L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 17 Avr 2008 21:23 
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Au risque de vous décevoir, l'Empereur lui-même n'était pas de cet avis.
(Joker) ...

Me décevoir ? :grands yeux:

Nullement, Joker, puisque cela reviendrait à dire que votre avis est, à mes yeux, incontestable ...

Or, si je me dois de respecter votre avis, comme d'ailleurs celui de tous les autres, j'ai le droit d'être intimement convaincue de ce que j'exprime.

En l'occurrence, jamais au grand jamais, l'Empereur ne s'est positionné dans le registre des "faibles", et il me semble que son épopée grandiose suffit à le prouver.

Enfin, s'Il s'était révélé un être faible, il aurait plus d'une fois ajourné ses entreprises , et reculé ou fait demi-tour devant la difficulté ...
Or, les échecs qu'Il eût à subir ne furent jamais la conséquence d'un manque de courage, mais, tout au contraire, celle d'une exceptionnelle bravoure en toutes circonstances.




:salut:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 17 Avr 2008 22:05 
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La France restait limitée au continent et n'avait plus beaucoup d' options :
- soit se mettre d'accord avec ses voisins contre l'Angleterre , ce que Napoléon a tenté de faire et y a réussi pendant une certain temps ( et jamais complètement) mais au prix d'incessantes campagnes qui ont épuisées la France et attisées les haines continentales.
- soit faire la paix avec l'Angleterre mais les prétentions de celle-ci étaient inacceptables.

Une impasse ... (LeKap)



Bonsoir,

Bien sûr, Napoléon avait déjà songé à l'anéantissement de la perfide Albion, au départ, et depuis des décennies, responsable inconstestable de la guerre perpétuelle.

A Boulogne, si les troupes restèrent stationnés aussi longtemps en un même point, c'était bien dans cet objectif.
Mais l'Autriche réarmant, Napoléon dût abandonner ce vaste projet.

Et il en fût ainsi jusqu'en 1815 : les flammes d'un combat à peine éteintes, un nouvel incendi se déclarait ailleurs.

Comment, dans ces conditions, rallier les pays contre une Angleterre qui répandait à profusion son or pour financer une guerre de mercenaires ?

Et que penser de cette Europe si docile, rampant aux pieds du Grand Homme lorsque les victoires reflétaient sur sa propre personne tout l'éclat de la gloire, cette Europe lui léchant la main que déjà elle avait envie de mordre ?

La crainte les paralysera tant que Napoléon sera le plus fort, et c'est à ce moment-là qu'ils daigneront lui porter une assistance plus contrainte que spontanée ...

Quand l'heure décida de ne plus faire rejaillir sur ce grand Génie le rayonnement de la gloire et de la victoire, alors on la verra, cette Europe, lui sauter à la gorge comme une bête blessée et humiliée d'avoir eu, durant de longues années, à s'avouer vaincue, devant un seul Homme, devant le même Homme , et quel Homme !

Et c'est très certainement la raison pour laquelle Napoléon, aussi longtemps que la Destinée le lui permit, se vit dans l'obligation permanente de vaincre, envers et contre tous... :AI:




:salut:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 18 Avr 2008 0:02 
Citer :
Nullement, Joker, puisque cela reviendrait à dire que votre avis est, à mes yeux, incontestable ...

Or, si je me dois de respecter votre avis, comme d'ailleurs celui de tous les autres, j'ai le droit d'être intimement convaincue de ce que j'exprime.

En l'occurrence, jamais au grand jamais, l'Empereur ne s'est positionné dans le registre des "faibles", et il me semble que son épopée grandiose suffit à le prouver.


Je n'ai jamais eu l'outrecuidance de vous faire partager mon avis. :12:
Mais ma conviction vaut bien la vôtre et la citation que j'ai reprise tend simplement à prouver que Napoléon savait aussi admettre qu'il pouvait se tromper.
Cela en fait un être humain semblable à tous les autres et non un Dieu omnipotent et intouchable.
Ce qui, somme toute, est tout à son honneur... :4:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 18 Avr 2008 0:20 
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Je n'ai jamais eu l'outrecuidance de vous faire partager mon avis. :12: (Joker)

Je n'ai jamais dit que vous m'imposiez de le partager ; je me dois de la respecter, c'est tout, et c'est textuellement ce que je vous exprimais dans mon précédent message, pour vous confirmer qu'il n'y avait aucune "déception" à évoquer.

