L'Énigme des Invalides

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Message Publié : 04 Oct 2008 22:48 
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Re: Message du 4 Octobre 9h 30.

Bruno,

j'ai déja laissé un message au "English forum" (ne dites pas "English" forum, parce que ça sont eux avec le banier de Saint-Georges :rire2: Demandez une fois Albertuk: On doit dire "British forum", parce qu'on a des Welsh, des Ecossais, des Irlandais, mais le dernier temps aussi des "Anglais" et ils sont assez "virulents" comme certain(e)s de leurs compatriotes britanniques Welsh. Enfin peut-on encore dire compatriotes? Qu'est ce qu'on dit de la Belgique, hein?

Bruno presque tout est en anglais. J'ai seulement trouvé en français un critique assez sévère d'un Bruxellois contre Peter Hofschroer. (quelque chose avec Charlemagne dans son nom de plume si je me souviens bien) Non qu'il n'avait pas eu des critiques mêmes vénimeuses en Grande-Bretagne...

d'abbord le critique en français:
http://www.critiqueslibres.com/i.php/ve ... ?alt=print
http://www.amazon.co.uk/Wellingtons-Sma ... 0571217699
http://www.guardian.co.uk/books/2004/ap ... anreview23
http://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Hofschr%C3%B6er
http://www.bol.com/nl/p/boeken-engels/1 ... index.html

Cordialement,

Paul.


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Message Publié : 04 Oct 2008 22:54 
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Addendum au dernier message:
Et aussi:
http://www.telegraph.co.uk/arts/main.jh ... hof221.xml


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Message Publié : 04 Oct 2008 23:03 
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Correction du URL de la critique en français (premier URL)
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vc ... ?alt=print
Et la critique est "effectué" par Mi-Charlemagne 57 ans Bruxelles.

Wellington's smallest victory
de Peter Hofschroer

critiqué par Micharlemagne, le 24 juin 2008
(Bruxelles - 72 ans)


