ! :3:


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