L'Énigme des Invalides

Marcel Dupont me semble aller un peu vite en besogne concernant son classement des maréchaux. Si certains ont eu l'occasion de prouver leurs aptitudes au commandement indépendant avec succès,tous n'ont pas eu cette opportunité. Il est donc difficile d'en faire une comparaison.
Si l'on prend le parcours de Ney, par exemple, il est bien difficile de le "classer" vu l'alternance d'actes exceptionnels et "moins efficaces" tout au long de sa carrière.

Il est assez clair que Napoléon à joué sur la vénalité des hommes pour se les attacher ce qui faisait effectivement courir le risque que lorsqu'il ne serait plus vainqueur (et surtout conquérant, seule façon d'enrichir le pays sans le taxer sous son règne), certains ne voient plus l'intérêt de poursuivre "l'aventure" - sans compter la lassitude de deux décennies de guerre pour la plupart.

Sur la chaîne de commandement, je suis occupé à lire la manœuvre d'Iéna par le général Bonnal. Il y exprime toute son admiration pour la vision stratégique de Napoléon dans la campagne mais souligne deux faiblesses: le manque de communication entre l'empereur (qui ne dévoile jamais la totalité de ses intentions à ses maréchaux/généraux) et les chefs de corps et la structure ultra-pyramidale du commandement français qui fait que les officiers non informés ou insuffisamment informés sur les intentions de leur chef, préfèrent attendre que de prendre des initiatives... et l'on est en 1806 avec une armée de vétérans face à des coalisés non réunis pour les uns ou déjà vaincus pour les autres. En 1815, les mêmes "faiblesses" furent fatales.

Pourrait-on connaître la source de cette bleuette ? Ne confondez-vous pas Soult et Moncey ? Soult étant alors ministre de la guerre et président du Conseil (il avait succédé à Thiers), je doute qu'il se soit laissé aller à ce genre de chagrin sincère... D'autant que Soult "savait"...

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

Ah! bon c'est un conte bleu? Voyez comme on peut lire de "mauvais" livres en toute innocence!!!!
Georges Poisson, L'aventure du Retour des Cendres, préfacé par Jean Tulard qui a laissé passer cette bluette! Cool!!
Le livre s'orne d'un très beau tableau, "Arrivée du cercueil de Napoléon à Courbevoie" par Philippoteaux, qui montre justement Soult, sous le regard des autres personnages, ployé devant ce cercueil

Par ailleurs, moi je ne sais pas si Soult "savait"....

Voui... Soult est bien ployé. Mais pleure-t-il ? Georges Poisson n'est pas une référence. Il ne source pas ses infos qui sont donc invérifiables. Par ailleurs, de nombreuses erreurs ont été relevées dans ledit ouvrage.

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

Maintenant, cela ne nous dit toujours pas si, lors de cette campagne, Soult à plutôt joué un rôle majeur (dans l'ombre...???) ou s'il s'est borné à "freiner des 4 fers" pour que "cela finisse au plus vite".
Pour ma part, je suis, pour le moment, enclin à penser qu'il jouait plutôt sur le deuxième tableau mais... (Randonneur) ...

J'ai la même impression que vous, Randonneur ...

J'ai parcouru avec intérêt ce que vous pensez, les uns et les autres, des rapports entre Napoléon et ses grands officiers et maréchaux.

Mon sentiment reste qu'il y eût beaucoup d'ingratitude à déplorer dans le comportement de ses hommes ayant si largement profité des honneurs qu'avait bien voulu leur octroyer le Grand Homme !...

Ingratitude vis-à-vis de Napoléon, certes, mais je continue de penser qu'elle était prévisible car Napoléon se les est attaché par les honneurs et l'argent. Une fois "nantis", à part risquer leur peau, ils n'avaient plus grand chose à gagner dans une nouvelle campagne.
D'autre part, combien de temps peut-on supporter les horreurs de la guerre les uns et les autres... encore une question à laquelle je ne saurais répondre.

Evidemment, ils n'avaient plus grand chose à gagner et même, tout à perdre, sans même parler de leur vie. Mais il y avait quand même quelque chose d'autre au-dessus d'eux; et même, de l'Empereur : la France, tout simplement.

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

"Mouis" mais, "la France", ils pouvaient la "servir" sous deux options: impériale et royale. La deuxième option est d'ailleurs le choix que beaucoup firent ce qui ne leur réussit pas trop mal et la France ne fut pas démantelée.
Après une occupation non généralisée et pas très longue, elle repris rapidement un rôle international "invasif" avec les évènements d'Espagne et l'occupation de 1823 à 1828.

Et puis, en 1815, Napoléon n'a pas "recréé" la France, elle existait bel et bien et était présente comme puissance au Congrès de Vienne.

Il me semble (je peux me tromper) que beaucoup de maréchaux on vu, comme les coalisés, en le Napoléon de 1815 un "aventurier" plutôt qu'un chef d'état potentiel.

D'autre part, combien de temps peut-on supporter les horreurs de la guerre les uns et les autres... encore une question à laquelle je ne saurais répondre. (Randonneur) ...

L'Honneur, la Patrie, leurs engagements et leur "vocation" , voilà, à mon sens, ce qui devait leur apporter motivation, courage, détermination et abnégation.
C'était leur métier, ne l'oublions pas, un métier qui les mettait directement au service de la France.

Et si, comme vous le dites, cher Randonneur, certains parmi les maréchaux ont vu en Napoléon un "aventurier" en 1815, pardonnez-moi, mais ce sont là de piètres considérations, indignes de ces hommes qui n'ont cessé d'exprimer durant tout le règne de l'Empereur, une grande avidité à recevoir moult honneurs et argent !

Quand on décide de risquer sa vie sur les champs de bataille, ce n'est pas dans le cadre d'un CDD ! C'est à durée indéterminée, sinon l'âme du militaire, entâché dès le départ, risque de noircir au fil du temps.

Nous en avons des exemples probants.

Oui. Mais n'oublions pas que nombre d'entre eux ont prêté serment au roi ce qui rend les notion de "fidélité" et de "patrie" plus "difficiles à définir".

Et puis tout "dur à cuire" que l'on soit, 20 ans ou plus sur les champs de bataille à côtoyer les cadavres, l'odeur de la poudre, de la gangrène et de la mort, à voir des jeunes gens pouvant être leurs fils se faire démembrer, éventrer... par la mitraille, je pense que cela peut avoir raison de la motivation ou du "sens du devoir" de plus d'un.

Beaucoup de généraux/maréchaux napoléoniens sont issus des mêmes classes sociales que leurs soldats (ce qui les différencient de nombreux généraux coalisés issus de la noblesse dans leur immense majorité), c'est donc aussi leur "frères d'armes" (et non une populace servant de chair à canon) qui, à leurs yeux, souffre sur les champs de bataille.
Bref ce sont des hommes, ou , si vous préférez, ce ne sont que des hommes...
Complexe tout cela, vous ne croyez pas?