La note: étoiles
Un historien assis au milieu du gué
Le titre complet de cet ouvrage est : "Wellington's Smallest Victory ; The Duke, the Model Maker and the Secret of Waterloo"
Voilà un titre bien alléchant : allons-nous enfin connaître le secret de Waterloo ?
Disons-le tout de suite : le livre d’Hofschröer ne nous apprend rien sur la bataille de Waterloo en elle-même. Mais il met en lumière un personnage étrange et pourtant universellement connu : le capitaine William Siborne. Les connaisseurs et ceux qui fréquentent les bibliographies ne connaissent que cet officier britannique. Il est en effet l’auteur d’une « History of the War in France and Belgium in 1815 », parue à Londres en 1844 et qui sera constamment rééditée sous le titre « History of the Waterloo Campaign » à partir de 1848. Etrangement, cet ouvrage que la plupart des auteurs citent dans leur bibliographie n’a jamais été traduit en français.
Présentons rapidement le personnage. Fils d’officier, né à Greenwich en 1797, Siborne est un des rares officiers de l’époque à avoir suivi les cours d’une académie militaire. Il s’était spécialisé dans un domaine particulièrement complexe : la cartographie. A l’époque où il fut question de créer un « monument » en souvenir de la bataille de Waterloo, il eut l’idée de construire une grande maquette représentant l’un des moments cruciaux de la bataille : l’attaque de la moyenne garde impériale sur la ligne alliée le 18 juin 1815 vers 19.30 hrs. Bénéficiant des encouragements de l’état-major britannique, Siborne vint passer huit mois en Belgique et prit logement à la ferme de la Haie-Sainte, sur le site de la bataille même, afin de lever la topographie du terrain. Il commit pourtant une erreur qui allait déterminer tout le reste de sa vie : il négligea de demander à l’état-major un ordre de mission en bonne et due forme. De telle sorte que par la suite, il ne put jamais obtenir les crédits dont il avait besoin pour construire sa maquette.
Dans le cadre de cette critique, il est évidemment impossible de résumer toute l’histoire de cette maquette que l’on peut voir actuellement à l’Imperial War Museum de Londres. Que l’on retienne seulement ici qu'elle devint une véritable obsession pour Siborne et qu'il se ruina pour la terminer. Ce qui est intéressant, c’est que pour avoir les données les plus exactes possibles sur les événements du 18 juin à 19.30 hrs, il envoya un questionnaire à tous les officiers survivants de la bataille. Le questionnaire était très précis : « Où était votre unité ? Qu’avez-vous à 19.30 hrs ? » Mais voilà, demandez à un ancien combattant de raconter ses souvenirs et vous aurez droit à un récit long, détaillé, mais pas nécessairement très objectif. C’est exactement ce à quoi Siborne se vit affronté.
Parallèlement, Siborne tirait à toutes les sonnettes pour trouver des sous et n’en trouvait que bien peu. Il commit alors l'erreur - lourde de conséquences imprévues - de demander aux officiers dont il demandait le témoignage une petite contribution financière.
Bref, malgré toutes les embûches, un beau jour d’octobre 1838, la maquette fut inaugurée à l’Egyptian Hall de Londres. Le duc de Wellington dont l’avis avait été sollicité à de multiples reprises refusa d’aller visiter la maquette. Son entourage ne s’en était pas privé et il avait eu les plans de la maquette sous les yeux. Son commentaire fut aussi bref que tranchant : « Si vous voulez mon avis, tout cela, c’est de la foutaise… » Et la maquette de Siborne prêtait en effet à contestation. Notamment, il représentait les Prussiens ayant atteint la Papelotte, alors qu’à 19.30 hrs, une demi-heure avant l’assaut effectif de la garde, ils n’avaient pas encore atteint Smohain. En fait, Siborne, confronté à ses multiples témoignages, afin de ne vexer personne, mélangeait allègrement les heures et les faits. Lorsqu’il essaya de vendre la maquette à l’État, sachant que l’on demanderait certainement son avis au duc, il proposa même de retirer les deux tiers des figurines représentant les Prussiens. Cette platitude ne plut pas du tout au Duc de Fer…
La publication de son livre, qu’il espérait vendre assez pour payer ses dettes, suscita une admiration quasi universelle. En effet, chacun des officiers contributeurs pouvait y voir rapporter ses hauts faits dans les moindres détails. Et il faut reconnaître que la précision de Siborne est assez étonnante. Mais les officiers qui avaient refusé de contribuer au financement de la maquette n’y trouvèrent absolument pas leur compte… La troisième édition de l’ouvrage, en 1848, rectifiait certains faits de détails mais ne tenait pas compte des remarques générales des uns et des autres. Le résultat final, c’est que, comme pour la maquette, Siborne essaie de confronter ses témoignages contradictoires et qu’il ne parvient pas à en tirer une synthèse valable. Il fait comme un enfant qui voudrait faire un puzzle et qui, n’y parvenant pas, s’armerait de ciseaux pour découper les pièces afin qu’elles « rentrent ». Il n’empêche que l’ouvrage de Siborne fut considéré comme « fondamental » et que les historiens anglais ne tardèrent pas à le considérer comme la « Bible » de la bataille de Waterloo. A l’étranger, en Belgique et aux Pays-Bas notamment, il n’en alla pas de même. Siborne, toujours pour plaire à ses contributeurs, diminuait radicalement le rôle de leurs alliés pour mettre en valeur celui des Britanniquesi. Mais, en Angleterre, on ne tint jamais compte des remarques très documentées des officiers belges ou néerlandais qui avaient contesté Siborne qu’ils accusaient, sans ambages, de mensonge. Ce n’est que très récemment que les historiens britanniques ont commencé à rétablir les faits dans leur vérité. Malgré tout, l’ouvrage de Siborne a servi de bases à des nuées de livres sur la campagne de 1815.
Hofschröer, dans tous les ouvrages qu’il a publiés jusqu’ici, a contribué puissamment à ces mises au point. La thèse qu’il défend – et dont, sur le continent, personne ne doutait – se résume au titre de son premier ouvrage marquant : « 1815, The Waterloo Campaign ; The German Victory ». Le chauvinisme des Anglais – ils disent « jingoism » - s’accommodait fort mal de cette thèse… C’est ici que survient le dérapage. Hofschröer considère que, puisque Wellington n’est pas le seul vainqueur de la bataille, que cette idée ne plaît pas aux Anglais, Wellington aurait tronqué la vérité pour augmenter son rôle et diminuer celui de ses alliés. Or c’est faux. Dès son compte-rendu du 19 juin, le duc mettait en avant le rôle déterminant de ses alliés, Prussiens, Néerlandais ou autres, alors que rien ne l’y obligeait puisqu’il s’agissait d’un rapport britannique concernant l’armée britannique et destinés aux autorités britanniques.
Voilà donc Hofschröer assis au milieu du gué : d’une part, il veut prendre la défense du pauvre Siborne, malgré ses platitudes constamment aux prises avec la sourde hostilité du duc de Wellington – ce qui reste à prouver – mais, d’autre part, il est logiquement obligé aussi de défendre Siborne quand il réduit à rien – ou à fort peu – la contribution des alliés à la victoire. Le terrain est plus que glissant : il faudrait pouvoir concilier deux points de vue absolument inconciliables. Soit Wellington se décerne, et à lui seul, les palmes de la victoire et alors Siborne a raison ; soit Waterloo est une victoire allemande, et alors Siborne a tort.
Le livre dont nous parlons aujourd’hui est donc une erreur de Hofschröer. Il est clairement motivé par une hostilité transparente à l’égard de Wellington qui, quoi qu’il dise ou quoi qu’on lui fasse dire, aura toujours tort…
C’est bien dommage. Le livre de Hofschröer est très bien documenté, très bien écrit et fort plaisant à lire. Il donne un éclairage très intéressant sur la « Bible » de la bataille de Waterloo. Mais même un historien – nous ne galvaudons pas le terme – peut commettre une erreur de parcours : essayer de résoudre la quadrature du cercle.
De là, notre perplexité quant au nombre d’étoiles à donner. Une seule – par charité – pour le contenu et cinq pour le contenant…


