L'Énigme des Invalides

La meilleure chose à faire est encore d'aller vérifier cela sur le terrain.
Même si le paysage a changé, notamment en ce qui concerne la végétation, il devrait être possible de se faire une idée plus précise sur la question.

Je compte me rendre sur place d'ici une dizaine de jours et je ne manquerai pas de vous faire part de mes observations, photos à l'appui.

Très bien, cher Joker !

A mon avis, l'important serait de vous placer à la chapelle-robert, directement. Car c'est le point le plus haut et le plus remarquable aperçu -dit-on- par votre compatriote Aerts. Comme le plateau de la Belle-Alliance est en surplomb, vous devriez donc l'apercevoir avec de bonnes jumelles. Bien entendu, vous pourriez vous porter aussi à la Belle-Alliance pour faire la contre-expérience.

Cela dit, il me semble que la végétation actuelle vous bouchera la vue. Toutefois, il convient de procéder par étapes et de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué...

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

Je tâcherai de me rendre aux deux points de vue que vous évoquez, mon cher Bruno.
Pour autant que les conditions climatiques du jour le permettent, je pourrai ainsi me livrer à des observations critiques et prendre quelques clichés.
Nous pourrons ensuite les comparer avec les écrits d'Aerts...

Sur la capture d'un hussard prussien, on peut facilement écarter le témoignage de Bernard, puisqu'il n'en parle pas. Quant à celui de Baudus, il suffira de dire que ses mémoires ont été publiés en 1841, époque où le maréchal Soult était ministre de la Guerre et président du Conseil des ministres. En tant qu'ancien aide de camp du maréchal Soult, il va sans dire que Baudus n'a rien publié qui ne soit en accord avec les souvenirs dudit maréchal. Son témoignage aurait eu une autre valeur s'il avait été publié pendant la Restauration. Ce n'est pas le cas. Aussi ce dernier témoignage ne présente rien d'irréfragable, bien au contraire !

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

Il est vrai qu'il faut se méfier des "girouettes" politiques et par conséquent s'imprégner du contexte dans lequel certains mémoires ou témoignages ont été écrits afin de juger de leur valeur réelle.

Surtout que Baudus a rédigé ses mémoires dans un sens plutôt flatteur pour Soult. Ayant été sous ses ordres, ce n'est pas forcément choquant, mais c'est une donnée qu'il convient de garder à l'esprit. En outre, le maréchal était au firmament de sa gloire et de son influence en 1840-1841.

Soult n'a rien écrit à ce sujet, mais il a donné toutes les facilités et tous les renseignements nécessaires à Thiers, quand celui-ci préparait son histoire du Consulat et de l'Empire. Avant 1840, car après, ils sont devenus adversaires politiques. Et il est certain que Thiers s'est fait préciser par le maréchal certains détails. Comme par hasard, la version donnée par Thiers correspond au témoignage de Baudus. Thiers écrit d'ailleurs que ce n'est pas seulement une patrouille ou un aide de camp que Napoléon aurait envoyé vers La Chapelle Saint-Lambert, mais bel et bien Domon avec sa division et celle de Subervie !!! Il situe ce moment après l'attaque d'Hougoumont et avant la grande attaque du 1er corps de d'Erlon contre la gauche anglaise, soit vers 12 h 30... Mieux, l'Empereur aurait carrément fait observer le point litigieux à la lunette par Domon... Et c'est alors que serait survenue la capture providentielle du "hussard noir", évidemment décrite par Baudus !

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

Cela n'a effectivement rien de choquant, mais explique la relative bienveillance avec laquelle il évoque Soult.
Il a pu vouloir être objectif, il est cependant difficile de faire table rase des relations qui l'ont uni au Maréchal.
C'est pourquoi il faut prendre son témoignage avec la réserve qui s'impose...

Bonjour,
Je viens de voir que, sur le forum Napoléon Ier, l’inénarrable Vélite a remis le couvert à l'occasion de la parution de "l'Histoire vraie de la bataille".
http://www.napoleon1er.org/forum/viewto ... &start=450

Pour ceux qui l'ignorent je crois qu'il est important de signaler que ledit Vélite, Christophe Rollet, a obtenu en 2010 de son ami, Christophe Bourachot, "modérateur" du forum, de m'exclure à l'occasion d'un post de Drouet Cyril. Celui-ci avait donné un florilège de la prose dudit Vélite, composé de quelques attaques et insultes adressées tant à moi qu'à lui. Et Drouet Cyril concluait en écrivant : "A donner la nausée..."
Suite à ce post révélateur, Drouet Cyril fut exclu du forum, ainsi que Richard (Rigoumont) qui l'avait approuvé, et moi-même qui n'était intervenu en rien. Dès lors, Vélite (Christophe Rollet) avait les mains libres pour déverser sa prose malhonnête et malodorante, sans risquer d'être contredit.
Et il ne s'en est pas privé.
De mon côté, je partage assez l'avis de Drouet Cyril, et j'avoue que la prose de Vélite me donne la nausée. Par conséquent, je me dispense fort bien de la lire. J'ai néanmoins lu avec amusement sa diatribe du 26 mars. Mais ce qui m'a étonné, c'est la réponse de notre ami Joker : "Vous vous êtes livré à brillante analyse de cet ouvrage et avez relevé avec beaucoup d'à-propos et d'humour les quelques incohérences qui l'émaillent."
Apparemment, cher Joker, vous n'avez pas lu avec attention son argumentation, sinon, il vous aurait sauté aux yeux que, soit M. Rollet prend ses lecteurs pour des imbéciles, soit il ne comprend pas le français.

