Inscription : 14 Déc 2002 16:30 Message(s) : 15822
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Bruno Roy-Henry a écrit : Pour l'armée espagnole, afin de s'opposer à sa marche, certains ouvrages mentionnent l'armée de Clausel, dite "armée des Pyrénées", forte de 15 000 hommes. En fait, je pense qu'un détachement de 5 000 hommes au moins, avaient rejoint Lamarque. On comptait surtout sur les gardes nationaux de ce côté-ci du front...
Mais, comme on le sait, dans ce secteur, on ne se tira que quelques coups de fusil de part et d'autre de la Bidassoa...
Rien d'essentiel qui ne remette en cause mon raisonnement, donc... Evoquons la «participation» espagnole à l’invasion de la France en 1815, voici la force qu’à grand peine, et tardivement, l’Espagne parvînt à concentrer : 43.000 hommes, soit un tiers environ des troupes disponibles.
Ces 43.000 Espagnols, au terme d'une offensive tardive (23 août) firent deux incursions : vers Perpignan sous Castaños,avec O'Donnel et L'Abisval près de Bayonne, sans rencontrer de résistance. Ces deux généraux se retirèrent rapidement après avoir obtenu des équipements acceptables pour leurs troupes... Leur principale motivation aurait été l'espoir de toucher des Anglais le million de livres sterling prévu pour leur participation à la "croisade contre le fléau du monde"; voulue en juin par les Britanniques ! Cette intervention tardive était devenue sans objet après l’abdication de Napoléon.
Note de Houssaye : "Les Espagnols ne firent qu'une apparition en France. Au mois de mai, le due d'Angoulême et le gouvernement anglais les avaient engagés à presser leur entrée en campagne. L'Angleterre leur avait promis vingt-cinq millions s'ils passaient la frontière au sud-ouest en même temps que Wellington la passerait au nord. Ils n'étaient parvenus à se concentrer en forces qu'après la lin des hostilités. Les Anglais n'avaient plus besoin du concours de l'Espagne, mais les troupes espagnoles n'en étaient pas moins massées au pied des Pyrénées, presque sans vêtements et absolument sans solde. Les généraux Castaños et L'Abisval jugèrent que vu l'état de la France ils risqueraient peu à essayer d'avoir part à la curée. Ils se déterminèrent à passer la frontière. Castaños marcha le 22 août sur Perpignan, et L'Abisval, le 27, sur Saint-Jean-de-Luz. On rassembla quelques troupes et quelques gardes nationaux, et le duc d'Angoulême entra en pourparlers ; mais ses représentations seraient sans doute restées vaines si elles n'avaient été appuyées par une dépêche des plénipotentiaires des quatre cours portant .lue la détermination de l'Espagne était en opposition avec les mesures concertées entre les Alliés. Ainsi avertis et calmés, les Espagnols repassèrent, la frontière les 5 et 6 septembre. (Lettres de Clausel, 3 juillet ; de Picard, 23 et 29 août ; du duc d'Angoulême, 27 août ; de L'Abisval, 3 sept. ; de Gramont, 5 sept. Proclamations de Castaños et de L'Abisval, 22 et 29 août (Arch. Guerre.) Général Pelleport, Mém., II, 135-136. Protocole du 24 août (d'Angebert, 1503)
A signaler que les Portugais, presque seuls, avec les Suédois, parmi les autres nations européennes, refusèrent d’envoyer des troupes contre la France.
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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