L'Énigme des Invalides

Votre exposé des faits est rigoureux et objectif quant aux forces en présence. Il doit donc être pris en considération avec beaucoup de respect.
Mais, outre le fait que l'on ne pouvait avoir une grande confiance dans les officiers supérieurs, il ne faut pas perdre de vue non plus que le Napoléon bedonnant de 1815 n'avait plus guère de points communs avec le Bonaparte d'Arcole ni avec l'Empereur triomphant d'Austerlitz.
En outre, il savait son fils otage de papa François et de l'oligarchie autrichienne à la solde de l'Angleterre. Pouvait-il prendre un tel risque ?
Quoiqu'il en soit, on sait, hélas, ce qu'il advînt...

J'ai longtemps cru, comme vous, Joker, que l'état de santé de l'Empereur avait été ou avait pu être un des facteurs déterminants de la défaite. Je n'y crois plus. Je pencherai plutôt pour une trahison de certains généraux achetés par l'Angleterre et l'Autriche.
Je pense aussi que ces deux puissances auraient été plongées dans un embarras insoutenable en cas de victoire de Napoléon. En effet : que faire de Marie-louise et de l'héritier ? Il aurait bien fallu les restituer. Quelle honte et quel échec ç'eût été !

Léon

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Une tête sans histoire est une place sans garnison.
Napoléon 1er

Je ne suis pas en mesure d'avancer un (ou des) nom précis, bien sûr. Mais le fait que la plupart des maréchaux ayant pu trahir ne fut pas récompensée, voire qu'un ou deux d'entre eux fut mis à mort ne m'étonnerait pas. Je crois véritablement les hommes de la "Sainte alliance" totalement dépourvus de tout scrupules, mais fort habiles.
Ce ne sont là bien sûr que présomptions, mais une discussion intéressante avait eu lieu sur votre forum à ce sujet.
Je crois beaucoup à l'influence de la finance britannique sur la bourgeoisie française à laquelle Napoléon avait fait confiance et qui s'est, comme par hasard, détournée de lui après la défaite. Tout semble trop bien ficelé d'avance. Et là, les alliés avaient eu du temps pour préparer leur coup. Ils avaient certainement dû prévoir un possible retour de l'Aigle... Et se préparer en conséquence. Le contraire me paraîtrait digne d'un conte de fées. Alors Napoléon aurait véritablement et complètement surpris tout le monde -y compris Talleyrand, qui le connaissait bien ?- et, au dernier moment, les financiers, la bourgeoisie l'auraient lâché, comme cela ? J'en doute...

Léon

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Une tête sans histoire est une place sans garnison.
Napoléon 1er

Je ne mettrai pas en doute votre scénario car je ne dispose pas d'informations sur le sujet. Aussi, jusqu'à plus ample informé, le considérerai-je comme une hypothèse plausible sans plus.
Si d'après vous l'état de santé de Napoléon n'est pas en cause dans la défaite de Waterloo, comment expliquez-vous les incroyables erreurs de jugement qui furent les siennes et qui eurent des conséquences indéniables sur le déroulement des combats ?
L'homme était diminué physiquement et il fut incapable de reproduire le génie militaire qui fut le sien à l'époque de sa splendeur.

Affaire d'Etat .

Je vous suis bien dans votre raisonnement et sa conclusion recoupe en grande partie mes propres réflexions...
Lors de la bataille proprement dite, je relèverai au nombre des erreurs de Napoléon : une mauvaise lecture des cartes, une reconnaissance imparfaite du terrain, une mauvaise perception de l'état des armées prussiennes jointe à une faute tactique (non reconnaissance de l'aile droite), une déficience criante au niveau des communications et une imprécision coupable sur le plan des ordres, alors qu'avec les subordonnés dont il disposait alors (Soult, Ney, Grouchy...), il fallait au contraire se montrer d'une extrême précision pour être sûr d'être parfaitement obéi.
C'était hélas plus qu'assez pour que la certitude de la victoire exprimée le 18 au matin se transforme en déroute le soir venu.