L'Énigme des Invalides

Ceci étant, Napoléon s'est "trahi" lui-même...

En poussant la lutte jusqu'aux dernières extrémités (pour conserver les frontières naturelles), il se mettait dans une situation impossible !

Du moins, qu'il ne pouvait assumer qu'en étant "génial" à tout coup !

Son plan d'attaquer les coalisés à front renversé était grandiose et complètement justifié sur le plan stratégique.

A condition de s'assurer que l'ennemi le suivrait sur le terrain qu'il avait choisi. Renforcé par les garnisons de l'Est, il devait aligner 80 000 homes environ, auxquels les coalisés opposeraient 140 000 hommes. L'issue était indécise, mais jouable...

Malheureusement, même avec cette supériorité numérique, les coalisés décidèrent de marcher sur Paris. Encouragé par Talleyrand, par Pozzo di Borgo, et de nombreux émigrés, le Czar prit une décision audacieuse: marcher sur Paris pour en finir d'un seul coup !

Et les coalisés envoyèrent Winzigerode avec un "rideau" de cavalerie pour amuser Napoléon...

Ce n'est pas trop de dire que celui-ci tombât complètement dans le panneau !

Il méconnut une des grandes règles de la guerre: s'assurer toujours de l'emplacement et des intentions de l'ennemi! Il s'illusionna sur la terreur que Paris imprimait sur les coalisés.

Quand l'illusion se déchira, il perdit encore une journée en vaines réflexions, au lieu de partir illico vers Paris, quand il n'était pas encore trop tard...

Qu'on se figure les évènements s'il était parvenu dans la capitale le matin du 30 mars. Tout était changé ! On peut être certain que les efforts pour armer et fortifier Montmartre auraient été doublés, que la Garde Nationale aurait été galvanisée et mobilisée à outrance. Que Napoléon aurait trouvé moyen d'ameuter les ouvriers des faubourgs et de les armer, au moins pour garder le mur d'octroi.

Le doute, l'indécision lui ont été fatales ! Aucune erreur ne lui était plus permise. Elle le fût, pourtant, en suivant une espèce de processus assez semblable à celui que l'on retrouvera à Waterloo !

En deux mots: surestimation de soi et sous-estimation des adversaires...

imaginé vous a sa place ! qu'auriez vous faits dans un pareil cas ?

Il ne s'agit pas, Sébastien, de se mettre à sa place.

Mais de juger Napoléon avec l'oeil de Bonaparte !

Une des grandes règles de ce temps-là (et d'aujourd'hui), c'était de connaître sinon de deviner les mouvements de l'adversaire.

Napoléon n'a quasiment commis aucune faute au cours de cette campagne de France. Sauf celle-ci ! Elle lui a été fatale...

le juger avec son oeil ?? oui, apparement vous y arrivé presque et vous en félicite !!!!
mais cette erreur (malgré son ampleur est humaine) (malheureusement) imaginer vous, qu'il aurait boutter les coalisé hors de france !! (qu'en pensez vous ????)

Sans cette erreur, Napoléon arrivait à temps pour organiser la défense de Paris (n'oublions pas qu'il ne lui a manqué que deux heures).

Ce qui donnait au reste de l'armée d'arriver sous les murs de Paris.

En ce cas, les Alliés devaient battre en retraite vers le Nord de la France. Et alors, qui sait quelles chances de succès se présentaient encore à nos armes !

quelle malheur qu'il ai manqué 2 heures . . . .
le temps joue en permanence contre nous !!

Dans toute cette affaire, il convient de ne pas négliger le rôle primordial joué par Talleyrand en coulisses.
Savary est devenu un jouet entre ses mains : en lui faisant craindre un retour des Bourbons, il le manipule en lui rappelant sans cesse son rôle dans l'exécution du duc d'Enghien et en lui conseillant d'éviter toute sévérité envers les royalistes qui s'agitent dans la capitale.
Par Clarke, il sait que Napoléon le soupçonne de comploter.
Aussi, lorsque Joseph lit la lettre de L'Empereur datée du 6 mars par laquelle il recommande de ne laisser en aucun cas l'impératrice et le roi de Rome aux mains de l'ennemi, il plaide sans risque la résistance, sachant d'avance que Joseph suivrait les conseils de son frère.
Le départ de la cour et du gouvernement met presque les Bourbons sur le trône.
Mais Talleyrand craint encore de voir Napoléon revenir sur les arrières de l'armée alliée.
Le 30 mars dans la soirée, après sa fausse tentative de sortie de Paris, le prince de Bénévent se rend chez Marmont.
Il lui donne plus que probablement des assurances sur son sort au cas où une monarchie succéderait à l'Empire.
Rassuré, le duc de Raguse peut aller signer la capitulation.
Il ne reste désormais plus à Charles-Maurice qu'à séduire Alexandre en se posant à la fois comme l'intermédiaire indispensable et le meilleur garant de la paix.
Le tour est joué et Napoléon est mis échec et mat !

Cette rubrique est récente? Je ne me souviens pas l'avoir vue lors de ma dernière visite. Il est vrai que ça remonte à plusieurs mois...

Bravo pour ce salon des 2 empires. Bon, je reviendrai plus tard: quelle lecture!

elle a été écrite, le 20 septembre 2004 !
(l'article)