L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : L'amour est-il une faiblesse?
Message Publié : 26 Mai 2004 17:01 
On connaît les lettres enflammées du général Bonaparte à son épouse Joséphine.
Et pourtant, on lit: (L'homme Napoléon - Louis Chardigny - Perrin - p 277)

"L'amour n'existe pas réellement. C'est un sentiment factice, né de la société. Je suis peut-être peu propre à en juger: je suis trop raisonnable, cependant, j'ai les nerfs trop sensibles. J'ai pu passer huit jours, quinze jours sans dormir à cause d'une femme, mais ce n'est pas de l'amour. On a beau dire, l'amour ne résiste pas à l'absence." (...) "L'amour devrait être un plaisir et non un tourment".

On ne saurait mieux dire que Napoléon à Sainte-Hélène qu'il a toujours confondu désir et passion, et que pour lui l'amour assorti d'idéal, de pureté, de platonisme, était un phénomène dénué de sens, né de l'imagination des poètes et des romanciers, bon tout au plus à abuser de très jeunes gens.

"Je n'ai jamais aimé d'amour, sauf peut-être, Joséphine, un peu, et encore parce que j'avais vingt-sept ans lorsque je l'ai connue. J'avais beaucoup d'amitié pour Marie-Louise."


Faut-il se montrer insensible pour paraître plus fort?

Cela me donne l'impression que Napoléon voulait se défendre d'un sentiment contre lequel il a lutté afin de ne pas s'affaiblir, de ne pas donner prise.

Qu'en pensez-vous?


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 Sujet du message :
Message Publié : 26 Mai 2004 17:31 
Chère CC,
Il faut sans doute resituer les propos de Napoléon dans le contexte de leur époque. L'amour-passion n'était pas bien vu et perçu essentiellement comme un sentiment de nature à troubler l'esprit. Avouer que l'on avait pu aimer jusqu'à la folie peut-être une femme qui s'était ensuite montrée bien cruelle et n'avait pas toujours répondu à votre passion avec les élans qu'on en attendait pouvait donc passer pour la marque d'une insigne faiblesse.
L'homme qui avait été le plus puissante du monde pouvait donc sans doute difficilement avouer de tels sentiments et a préféré puiser dans les ouvrages de morale de froides considérations qui lui permettaient de masquer les cruelles tourments que l'absence de l'être aimé pouvaient provoquer chez lui.
Et c'est vrai qu'avouer qu'il aurait pu être tombé amoureux du "ventre" qu'il avait épousé pouvait passer pour une attitude ridicule et immature.
Amicalement,
Hortense :20:


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 Sujet du message :
Message Publié : 26 Mai 2004 20:54 
Chère Hortense,

Napoléon aurait donc dit cela surtout par amour propre, pour ne pas passer pour ridicule, niais ou immature? :neutral:

Ce qui ne l'empêchait cependant pas, lui, de ressentir des sentiments plus profonds. :19:

L'Histoire, toujours! :livre:

:20:


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 Sujet du message :
Message Publié : 27 Mai 2004 0:19 
Oui, c'est à peu près l'impression que j'ai. :18:


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 Sujet du message :
Message Publié : 27 Mai 2004 22:30 
[Message supprimé à la demande de son posteur]


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 Sujet du message :
Message Publié : 27 Mai 2004 22:53 
Une belle preuve d'amour pour une personne qu'on n'aime pas réellement ! Vous me surprenez, monsieur Dalton. :20:


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 Sujet du message :
Message Publié : 27 Mai 2004 23:04 
Napoléon avait certainement beaucoup de sentiment pour Marie-Louise.

Quant à parler d'amour.... je ne parlerais pas d'amour-passion. :neutral:

Qu'est-ce qui l'a poussé à choisir la vie de Marie-Louise plutôt que celle de l'enfant?

Il n'était pas certain que ce soit un garçon.
Cet enfant était-il viable?

Et puis... Marie-Louise morte, quid de la belle alliance avec l'Autriche? Tout miser sur un héritier qui ne vivra peut-être pas?...



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 Sujet du message :
Message Publié : 28 Mai 2004 0:19 
Les formes de l'amour sont multiples. Chacun aime un peu à sa manière. Dans ses lettres à Joséphine, Napoléon passe parfois d'un sentiment à l'autre. Il proclame un grand amour et puis quelques lignes plus loin, il dit à Joséphine qu'il la déteste parce qu'elle est méchante. Il est donc difficile de se faire une idée de ses sentiments exacts.
Marie-Louise, par contre, ne semble pas avoir éprouvé une immense passion pour lui, sinon elle ne se serait pas laissée si facilement détacher de lui. :6:


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 Sujet du message :
Message Publié : 29 Juil 2004 14:53 
[Message supprimé à la demande de son posteur]


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 Sujet du message :
Message Publié : 29 Juil 2004 23:50 
Napoléon a toujours eu des sentiments ambigus envers les femmes qui ont partagé sa vie.
Faut-il pour autant en conclure qu'il n'éprouva jamais d'amour pour aucune d'entre elles ?
J'incline à penser que sa passion pour Joséphine, trahie par la frivolité de la belle créole, le poussa à traiter ensuite ses autres maîtresses avec une certaine condescendance, voire un certain mépris.
Seule Marie Walewska fut à même de lui prouver qu'une femme pouvait être fidèle sans arrière pensées.
Mais par orgueil personnel et crainte de perdre tout espoir de revoir son fils, il sacrifia celle qui aurait pu adoucir les affres de sa destinée.
La suite ne fut plus qu'une succession de conquêtes faciles et sans lendemain...


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