L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 07 Jan 2006 20:21 
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"une déficience criante au niveau des communications et une imprécision coupable sur le plan des ordres, alors qu'avec les subordonnés dont il disposait alors (Soult, Ney, Grouchy...), il fallait au contraire se montrer d'une extrême précision pour être sûr d'être parfaitement obéi."

Oui, mais c'est précisément sur ce point que l'on s'interroge pour savoir s'il a été trahi ! :4:


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Message Publié : 09 Jan 2006 0:24 
Je pencherais plutôt pour l'hypothèse de l'incompétence des subordonnés directs de l'Empereur.
Ni Soult, ni Grouchy n'étaient taillés pour le rôle qui leur avait été attribué.
Quant à Ney, sa folle impétuosité ne peut s'expliquer que par un vain désir de se racheter une conduite.
Mais il va de soi que je n'ai pas le monopole de la vérité et que je recevrai volontiers toute information susceptible d'accréditer la thèse d'une éventuelle trahison. :4:


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Message Publié : 10 Jan 2006 18:45 
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:salut: Ne connaissant rien des détails de Waterloo (je n'ai lu aucun ouvrage sur cette question précise), je trouve le premier scénario de BRH séduisant, moins le second, trop d'aléas...

S'agissant de Ney, on ne peut pas le qualifier de mauvais chef mais trop bon buveur :4: , il avait déjà fait ses preuves non? Par contre qu'en était-il de Grouchy, sa tache n'était-elle pas trop lourde pour lui?

Merci de m'éclairer.
Bien à vous.
:2:


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Message Publié : 11 Jan 2006 0:33 
Grouchy était un excellent exécutant, mais il n'avait rien d'un chef susceptible de prendre des décisions cruciales en fonction des circonstances.
C'est précisément parce qu'il s'est borné à suivre les ordres à la lettre sans prendre la moindre initiative qu'il est vilipendé et considéré comme l'un des responsables de la défaite.
Son algarade avec le général Gérard qui prétendait qu'il fallait marcher au canon est restée célèbre.
A sa décharge, on peut avancer que l'ordre de se rapprocher du champ de bataille lui est arrivé trop tard que pour qu'il puisse s'avérer efficace.
Cependant, le maréchal ne manquait ni de courage, ni de panache. L'anecdote qui suit en fait foi.
Devant Bierges où l'attaque de Lefol avait échoué, il se porta en avant avec de nouveaux renforts. Les hommes pataugeaient dans les prairies marécageuses et manquaient de se noyer dans les fossés remplis d'eau, le tout sous un feu d'enfer de la brigade Stülpnagel embusquée dans le moulin et le village. En conduisant un des ces assauts, Gérard reçut une balle en pleine poitrine et fut évacué dans un état grave.
Grouchy voulut confier le commandement de son corps au général Baltus qui le refusa tout net. Le maréchal sautant à bas de son cheval, prit alors la tête des bataillons prêts à repartir à l'attaque, en s'écriant : "Si dans des circonstances difficiles, on ne peut se faire obéir de ses subordonnés, il faut savoir se faire tuer pour l'obtenir."


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Message Publié : 11 Juil 2007 15:06 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Napoléon écrit à Joseph. Placé dans la situation désespérée que l'on connaît, il espère toujours:

« Au Roi Joseph, Philippeville, le 19 juin 1815 »

« Tout n'est point perdu. Je suppose qu'il me resterait, en réunissant mes forces, 150 000 hommes. Les fédérés et les gardes nationaux qui ont du coeur me fourniront 100 000 hommes: les bataillons de dépôt 50 000. J'aurai donc 300 000 hommes à opposer de suite à l'ennemi. J'attellerai l'artillerie avec des chevaux de luxe; je lèverai 100 000 conscrits; je les armerai avec les fusils des royalistes et des mauvaises gardes nationales; je ferai lever en masse le Dauphiné, le Lyonnais, la Bourgogne, la Lorraine, la Champagne, j'accablerai l'ennemi. Mais il faut qu'on m'aide et qu'on ne m'étourdisse point. Je vais à Laon; j'y trouverai sans doute du monde. Je n'ai point entendu parler de Grouchy; s'il n'est point pris comme je le crains, je puis avoir dans trois jours 50 000 hommes. Avec cela j'occuperai l'ennemi et je donnerai le temps à Paris et à la France de faire leur devoir. Les Autrichiens marchent lentement; les Prussiens craignent les paysans et n'osent pas trop s'avancer: tout peut se réparer encore. Ecrivez-moi l'effet que cette horrible échauffourée aura produit dans la Chambre. Je crois que les députés se pénétreront que leur devoir, dans cette grande circonstance, est de se réunir à moi pour sauver la France. Préparez-les à me seconder dignement. Surtout, du courage et de la fermeté. »

(Source: « Lettres inédites de Napoléon 1er », publiées par Lecestre, Tome II, Plon éd.).



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Message Publié : 11 Juil 2007 20:54 
Longtemps en effet il s'illusionna sur la fibre patriotique qui animait les membres des deux Chambres, persuadé qu'il était que l'intérêt national prendrait le dessus.
Mais c'était sans compter sur l'infatiguable travail de sape d'un Fouché ou d'un Talleyrand... :11:


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Message Publié : 19 Nov 2007 23:40 
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Waterloo apparaît aisément en tête de liste d'une quinzaine de batailles les plus décisives de l'histoire mondiale ...