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Message Publié : 07 Oct 2008 9:27 
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Rose, l'abondance avec laquelle vous me citez me fait rougir... et m'oblige à me replonger - avec intérêt - dans ce sujet et, accessoirement dans mes propres commentaires...
Tout ceci n'a vraiment tenu qu'à un fil et de multiples issues étaient effectivement possibles, avec à la clé de nouvelles pistes pour l'Histoire mondiale jusqu'à nos jours...
Fragilité des destinées, de nos existences... nous sommes bien peu de choses en fait... et n'en déplaise aux fâcheux qui décrivent Napoléon comme un fou mégalomane, son extrême sensibilité fait qu'il était tout à fait conscient de la chose...
Au reste, je maintiens - de manière intuitive certes - que l'état de santé de Napoléon ne fut en rien la cause de ses erreurs à Waterloo et de ses renoncements ultérieurs, mais bien son état moral caractéristique de la dépression.
Bonne journée à vous !
:20:


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Message Publié : 07 Oct 2008 9:35 
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Cher Fidel, j'ai beaucoup apprécié votre réflexion, s'apparentant si étroitement à la mienne.

C'est un plaisir de vous lire, aussi ne puis-je que vous encourager à poursuivre votre développement : c'est un véritable régal de l'esprit !

Très bonne journée à vous aussi. :4:



:VE2: :AI:



:salut:


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Message Publié : 07 Oct 2008 10:32 
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Merci Rose, :20:

Juste un court développement, faute de temps...

Je pense que Napoléon a tout simplement manqué d'un ami - à défaut d'un amour, mais les "mécanismes" sont les mêmes - à ce moment de sa vie, privé qu'il était en outre de tout contact avec son jeune fils.
Sans ami, personne ne peut se relever d'une dépression, fût-ce un Grand Homme...
Et en fait d'amis, que des profiteurs ...

"L'homme n'a pas d'amis, c'est son bonheur qui en a" (Napoléon)


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Message Publié : 07 Oct 2008 11:12 
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Il est un fait certain que la trahison, et l'absence de ce climat de confiance, auparavant si évident, n'ont pas aidé l'Empereur à se réfugier dans un quelconque réconfort.

Il se retrouvait seul, dramatiquement seul , dans le dernier acte de son Epopée.

Quoique cette solitude, Il l'eût constamment connu et vécu, mais de façon beaucoup moins perceptible...

Un tel Grand Homme, en effet, se trouve toujours inexorablement isolé, dans l'immensité de son génie.

