Inscription : 14 Déc 2002 16:30 Message(s) : 15822
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Merci pour votre appréciation !
Si vous le voulez bien, je relie cette hypothèse à celle de la défaite de Waterloo.
La situation paraissait alors désespérée et c'est elle qui a conduit Napoléon à jeter l'éponge. Toutefois, elle ne l'était pas autant qu'on a bien voulu le dire...
J'intègre à ce nouveau "what if" la possibilité d'un redressement due à l'erreur de Blücher qui avec ses 80 000 hommes, fonce sur Paris sans attendre les 70 000 de Wellington.
Comme chacun le sait, le 28 juin, Napoléon, averti de cette faute de son plus ancien adversaire, propose au gouvernement provisoire de se remettre à la tête de l'armée et avec 60 000 hommes, de manoeuvrer pour anéantir Blücher.
Pour les besoins de la cause, je suppose également qu'il décide de reprendre le pouvoir, basé sur le fait que les chambres n'ont pas reconnu formellement l'avènement de Napoléon II. Il n'est pas douteux que le Bonaparte d'Arcole, le Napoléon d'Austerlitz aurait agi ainsi.
Tous les spécialistes militaires admettent que Blücher, attaqué le 28, alors que seulement les 2/3 de son armée avait franchi la Seine, aurait été vaincu et précipité dans la Seine avec son armée. Admettons que 30 000 Prussiens aient échappé au désastre.
Sans attendre, Napoléon surgissait de Paris, renforcé par les gardes nationaux de la capitale et marchait sur Wellington avec 80 000 hommes.
Wellington se serait-il replié ou aurait-il fait face ? Le tout nouveau vainqueur de Waterloo, tout auréolé de sa nouvelle gloire, aurait accepté le combat, n'en doutons pas ! A sa manière, naturellement ! Il aurait choisi une bonne position et se serait disposé à recevoir l'orage.
Napoléon aurait attaqué sans attendre pour empêcher que les 30 000 Prussiens ne rejoignent l'Anglais et parce qu'il était condamné à marcher et à frapper vite !
En somme, un nouveau Waterloo, sans l'aide des Prussiens et sur une position moins forte (non reconnue longtemps à l'avance et non préparée). Certes, on ne peut pas garantir que dans ce cas-là, l'Empereur l'ait emporté. Mais admettons...
Wellington, vaincu et réduit à 50 000 hommes, se serait replié vers le Nord de la France, rejoint par les 30 000 Prussiens (sans doute moins, du fait de la marche rapide d'une troupe démoralisée). Napoléon aurait pu détacher alors Vandamme et son corps (10 000 hommes) et 30 000 gardes nationaux, pour l'observer.
Disposant encore de 40 000 bons soldats, l'Empereur ralliait ses dépôts (80 000 hommes) et les 20 000 soldats venant de Vendée. Total: 140 000 hommes.
Il marchait alors sans attendre sur Wrède (aile droite de Schwarzenberg) qui avait commis l'imprudence de foncer sur Paris, avec son corps d'austro-bavarois fort de 60 000 hommes. Gageons qu'il lui aurait fait subir quelques pertes.
Alors, il se trouvait en présence des 225 000 russes de Barclay. Face à cette masse de 270 000 hommes au moins (Barclay + Wrède), Napoléon ne pouvait faire autrement que se replier sur Paris. Réduits à une masse de 220 000 hommes (pour tenir compte des détachements contre nos places fortes), les Russes refoulaient l'Empereur sur la capitale. Dans le même temps, Schwarzenberg accourait avec 160 000 hommes.
Wellington, de son côté -ayant opéré sa jonction avec les Prussiens- marchait sur Paris avec 70 000 hommes. C'est donc cette masse formidable de 450 000 hommes qui investissait Paris.
Paris cette fois défendue et protégée par des retranchements formidables (le 28 juin 1815, ceux du nord de la Seine étaient achevés, et ceux du sud en voie de l'être: donc, grâce au répit procuré par les récentes victoires de l'empereur, ces retranchements étaient terminés), avec une garnison de 100 000 gardes nationaux au moins, renforcés par 40 000 hommes de bonnes troupes, sous le commandement d'un chef énergique comme Davout, Paris donc était à l'abri d'un coup de main...
Napoléon -lui- conservait le commandement d'une armée d'au moins 100 000 hommes, renforcée par les 10 000 hommes de Lecourbe et 10 000 de divers détachements. Au bas mot, 120 000 soldats décidés à se battre jusqu'à la mort !
Les coalisés ne pouvaient pas investir Paris avec moins de 200 000 hommes. Encore, cette situation était dangereuse, parce que cette masse était divisée entre le nord et le sud de la Seine...
C'est donc tout au plus avec 250 000 hommes qu'ils devaient marcher sur Napoléon pour l'anéantir lui et ses 120 000 hommes.
Napoléon aurait été assez habile -je pense- pour se retirer et manoeuvrer sur la Loire. Des marches et des contre-marches pouvaient lui fournir l'occasion de battre en détail les détachements de l'ennemi, parfois isolés les uns des autres...
L'Empereur pouvait saisir l'occasion d'échapper à ses poursuivants et remontant vers le Nord, prendre à revers les troupes assiégeant Paris sur la rive-sud de la Seine...
Sans doute, la victoire -dans ces conditions- devenait problématique, mais les chances d'y parvenir n'étaient pas nulles.
Enfin, il était encore possible de recruter dans le centre et le nord de la France au moins 100 000 conscrits, tandis que dans l'Est, des francs-tireurs, combinant leurs mouvements avec nos garnisons encerclées, rendaient difficiles les communications des coalisés.
Voici le tableau exact des ressources qui nous restaient après Waterloo, en partie décalqué de celui tracé par Napoléon lui-même au cours du Conseil des Ministres du 22 juin 1815, qui avait fait pâlir jusqu'à Fouché lui-même...
Je vous remercie de votre attention.
Et au défaitiste qui sommeille chez tout bon Français amoureux de l'étranger ! 
Dernière édition par Bruno Roy-Henry le 02 Jan 2005 15:40, édité 1 fois.
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