Le centre ville et l'église Saint-Denis de Sézanne. Dans sa Notice historique et topographique sur la ville de Sézanne, Pierre François BROUARD écrit :
" Le 20 mars, une division française du corps d'armée commandé par le duc de Raguse ( Marmont ), vint occuper Sézanne. On apercevait toujours dans les environs quelques cosaques, qui ne cessèrent de harceler nos troupes pendant plusieurs jours ; il en vint même jusqu'au parc d'artillerie de réserve campé au bout du faubourg Goyer. Le 25, après le combat de Fère-Champenoise, l'armée française, commandée par les ducs de Raguse et de Trévise ( Mortier ), accablée par les masses réunies des Russes, Prussiens, Allemands, Autrichiens et Suédois, fut forcée d'opérer sa retraite par Sézanne, La Ferté-Gaucher, Chailly, Trilport, Meaux et Villeparisis, où elle prit position pour la bataille du 30 mars, sous les murs de Paris. [Note : il y a une erreur ; les corps des maréchaux ne passèrent pas par Trilport] Le 26 au matin, le canon et la fusillade tonnaient très-fort ; le brouillard était si épais, joint à la fumée des bouches à feu, que les troupes avaient peine à se reconnaître. Les Français se retiraient en désordre, poursuivis par l'armée ennemie, qui commença son entrée en ville sur les 10 heures du matin. Cette armée était si nombreuse, qu'elle pénétrait par toutes les issues comme les flots d'une mer en courroux. Le passage de la cavalerie et de l'infanterie seules dura 8 heures consécutives, et celui de l'artillerie et des bagages, près de huit jours. Les souverains de Prusse et de Russie étaient à la tête de leurs troupes, et le prince de Schwartzemberg commandait en chef les Autrichiens. Le roi de Prusse, accompagné du prince royal, son fils, mangèrent à Sézanne. Ils descendirent, suivis de leur état-major, dans la maison de M. Huguier, marchand tapissier sur la grande Place, près l'église, et, après leur repas, continuèrent leur route. Les autorités et une grande partie des habitans de la ville avaient tout abandonné pour se réfugier dans la capitale, dans les forêts environnantes et dans les villes et villages éloignés qui n'étaient point envahis par les étrangers. La ville fut pillée et saccagée de fond en comble ; il ne resta debout que les murailles ; les soldats pillards chargeaient les marchandises et tout ce qu'ils trouvaient sur des voitures et charrettes prises en réquisition, ainsi que les hommes et les chevaux, pour les conduire. Ce qu'ils ne purent emporter fut volé par des vagabonds comme il ne s'en trouve que trop souvent dans tous les pays. Ce ne fut que le 4 avril qu'on apprit ici le renversement total de l'empire et l'entrée de l'ennemi dans la capitale. "
Une pensée pour cette cité ravagée par la guerre de 1814 que nous avons traversée à de nombreuses reprises dans notre enfance !
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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