Mais ceci est un autre aspect des choses, qu'il me plairait d'évoquer une autre fois. :4:





:salut:


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Message Publié : 23 Nov 2008 8:40 
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Oui, aucun doute, Napoléon est seul !

Et certes cela influe sur son tempérament combatif.

Mais le plus grave c'est que c'est toute la France (ou presque) qui l'a abandonné.

Certes, il lui reste des généraux fidèles, d'autres trahissent. Certes aussi, on peut relever des actes de bravoure, mais le patriotisme fait globalement défaut (malgré des comportements héroïques). Les enrôlements volontaires demeurent bien moins nombreux que les réfractaires. Et si sur le papier, on peut espérer compter sur des hommes en abondance après les levées importantes déjà ordonnées, il n'est pas assuré qu'il ait été possible d'en porter un nombre déterminant en première ligne (sans compter sur le manque de formation et d'expérience de ces unités nouvelles, l'absence en qualité et en quantité des équipements et fournitures).

Cette guerre n'a pas de réel caractère populaire, et les aspirations patriotiques ont pour l'essentiel sombré avec la grande armée en Russie, puis en Allemagne. Il y a déjà un bon moment que l'empereur et ses sujets ont vu leurs intérêts diverger.

A quoi bon se faire tuer pour un monarque auto couronné qui certes a bien conserver des aspects fondamentaux des acquis révolutionnaires, mais en a perverti bien d'autres. Bien peu des conscrits de 1815 ont l'impression de se battre pour la liberté ou l'égalité, et beaucoup doute de le faire dans l'intérêt national.

Non pas que la première restauration se soit montrée farouchement progressiste, mais, au moins sur le plan de la vie quotidienne des couches populaires (celles qui au final fournissent le gros de la piétaille) on ne descelle peu ou pas de différences par rapport au vécu sous l'Empire. L'enthousiasme de Valmy est mort avec la guerre perpétuelle et le népotisme expansionniste de "feu" Bonaparte.

Du point de vue des élites, le décrochage avec les aspirations impériales est plus criant encore. La bourgeoisie industrielle et financière ne voit plus dans Napoléon le défenseur de son ascension politique comme de sa prospérité. Pire ! Les levées importantes opérées en 1815, et avant en 1814 et même de la fin de 1813, n'épargnent plus ses enfants (voir les restrictions successives sur le remplacement).

C'est dans cette optique qu'il faut replacer l'ensemble des prouvées ou supposées trahisons dans les états majors et les instances dirigeantes de l'État. Sous estimée et tout autant dévastatrice est l'attitude de passivité attentiste dans la fonction publique et le monde des affaires. Rares sont ceux qui misent réellement sur la pérénité prochaine de l'empire, même victorieux.

Surtout on est conscient que Napoléon c'est et ce sera encore et toujours la guerre, si néfaste à long terme au développement des affaires.

En effet, étant donné la personnalité de l'empereur, on l'imagine mal, même tellement victorieux des coalisés qu'ils ne pourraient qu'accepter une paix de compromis, rester à la tête d'une France pacifiée probablement amputée de tout ou partie des frontières naturelles, sans tôt ou tard céder le pas à ses ambitions expansionnistes.

Quand bien même, assagi par les années et les revers précédents, Napoléon aurait accepter de régner sur une France devenue résolument pacifique, aurait-il pu conserver longuement son trône sans le prestige de nouvelles victoires ?

Qu'on l'admire ou qu'on l'exècre, il est difficile de concevoir Napoléon se comporter en honorable gestionnaire des affaires courantes, tel plus tard son petit neveu.

Napoléon le Grand se serait-il comporter comme Napoléon le Petit ?

N'oublions pas que ce dernier n'a pas eu une fin de règne des plus glorieuse. Et sans la gloire à quoi bon Napoléon ?

Au regard de l'histoire, Waterloo et son pénible et lent épilogue à Sainte-Hélène ne lui ont-ils pas offert sa plus grande victoire?


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Message Publié : 23 Nov 2008 18:42 
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imberator a écrit :
Oui, aucun doute, Napoléon est seul !

Et certes cela influe sur son tempérament combatif.

