Dans le cadre des représentations contemporaines de Salicetti, on peut se référer également au temps où ce dernier fut député à la Convention, et tout particulièrement à la période du procès de Louis XVI.
Ici la gravure d’Isidore-Stanislas Helman d’après Charles Monnet, illustrant la journée du 11 décembre 1792 lors de l’ouverture du procès du roi :

L’oeuvre en question servit ensuite de modèle à Domenico Pellegrini afin d’illustrer la journée du 26 décembre 1792 lors de laquelle Louis XVI se défendit face à la Convention.

Cette oeuvre fut ensuite gravée par Giovani Vendramini et publiée le 15 septembre 1796 par Colnaghi, Sala & Co :

Dans le même élan, Colnaghi Sala &Co publiait cette autre gravure où les personnages de Vendramini étaient légendés :

Salicetti n’y était pas répertorié, mais apparut cependant peu de temps plus tard, le 15 mars 1797, dans cette autre version produite par Gaetano Testolini :

Ainsi, dans la dernière travée numérotée (là où s’opère la valse des légendes), le mystérieux « Saint Julien » de la version Vendramini (difficile en effet de dire si l’auteur des légendes ait voulu ici désigner Marc-Antoine Jullien, dit Jullien de la Drôme, ou Jean Julien, dit « Julien de Toulouse ») se voyait substitué par Salicetti.

Bien difficile d’y reconnaître notre homme (et il est bien loin d’être le seul). Se référer aux œuvres précédentes n’aide d’ailleurs pas plus :
-Pellegrini :

-Vendramini :

-Vendramini, version non colorisée :

-Gravure légendée inspirée de Vendramini :

On peut poursuivre pareillement avec les reproductions postérieures. Ainsi, ladite gravure fut reprise en 1802 Reinier Vinkeles et Daniel Vrijdag (avec ici non Pellegrini comme artiste de référence, mais curieusement Willam Miller) :

Zoom sur « Salicetti » :

Et par les mêmes graveurs en version colorisée :

Zoom sur « Salicetti » :

Malgré l’apparition de son nom, il n’y a pas grand-chose à tirer de tout cela concernant l’aspect physique Salicetti. On peut d’ailleurs rappeler qu’au moment des faits, contrairement aux Parisiens Monnet et Helman, les graveurs italiens Gaetano Testolini et Giovani Vendramini, tout comme le peintre britannique William Miller et son pair italien Domenico Pellegrini oeuvraient en Angleterre, et les graveurs Reinier Vinkeles et Daniel Vrijdag en Hollande.
DE toute manière, quand on se réfère à la gravure d’origine d’Helman, on voit bien que l’objet n’est pas de représenter fidèlement les visages des députés :

Une tête parmi d’autres en guise de décor en somme, rien de plus.