Bonjour Henri André, bienvenue parmi nous !
Bien sûr que ces facteurs défavorables ont pu joué dans les deux camps ; ce que je défends, c'est de vouloir imputer tous les
travers de cet épisode de l'Histoire, à la santé de l'Empereur.
On a lu des jugements sévères, reprochant à Napoléon certaines "lenteurs le matin du 16 Juin; certains parlaient alors d'une "diminution
d'activité, pendant que d'autres, conscient de l'énergie dont Napoléon avait fait preuve dans sa marche de Cannes à Paris, ne trouvèrent
guère d'explications ...
En fait, ni les uns, ni les autres n'avaient cherché à comprendre la véritable explication, car bien sûr, il y en avait une, et nombre de documents
authentiques, dépourvus de passion, relatent le détail de ces journées, et nous amènent à une meilleure compréhension de ce que certains
ont qualifié de "lenteurs" de la part de l'Empereur.
Tout est dans la stratégie du Grand Homme, stratégie militaire dont il n'a cessé de faire preuve ... L'essentiel, dans son esprit logique et
rationnel, n'était pas de se lancer dans le combat deux heures plus tôt, (dans une journée de 17 h) mais bien plutôt de chercher à savoir où
se trouvaient les forces ennemies, avant de diriger son armée dans un sens ou dans un autre.
Il était en effet placé entre deux armées ennemies, et un seul faux mouvement à ce moment l'eût certainement fait périr !...
Enfin, pour ne prendre qu'un exemple, la principale reconnaissance de Grouchy, devant les Prussiens, envoyée à 6 heures, arrivant à 7 heures
(hé oui, il faut bien se remettre dans le contexte de l'époque !), personne ne saurait dire qu'il y a eu temps perdu, du moins de la part du
Général en Chef, lorsque l'on sait que les ordres qui s'ensuivirent furent donnés au major général et expédiés par ce dernier, entre 8 et 9 heures ...
Les délais de cette matinée furent le résultat de la nécessité première de prendre les renseignements ; ceux de l'après-midi furent plus regrettables,
et générés soit par des accidents, soit par des fautes des chefs de Corps, indépendantes du Général en Chef.
On pourrait critiquer la politique de Napoléon, si souvent critiquée du reste, mais s'agissant des opérations militaires d'un
Capitaine aussi accompli dans toutes les parties de son art, et s'appliquant plus que jamais à bien faire dans des circonstances qui allaient
décider du sort de la France et de lui-même, il convient d'être plus que prudent dans la critique !....