_________________
J'appelle un chat un chat, ... (Boileau, Satires, I)

M. Rollet (Vélite) nous donne en effet, pour démontrer que l'ouvrage publié en 1818 sous le nom de Gourgaud ne peut pas être compté parmi les productions de Napoléon, un extrait des notes de Gourgaud qui prouve exactement le contraire, pour qui connaît les méthodes de travail de Napoléon.
Napoléon a beaucoup dicté, et il a très peu écrit de sa main. Il a dicté et fait travailler un grand nombre de secrétaires et de commis, il donnait ses directives et leur laissait le soin de la rédaction. Mais toute cette production lui a toujours été attribuée et reconnue, avec raison. Et Gourgaud explique bien le point de vue de Napoléon :
« Tout ce que nous écrivons, les recherches que nous faisons, ne nous donnent aucun droit sur ces sortes de productions littéraires : ce qu’écrivaient Roederer ou Regnault était la même chose. Tandis que l’Empereur, par une seule idée, approfondit tout ce que nous faisons. Nos recherches ne demandent pas du génie, Las Cases a beaucoup travaillé sur l’Italie, mais Sa Majesté y ayant mis quelques réflexions, Las Cases n’a plus considéré cela comme son propre ouvrage, mais bien comme celui de l’Empereur. »
Puis Gourgaud cite l'Empereur :
« Vous vous trompez fort si vous croyez que votre travail vous appartient, détrompez-vous ».
Limpide, en effet.
Napoléon considère que ce que Gourgaud a rédigé sur base de ses dictées et des recherches faites d'après ses directives est son œuvre à lui et n'appartient pas à Gourgaud.
Gourgaud, qui est en brouille avec l'Empereur, qui vient de menacer de quitter Saint-Hélène et qui veut publier sous son nom le récit de la campagne de 1815, tente de justifier sa position.
M. Rollet écrit :
« Limpide… Si Gourgaud bénéficia de dictées ponctuelles de la part de Napoléon, la rédaction et les recherches furent l’œuvre du premier, Napoléon n’aurait jamais voulu travailler sur le sujet, selon l’aveu même de Gourgaud. »
M. Rollet nous montre une fois de plus que le sens des mots lui échappe, ou qu'il veut tromper ses lecteurs, car il ne s'agit pas d'un "aveu", mais d'un plaidoyer. Et un plaidoyer de mauvaise foi, car les témoignages sont nombreux "émanant de Gourgaud, Bertrand, Montholon," qui montrent qu'il est faux d'affirmer que Napoléon n'a jamais voulu travailler sur le sujet.
Napoléon qui, depuis vingt ans avait pris l'habitude de faire contribuer les autres à son travail (ce qui était tout-à-fait normal dans sa situation), a continué à travailler de cette façon à Sainte-Hélène. Gourgaud, Montholon et Bertrand lui ont servi de "nègres" selon l'expression consacrée. Cela ressort de façon "limpide" du passage cité par M. Rollet (dans sa risible tentative de démontrer mon "manichéisme délibéré"), tout comme apparaît clairement dans le même extrait la mauvaise foi de Gourgaud. Surtout si l'on procède à un relevé, dans les journaux de Montholon et de Gourgaud, ainsi que dans le Mémorial de Las Cases, des séances de travail de Napoléon avec Gourgaud.
Petit relevé que je vous fournirai dans un post suivant,
Et par la suite, j'aurai encore l'occasion de montrer où sont les incohérences et la manipulation de l'information.

_________________
J'appelle un chat un chat, ... (Boileau, Satires, I)

En effet, mon cher Bernard, vous vîtes juste !
Et je le confirme d'autant plus que c'est avec moi qu'il a eu maille à partir sur ce sujet.
Nos échanges furent parfois assez vifs tout en restant courtois.
Je voulais en effet éviter de tomber dans le piège tendu qui m'aurait sans doute conduit à l'éviction dudit forum puisque Vélite semble y jouir d'une certaine protection.



Je confirme à nouveau cette réflexion et je comprends parfaitement votre étonnement.
En fait, mon but était de le flatter pour mieux le pousser à développer son argumentaire et ensuite à tenter de le contrer du mieux possible.
Si vous avez pris la peine de lire la suite des échanges, vous avez pu constater que j'ai pris à plusieurs reprises votre défense en insistant sur le fait que je croyais fermement en l'honnêteté de votre démarche et donc en la pertinence de vos analyses, même si je reconnais le droit à chacun de ne pas les partager.
Ce rôle d'avocat de la défense que je me suis permis d'endosser, car pour l'essentiel je partage votre point de vue et lis toujours avec beaucoup d'intérêt vos ouvrages, m'a évidemment valu plusieurs commentaires ironiques de la part de Vélite et de ses sbires (Sylla et Moundir Pacha pour ne citer que les plus virulents).
Mais je leur ai toujours rétorqué avec la plus grande diplomatie, détricotant patiemment leur argumentaire et développant une contre-argumentation en partie basée sur vos propres écrits.
Je pense ainsi avoir fait oeuvre utile et continuerai à le faire si nécessaire, car je déteste que l'on attaque sournoisement quelqu'un qui n'est plus en position de se défendre.

Soyez donc assuré, mon cher Bernard, de toute mon amitié et de mes sentiments les plus cordiaux.
Au plaisir d'une prochaine rencontre !