Mais le plus grave c'est que c'est toute la France (ou presque) qui l'a abandonné. (imberator) ...

Apparemment, oui ; mais fondamentalement parlant, c'est faux.

En outre, la France avait-elle d'autre choix que celui de subir le rétablissement du roi lors de la seconde Restauration ?


A quoi bon se faire tuer pour un monarque auto couronné qui certes a bien conserver des aspects fondamentaux des acquis révolutionnaires, mais en a perverti bien d'autres. Bien peu des conscrits de 1815 ont l'impression de se battre pour la liberté ou l'égalité, et beaucoup doute de le faire dans l'intérêt national. (imberator) ...

Il ne s'agissait pas de risquer sa vie pour "un monarque auto-couronné" ; il s'agissait de défendre son pays, et les militaires dignes de ce nom, auraient combattu pour leur Chef, quelque soit le nom de ce dernier.


Surtout on est conscient que Napoléon c'est et ce sera encore et toujours la guerre, si néfaste à long terme au développement des affaires. (Imberator) ...

Ceci reste une spéculation bien hasardeuse, à laquelle je n'adhérerai pas.
Si Napoléon a aimé la guerre, entendons-nous, dans la position qu'Il s'était trouvé d'être contraint de la faire, il est tout aussi plausible de déclarer qu'une fois la perfide Albion neutralisée, Il aurait bien pu jouir d'une paix méritée au premier chef, par lui-même et ses Soldats.
Et non, Napoléon ce n'est pas "la guerre" ; ces propos sont bien réducteurs, et le génie multiple nous a prouvé bien autre chose !

En effet, étant donné la personnalité de l'empereur, on l'imagine mal, même tellement victorieux des coalisés qu'ils ne pourraient qu'accepter une paix de compromis, rester à la tête d'une France pacifiée probablement amputée de tout ou partie des frontières naturelles, sans tôt ou tard céder le pas à ses ambitions expansionnistes. (Imberator) ...

Pour quelle raison ?

Napoléon avait, certes de l'ambition, et nous devons en être fiers, car il s'agissait de celle-là même qui se met au profit de son pays, pour le grandir.
Mais il ne faut pas voir en Lui, de façon systématique, une ambition dévorante et strictement personnelle : c'est là une bévue dans laquelle tombent beaucoup de personnes, et c'est surtout occulter dans le Grand Homme les desseins honorables qu'iI formait pour l'édification de l' Empire.


Quand bien même, assagi par les années et les revers précédents, Napoléon aurait accepter de régner sur une France devenue résolument pacifique, aurait-il pu conserver longuement son trône sans le prestige de nouvelles victoires ?


Pourquoi pas ?

Ne pensez-vous pas, en homme qu'Il était, mais aussi en mari et en père, ne pensez-vous pas qu'il eût pu désiré ardemment ce repos ô combien mérité, après tant d'années passées à s'échiner et à risquer sa vie à chaque instant sur les champs de bataille ?
Croyez-vous sincèrement qu'Il ne se trouvait bien que face à l'ennemi pour l'anéantir et voir tomber ses meilleurs lieutenants ?

C'est, à mon avis, une vue bien réductrice de la personnalité de l'Empereur !



Qu'on l'admire ou qu'on l'exècre, il est difficile de concevoir Napoléon se comporter en honorable gestionnaire des affaires courantes, tel plus tard son petit neveu. (imberator) ...

Là encore, c'est votre réflexion personnelle : elle n'engage que vous.
Gestionnaire des affaires courantes, Napoléon le fut bien mieux que quiconque, ayant cette faculté de solutionner moult problèmes à partir de sa tente de bivouac ...
Alors, comment est-il permis de douter de ses capacités, s'Il avait pu, en outre, jouir de la paix pour s'occuper de toute la partie administrative,loin de la poudre des canons meurtriers, et dans le calme d'un bureau ??

Et combien de fois ne l'a-t-il d'ailleurs pas regretté ?


Napoléon le Grand se serait-il comporter comme Napoléon le Petit ?

