L'Énigme des Invalides

Quand on est "crevé" et que l'on passe une mauvaise nuit, on est au plus bas de ses capacités mentales...

C'est la raison pour laquelle -selon-moi- Napoléon n'a pas donné d'ordre pour reconnaître son aile droite et chercher la liaison avec l'aile gauche de Grouchy.

N'importe quel bon brigadier y aurait songé. Dans ce cas, il aurait sû, avant d'engager la bataille, qu'il allait se prendre tout un corps prussien sur son flanc droit.

En ce cas -et c'est pour moi une certitude- Napoléon n'aurait fait qu'un simulacre devant les Anglais, mais il aurait pris en pince ce corps encore isolé qui avait l'audace de le menacer...

Certes, FA8! Le plan était parfait - où et quand ai-je dit le contraire?
Au moment de sa conception, Napoléon était en pleine capacité de ses moyens.
Oui, encore une fois.

Mais le jour fatidique, il ne l'était pas.

Il y a une marge entre le plan et son exécution.

Je suis très mauvaise stratège et nulle en plans de batailles.
Permettez-moi donc de vous donner un exemple personnel.
Vous pouvez préparer la meilleure leçon possible, un chef-d'oeuvre sur le papier, mais si vous arrivez en méforme devant votre classe, vous ne pourrez pas saisir les réactions des enfants, rebondir sur leurs interrogations et leurs remarques.
Votre belle leçon ne donnera pas le quart du tiers de ce qu'elle promettait.

Je pense que dans une certaine mesure, la bataille c'est la même chose.
Pour appliquer au mieux le plan établi, il faut être capable de déchiffrer également le terrain et les mouvements divers, capable de réagir à l'instant et de rebondir sur l'événement présent. Pas uniquement sur ce qui était prévu sur papier.

Et cela a manqué à Napoléon ce 18 juin.

N'importe quel avocat pénaliste vous rétorquerait qu'un suspect est innocent tant que l'on n'a pas pu établir sa culpabilité, mon cher FA8 !
Je n'entends pas défendre Soult à tout prix, mais je reste encore dubitatif quant à une réelle volonté de trahir.
Ceci dit, je reste ouvert à tout élément probant qui puisse m'amener à changer d'avis.

Pour appuyer les dires de CC, je voudrais vous faire remarquer que la campagne de Belgique fut très probablement la moins bien préparée de toutes celles entreprises par Napoléon.
Cartes erronées, mauvaise lecture de celles-ci, inexploitation des avantages acquis sur le terrain, sous estimation de l'adversaire, faillite des communications,...tous ces éléments démontrent une impréparation coupable, largement démontrée entre autre par Bernard Coppens et même, dans une moindre mesure, par Jacques Logie.
La méforme physique de l'Empereur a indubitablement joué sur son moral et inversément.
Certes, il savait jouer son va-tout, mais dans cette partie de poker, ce sont les Alliés qui l'ont bluffé.

La question de la culpabilité de Soult est ouverte.

Personnellement, je n'ai pas grand chose à verser au dossier. Ni comme pièces à charge, ni à décharge...

Pour information, le duc de Dalmatie avait entamé la rédaction de ses Mémoires dès 1816. Mais la Révolution de 1830 et ses nouvelles fonctions sous la Monarchie de Juillet l'empêchèrent de mener à terme cette oeuvre.
Seule la première partie de ces mémoires vit donc le jour et elle couvre la période de 1791 à 1802.
Ce n'est donc pas leur lecture qui pourra nous fournir de précieux indices sur son comportement en 1815.
Sans compter que les 3 volumes parus sont proposés au prix de 1400 euros aux éditions Teissèdre !

en droit français,la simple conviction de culpabilité permet de lui donner 30 ans de prison et a la bonne époque on lui aurait tranché la tête a Soult pour haute trahison .
Aux US messieurs OK le doute profite a l'accusé ,mais pas chez nous ,pourtant le président du tribunal le dit,mais dans la réalité pas du tout ...

Comme je l'ai écrit sur le forum d'Albert, nous ne sommes pas ici devant le tribunal de l'Inquisition ou devant le tribunal révolutionnaire. Il n'y a donc pas de procureur général méchant ou d'avocats gentils qui siégent.
Nous sommes ici pour tenter de connaître l'histoire, et d'éclairer les zones d'ombre concernant Waterloo.

J'ai trouvé un témoignagne très intéressant qui pourrait mettre en avant l'incapacité ou la trahison de certains.
Il serait illusoire de tenter de minimiser l'importance de cette ordre dans le cas ou nous arriverions à démontrer que celui-ci a vraiment été donné. Un ordre imposant de ramasser les fusils ennemis est d'une haute priorité surtout en période de pénurie de fusils généralisée . . . De plus, c'est un ordre simple d'exécution qui ne demande pas beaucoup de qualité pour qu'il soit transmis correctement.
Je veux bien accepter que la campagne ait mal été préparée contrairement aux autres, que Napoléon fut fatigué ( bien que cela n'excuse pas tout ), mais dire que cet ordre n'est pas important voire prioritaire est un terrain sur lequel je ne voudrais pas m'aventurer.
Comment pouvons-nous prétendre à expliquer clairement Waterloo, si l'on écarte depuis le début l'idée que certains cadres français bien placés dans l'état-major comme Soult aient pu trahir, les intervenants pourront se renvoyer des témoignages sur 19 pages comme chez Albert, sans que nous soyons fixés . D'ailleurs après ce long débat, nous ne sommes pas plus avancés . Le fait que Soult ait pu trahir ne change rien à ma vie, c'est une hypothèse qui me travaille depuis longtemps. Je cherche à connaître la vérité. . .
En plus, j'ai mis sur le forum d'Albert un témoignage de De Brack qu'on ne peut accuser d'être un rigolo qui a déclenché une série de questions, car ses propos sont en totale opposition avec les récits concernant notre charge de cavalerie .
Revenons en à Soult. Je suis déçu que Coppens dans son livre ne poussa pas plus loin sur son cas. . .
Mais j'y travaille.



C'est une évidence, car je pense fortement que les dés étaient pipés.

Amicalement