Quand je l'évoque, je ne peux me retenir de penser aux mots écrits par l'aide de camp du Maréchal Soult, lorsque Napoléon fut aLe soir du 18 Juin et la nuit qui s'ensuivit furent un cauchemar pour l'Empereur arriva aux Quatre Bras, après le cauchemar de la nuit du 18 Juin :

"Sur son visage défait, d'une pâleur de cire, il n'y avait aucun signe d'animation, que des larmes"....

Une bataille, ainsi que la définissait l'ordre du jour, "si glorieuse et cependant si fatale pour les armes françaises".

Car, en effet, comment un tel courage déployé et tant d'abnégation lors d'attaques brillantes, avaient-ils pu conduire à une telle déroute, dans une évidente panique ?

Là-dessus, Bruno a déjà fait une parfaite synthèse.

Et il s'en était fallu de peu pour en sortir vainqueurs ...




:salut:


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Message Publié : 04 Mai 2008 10:39 
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Bonjour,

Je me suis accordée le plaisir de relire cette conversation sur Waterloo, en appréciant au passage les remarques toujours très sensées de Bruno, associées à un esprit non perturbé par de sempiternelles "à-priori" que l'Histoire nous relate.

Mais l'Histoire, ne la connaissons-nous globalement, peu fiable, dès l'instant où il s'agit d'en pénétrer les inextricables tenants et aboutissants d'un fait avéré comme la "défaite" de Waterloo ?

L'objectivité de certains auteurs laisse parfois à désirer, et dans ce cas, certainement vaut-il plus se méfier de ceux qui n'ont ni vu, ni entendu, que de ceux qui, témoins vivants, ont pu rapporter, sous la signature de leur sincérité, quelques propos, quelques images, à tout jamais immortalisés dans leur esprit ...

Nous l'avons dit et redit, l'Empereur ne pouvait plus se fier à quiconque, et en cela Il avait parfaitement raison ..

Il suffit, en effet, de se rappeller l'incompétence du Ministère de la Guerre à cette époque, pour avoir proposé à l'Empereur des choix aussi pitoyables que celui de placer à la tête d'un régiment, un colonel précédemment évincé pour cause de faiblesse et de lâcheté !!

Toutes les propositions émanant du Ministère de la Guerre, durent donc être soigneseument vérifiées, pour une meilleure assurance du choix des Officiers.

Ceci est une chose, ... parmi tant d'autres...

A ce titre, Monsieur le Comte Flahaut reçut de l'Empereur la tâche délicate de l'ensemble du travail regardant le personnel militaire.

M. de Flahaut a laissé quelques notes sur la campagne de Waterloo ....
L'écriture ne faisait pas partie de ses passe-temps favoris, mais lorsqu'il s'y attachait, c'était toujours en réaction de faits dont il avait été témoin, et sur lesquels il tenait à rétablir une vérité précédemment contestée ...

Dans ses écrits, sa préoccupation première n'était point de se faire valoir, mais bien plus de se montrer tel qu'il s'était toujours comporté , auprès de Celui auquel il s'était dévoué entièrement ...

Ainsi, il écrivit sur le comportement du Maréchal Ney, racontant les évènements mieux que personne d'autre, puisque M. de Flahaut s'était trouvé présent aux Quatre-Bras, comme le lendemain matin à Fleurus, auprès de l'Empereur ...

Il évoquait également les ordres données à Grouchy :

"Poursuivez les Prussiens l'épée dans les reins, ne les perdez pas de vue, et communiquez toujours avec moi par votre gauche" ...

Ces dernières paroles, relate M. de Flahaut, sont restées gravées dans ma mémoire ...

Aussi, l'étonnement fût grand lorsque, sur le champ de bataille de Waterloo, au lieu du Corps d'armée de Grouchy ce furent les troupes prussiennes qui arrivèrent...




:salut:


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Message Publié : 04 Mai 2008 22:47 
Citer :
certainement vaut-il plus se méfier de ceux qui n'ont ni vu, ni entendu, que de ceux qui, témoins vivants, ont pu rapporter, sous la signature de leur sincérité, quelques propos, quelques images, à tout jamais immortalisés dans leur esprit ...


Vous n'avez pas tort, mais encore faut-il avoir bien présent à l'esprit que bon nombre de témoins n'ont disposé que d'une vision partielle des combats et que les propos rapportés par eux n'ont donc valeur exacte que pour les événements auxquels ils ont pu assister directement.
Tout n'est donc pas à prendre comme argent comptant et il faut savoir consever un certain recul par rapport à leur narration.


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Message Publié : 03 Juil 2008 10:46 
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Message(s) : 1912
Comme l'Empereur dans son exil hélénien, "Waterloo" nous suit et nous poursuit ...

Le Grand Homme ressassait toutes les phases de cette grande bataille, en décortiquait les divers éléments, pour aboutir chaque fois à la même question, celle-là même que nous nous posons encore aujourd'hui :

POURQUOI ? ...

Car l'esprit qui ne parvient pas à résoudre une équation ne réussit pas plus à trouver la sérénité.




:salut:


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