Nous avons évoqué ce parrallèle peu judicieux dans une autre discussion ; nul ne peut y répondre raisonnablement.
Mais il est un fait certain ; c'est que l'un et l'autre ont dû s'adapter au contexte de leurs époques, et celles-ci n'ont entre-elles aucunes communes mesures.
Alors, n'engageons pas de pronostics méprisables envers l'un ou l'autre : tous deux ont oeuvré honorablement, comme ils souhaitaient le faire, pour le bien de leur Patrie.


N'oublions pas que ce dernier n'a pas eu une fin de règne des plus glorieuse. Et sans la gloire à quoi bon Napoléon ?
(imberator) ...


L'équation me semble formulée à l'envers : ce n'est pas la gloire qui a fait Napoléon ; mais c'est le Grand Homme qui a suscité cette gloire !

La nuance est de taille.




Au regard de l'histoire, Waterloo et son pénible et lent épilogue à Sainte-Hélène ne lui ont-ils pas offert sa plus grande victoire?


Une grande victoire, en effet, mais une victoire qu'Il a gagnée à la sueur de son front, dans un exil aussi cruel et inhumain que la face immonde de son geolier britannique, une victoire qui l'a emporté dans l'autre monde, parqu'Il avait bien gagné le repos, et le loisir de n'être plus importuné par l'implacable ennemie de son Empire.


:VE2: :AI:



:salut:


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Message Publié : 23 Nov 2008 22:01 
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:salut: Imberator, soyez le bienvenu.

Je vous trouve bien sévère sur cette question de légitimité de Napoléon en 1815, à croire que vous en oubliez la chronologie et simplement des faits évidents.
Meme Rose me surprend aussi.

Vous dites "Oui, aucun doute, Napoléon est seul !
Et certes cela influe sur son tempérament combatif.
Mais le plus grave c'est que c'est toute la France (ou presque) qui l'a abandonné."

Si on en entend par seul le fait d'etre à Elbe j'en conviens mais son retour en France fut loin d'etre anecdotique, les Français étaient las de ce Louis XVIII et de sa cour, cette immixtion dans les affaires locales de la France telles qu'on aurait pu les concevoir sous l'Ancien régime était insupportable.

Certes les Français furent contents de ce retour à la paix imposée par les puissances coallisées, en tout cas la grande bourgeoisie bien repue l'était, aucun doute là-dessus. La fin de la conscription aussi fut un soulagement général mais le prix à payer devint vite bien lourd car la société voulue par Louis XVIII imposait un retour à l'ordre ancien couvert par le maintien des principales institutions et par celui des fonctionnaires impériaux. La notion de mérite fut vite oubliée!
L'abaissement de la France, allait en contradiction avec ce qu'une génération de Français avaient connu depuis une génération et l'on sait bien que sous Napoléon, sauf l'année 1811 qui fut noire, la paysannerie - soit l'immense majorité des Français - vivait bien, l'Empereur y avait veillé en abaissant le plus possible les impots agricoles et favorisa l'agrandissement des terres cultivables, il n'avait pas cessé la politique redistributive des biens nationaux.
Meme en 1811, il mit la main dans les caisses de sa fortune personnelle pour enrayer les disettes.
Alors en 1814 Louis XVIII ne pouvant etre naturellement populaire, ne pouvait s'appuyer que sur l'étranger, la grande bourgoisie affairiste et les grands promus de l'Empire qui aspiraient à jouir de leur fortune, ils étaient très inffluents et nombreux voire meme incontournables pour le nouveau roi!

Napoléon, durant la campagne de France donc en 1814 - Bruno nous parlait aussi de son génie militaire de l'année précédente sur un autre fil : la fameuse bataille de Dresde qui aurait pu etre décisive et donc définitive. viewtopic.php?f=30&t=957 - avait retrouvé sa vigueur, sa combattivité alors qu'il était en infériorité numérique qui aurait fait renoncer le commun des mortels.
La défaite de Leipzig n'avait pas entamé le moral des troupes pour autant, les Marie-Louise avaient fait leur preuve depuis deux ans meme si l'expérience manquait parfois pour poursuivre l'ennemi et en finir alors qu'il se repliait en désordre.

1815 est celui de la détermination, il débarqua seul à golfe Juan décidé à reprendre son trone sans tirer un seul coup de fusil, certes la France entière n'était pas là à l'acclamer, il évita des villes qui lui étaient hostiles, je ne referais pas l'histoire, Rose l'a remarquablement faite il y a quelques mois sur ce lien viewtopic.php?f=30&t=4230.
Napoléon n'était plus seul en tout cas, les Français étaient partagés entre refus de le voir revenir, expectative
et réel enthousiasme.