Mais ma conviction vaut bien la vôtre (Joker)

C'est également ,ce que je venais de vous dire, en évoquant le respect de votre pensée.

et la citation que j'ai reprise tend simplement à prouver que Napoléon savait aussi admettre qu'il pouvait se tromper. (Joker)

Admettre que l'on peut se tromper ne signifie pas se reconnaître en tant que "faible", loin s'en faut.
Ces personnes font simplement preuve d'humilité, vertu devenue si rare et qui, pourtant, grandit encore ceux qui savent en faire preuve.

Cela en fait un être humain semblable à tous les autres et non un Dieu omnipotent et intouchable.
Ce qui, somme toute, est tout à son honneur... :4
(Joker)


Personne, ici, ne considère Napoléon comme un "Dieu" ... Cela avait d'ailleurs le don de l'exaspérer !
Ceci dit, il ne fut certainement pas "semblable à tous les autres", car si tel était le cas, nous ne serions pas ici ce soir.

L'Histoire, lorsqu'elle sait se montrer sincère, avoue elle-même n'avoir rencontré sur son ancestral chemin que très peu d'Hommes de cet acabit.

On les nomme d'ailleurs "Génies" pour les distinguer du commun des mortels.



:salut:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 18 Avr 2008 2:41 
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:salut: S'agissant de la marine, loin de moi l'idée de la mésestimer, mais au début du XVIIIème, on pouvait encore s'en passer et on s'en passait!
En revanche et là je vous rejoins Le Kap, la marine fit défaut lorsque Napoléon décréta le blocus continental enfin pas partout tout de meme, en fait, marine ou pas, le blocus devenait perméable là où Napoléon n'était pas : en Russie et au Portugal en Hollande aussi au grand dam de l'Empereur qui ne pouvait meme pas s'appuyer sur sa propre famille, on connait sa réaction! :baton:

Pour s'en convaincre il suffit de voir comment Fouché, le ministre de la police, repoussa le débarquement anglais de l'ile de Walcheren! :rire2:
Pour tenir en respect la marine anglaise il fallait que les populations intégrées à l'Empire Français en ressentissent les bienfaits.

Bien à vous.
:salut:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 18 Avr 2008 10:27 
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Tout a fait d'accord Reichstadt

Sauf que nous ne sommes plus au début du XVIII ème mais du XIX ème.

Mais ma question reste - pourquoi l'Europe (hors France bien entendu) acceptait tout ce que l'Angleterre dictait ? pour l'or ? mais justement , je trouve que le continent a raté l'occasion d'en finir une bonne fois pour toute avec l'Angleterre - on se rallie autour de Napoléon , on débarque , on les met au pas , on confisque sa flotte et son or au profit du continent.

Si l'Europe disait amen à tout ce qu'imposait l'Angleterre ce n'était certainement pas par sympathie donc ...

Je pense que c'est ce que représentait Napoléon ( enfant de la révolution + génie militaire et administratif ) qui faisait tellement peur aux puissances continentales qu'on a préféré se mettre d'accord avec l'Angleterre.

Il est certain que si l'Europe continentale avait oeuvré de concert avec l'Empereur - l'Angleterre
aurait été mise au pas et que finalement on aurait économiser beaucoup de vies humaines

J'arrête ici mes réflexions d'amateur - les méandres de la politique resteront toujours (et tant mieux) un mystère pour un cartésien de mon espèce - je reste convaincu que la ligne droite reste le chemin le plus court entre 2 points et que tous les tours de passe passe en sous cape restent une perte de temps et d'énergie.

@+


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 18 Avr 2008 10:59 
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je trouve que le continent a raté l'occasion d'en finir une bonne fois pour toute avec l'Angleterre - on se rallie autour de Napoléon , on débarque , on les met au pas , on confisque sa flotte et son or au profit du continent. (LeKap)


Voilà bien là la manoeuvre la plus délicate pour une armée dont la marine était loin d'être le cheval de bataille, contrairement à l'Angleterre , bien plus performante sur mer que sur terre.

