Cher Lourmarin, je partage totalement votre réflexion.
Et, contrairement à ce qui a été dit plus haut, Napoléon n'a jamais vraiment sous-estimé les difficultés que lui réservait l'Espagne ...
Pour preuve, le 28 Mars 1808, il écrivait cette lettre à Murat :
"- Monsieur le grand-duc de Berg, je crains que vous ne me trompiez sur la situation de l'Espagne, et que vous ne vous trompiez vous-même. L'affaire du 20 Mars a singulièrement compliqué les évènements.
Je reste dans une grande perplexité. Ne croyez pas que vous attaquiez une nation désarmée, et que vous n'ayez que des troupes à montrer pour soumettre l'Espagne.
La révolution du 20 Mars prouve qu'il y a de l'énergie chez les Espagnols.
Vous avez à faire à un peuple neuf ; il a tout le courage et il aura tout l'enthousiasme que l'on rencontre chez les hommes qui n'ont pas usé les passions politiques".
Mais lors de cette révolte d'Aranjuez, et comme vous l'avez si bien exprimé, Cher Lourmarin, Murat comme tant d'autres Maréchaux ou Grands Officiers, montra peu d'intelligence politique , en agissant bien plus pour son intérêt personnel que selon les intentions de l'Empereur !
Enfin, si Napoléon reconnut bien plus tard qu'il avait commis une erreur en allant en Espagne, pour autant il est tout-à-fait inadéquat de parler "d'abandon".
Il n'était pas Homme à fuir ses responsabilités, mais nous savons tous que la guerre d'Autriche allait de nouveau le préoccuper.