Le 20 mars 1815 Napoléon arriva aux Tuileries acclamé comme jamais vu et 5 jours après les puissances du Congrès de Vienne formèrent la septième coalition. Louis XVIII avait pris la fuite!!!
Napoléon voulut rassurer les Français, d'abord il mit au vote l'Acte additionnel aux constitutions impériales qui rendait l'Empire plus libéral (on peut discuter du bien fondé de cette décision mais peut-etre sur un autre fil), celui-ci fut approuvé par les Français mais il y eut 2/3 d'abstention.
Je le disais bien, les Français étaient dans l'expectative et les notables étaient fortement enracinés dans les provinces et l'on sait ce que cela donne quand une administration est maintenue et favorisée...
L'Empereur ne pouvait pas du jour au lendemain changer la multitude de fonctionnaires et de pouvoirs locaux ralliés à Louis XVIII ou nommés par lui.
La guerre était là et en Avril Napoléon voulut s'assurer de la bourgeoisie avec l'Acte additionnel, celui-ci était suffisament vague pour pouvoir revenir à la dernière constitution impériale tout en garantissant un bannissement perpétuel des Bourbon qui, à mon sens, prouvaient une nouvelle fois leur traitrise envers les Français! (il y a 67 points dans cet Acte additionnel, mais ne nous y arretons pas à moins que...).

Napoléon demanda la paix, oui vous lisez bien, il demanda la paix, il n'était pas l'agresseur, il ne menaça personne! C'était un gage pour la France entière inquiète de revenir à ces campagnes militaires ravageuses.
Mais les Alliés le mirent au ban de l'Europe.
Il y avait là assez pour affirmer qu'il n'était plus seul en France, qu'il ne s'était pas remis en selle avec l'appuis de puissances étrangères et cela changait tout!!!

Vous dites que Napoléon n'aurait pas tenu en place en temps de paix, pourtant que n'a t-il pas accepté pour réussir la Paix d'Amiens brisée par les Anglais pour des raisons économiques : la France en paix concurrançait l'Angleterre sur son supposé terrain de prédilection!

Que n'a t-il pas accepté pour ménager le Tsar de Russie et il faut l'avouer que celui-ci était disposé à le trahir dès Tilsitt!!! Que dire des Anglais qui firent assassiner Paul Ier, le père du Tsar Alexandre, alors qu'il était près à discuter avec le Premier Consul!!!

Que n'a t-il pas fait, en gage de paix afin de préserver la famille impériale autrichienne battue trois fois en campagne!!!

Meme la Prusse, certes rapetissée mais demeurée préservée en tant que royaume n'aurait mérité que le morcèlement et l'intégration dans la Confédération du Rhin et une part plus grande réservée au Grand Duché de Varsovie!

Napoléon aurait pu, aurait du, aller plus loin après ces victoires de 1805,1806,1809, mais il a choisit la paix à chaque fois, une paix qui laissait toujours les pouvoirs politiques en place et c'est le reproche que je ferai toujours à l'Empereur. Cette personnalité du XVIIIème qui lui collait à la peau.

C'est l'Angleterre, celle qui ne se battait jamais, qui poussa à la guerre Napoléon et les souverains d'Europe, c'est elle encore qui s'attribua les lauriers de la victoire à Waterloo alors que la première formation alignée était anglo-hollandaise et prussienne, Wellington en avait le commandement alors que son Etat ne représentait pas la moitié des troupes! Le vrai vainqueur c'est Blucher sans lui les "Anglais" étaient battus avec ou sans Grouchy!!!
Qualifier que les Français ne savaient plus se battre en 1815, qu'ils n'avaient pas la foi, c'est aller vite en besogne, je ne crois pas que la troupe donna l'effet de la couardise!
La défaite de Waterloo eut lieu à un fil, rien de plus!

Enfin, gommer les réalisations civiles monumentales de Napoléon c'est soit un manque de connaissances soit de la mauvaise foi?

Bien à vous.
:salut:


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