Ce fut une très agréable balade pour moi également et l'occasion de côtoyer à nouveau des "promeneurs" que je n'avais plus vu depuis trop longtemps! Merci à ceux qui me lisent pour ce bel après-midi couronné d'un soleil radieux et d'une visibilité ainsi qu'une luminosité parfaites - ce qui ne semble pas avoir été le cas le jour de la bataille.
Joker a écrit :
Ajoutons à cela une végétation plus abondante à l'époque, des bois plus touffus, la déclivité et les replis du terrain plus prononcés ainsi que la consigne donnée aux Prussiens d'avancer masqués.
On constate clairement que la conjonction des bois de Paris et bois Eloi actuels ne s'avance pas autant sur le champ de bataille que sur la carte de Craan levée en 1815.
On remarque au passage la très bonne précision de cette carte dont les éléments principaux sont immédiatement identifiables sur une carte moderne.
Il est frappant de constater sur le terrain que la route venant de Wavre par le Sud de Rixensart, la chapelle Robert et le village de Chapelle-St-Lambert répond parfaitement à la consigne que vous rappelez, mon cher Joker.
Joker a écrit :
Notre conclusion est unanime et sans appel : à aucun des endroits où nous nous sommes rendus, nous n'avons constaté la possibilité de repérer des troupes en mouvement.
C'est tout simplement impossible et nos observations géographiques ne laissent pas la place au moindre doute.
Oui, absolument, pour toute la zone autour de la Belle Alliance c'est très clair.
Reste à réitérer l'opération autour de Rossomme (démarche déjà entreprise il y a quelques années) pour renouveler nos constats sur le reste des hauteurs probablement arpentées par Napoléon le jour "J".
N'oublions pas que la démarche historique consiste à utiliser les documents d'époque pour confirmer/infirmer un fait mais, si la démarche géographico-géométrique révèle une impossibilité physique, cela devient un argument tout aussi valable.
Quid des modifications de relief?
Il suffit de comparer les plis de terrain (pas de courbes de niveau à l'époque) reportés par Ferraris au cours des années 1770 (je parle de la carte de cabinet et non la carte marchande) et par Craan après la bataille pour voir qu'on les retrouve facilement sur un document moderne à quelques décimètres voir 1 ou 2 mètres d'érosion près. Or toute érosion travaille invariablement dans le sens de l'aplanissement des hauteurs ou "pénéplanation" ce qui aurait tendance à faire penser que "c'était très légèrement (imperceptiblement sans doute) plus vallonné à l'époque" ce qui n'a pas d'incidence sur nos constats par trop flagrants.
Quant aux arbres de l'époque, ils devaient être aussi touffu mi-juin que dans la deuxième quinzaine de mai de nos jours j'imagine. Si je les évoque ici, c'est qu'il est clair qu'on ne peut traiter du relief seul (comme les coupes rapidement réalisées sur Google Earth) mais que c'est la combinaison relief-végétation (en faisant abstraction de ce qui est neuf en matière de végétation) qui permet d'évaluer les potentielles lignes de vues.
Vive les balades historiques