Par aillleurs, l'on pourrait penser qu'il suffisait de renforcer cette marine pour l'amener au moins à l'équivalence anglaise, mais il ne faut pas perdre de vue que les confilts incessants des puissances étrangères ne laissèrent guère le temps à Napoléon de s'attarder à ce projet qui, de toute évidence, n'a cessé de le hanter.




:salut:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 18 Avr 2008 15:08 
Citer :
Admettre que l'on peut se tromper ne signifie pas se reconnaître en tant que "faible", loin s'en faut.


Je vous rejoins entièrement.
Cependant, c'est bien de faiblesse dont il est question dans la citation que j'ai reprise.
Savoir reconnaître celle-ci est également une marque d'humilité.
Et dans le chef d'un tel homme, cela n'en acquiert que plus de valeur... :4:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 19 Avr 2008 3:35 
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:salut: Le Kap "Sauf que nous ne sommes plus au début du XVIII ème mais du XIX ème." :rougi: :rougi: :rougi: :rire2:

S'agissant de la marine, c'était vraiment autre chose que de créer des régiment d'artillerie meme si la France était en pointe avec son Gribeauval.

Pour construire une flotte il faut beaucoup de moyens, humains d'abord qu'il faut former, Napoléon imagina, enfin c'est ce qu'il dicta à Las Cases dans le Mémorial, la première infanterie de marine capable, comme son nom l'indique, d'oeuvrer aussi bien sur un bateau que sur un champs de bataille, de mémoire, Napoléon estimait qu'il fallait au moins 6 mois pour avoir un combattant de la sorte.

Napoléon, toujours dans le Mémorial (je ne ferai pas de recherche car je n'ai aucune idée de l'endroit du livre où c'est mentionné, désolé), avait un plan pour reconstruire une marine française surclassant celle anglaise, je n'ai plus les chiffres concernant le nombre de bateaux, mais c'était impressionnant, il avait calculé le temps pour construire tel type de batiment et combien de temps pour en avoir le nombre requis.

Ensuite il faut les moyens, financièrement, j'avoue que je ne sais pas mais on peut imaginer aisément que Napoléon les aurait eus dans la mesure où il aurait vaincu en Russie et aurait mis tout le continent à contribution, cela aurait relancé les économies européennes car fournir tous les matériaux pour construire des navires, cela ne se trouvait pas sur place, au bord des cotes.

Il y a deux ou trois ans dans la revue Napoléon Ier, il était expliqué tout le cheminement du bois de construction pour ne citer que lui, il fallait tout ramener de nos forets aux chantiers navals en utilisant les canaux fluviaux!
Il faut imaginer les ressources en hommes et en femmes que cela impliquait!
Il ne s'agissait, si je puis dire, que de construire des chaloupes de débarquement et quelques navires de guerre pour avoir une supériorité numérique raisonnable, or dans le plan de l'Empereur, il s'agissait d'abattre la marine anglaie à plate couture par une supériorité numérique telle qu'un génial capitaine - à la Nelson - n'aurait eu qu'à s'incliner.

"Si l'Europe disait amen à tout ce qu'imposait l'Angleterre ce n'était certainement pas par sympathie donc "

Le Kap, vous avez raison, le modèle anglais était aussi aux antipodes du modèle autrichien et pire, du modèle russe, mais le modèle français lui était à l'image des petits hommes verts! :rire2:

Tant que les souverains autocrates tenaient leur noblesse respective en respect, pas de souci ; en Angleterre c'était exactement l'inverse et en France Napoléon avait été élu à plusieurs reprises.

Bien à vous deux.
DDR :2:


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 Sujet du message : Re: Point de rupture?
Message Publié : 19 Avr 2008 12:22 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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L'Empereur avait des vues bien précises sur notre marine. Mais ses amiraux n'en avaient cure... a la vérité, il connaissait la théorie autant que ces messieurs et pouvait se targuer d'avoir navigué, tout en profitant des observations et des enseignements d'un Brueys.

Néanmoins, on doit reconnaître qu'il surestima leurs capacités et surtout nos moyens. La grande faute technique -au moins jusqu'en 1807- c'est d'avoir trop hâté la construction de nouveaux vaisseaux. Sur leur conception, rien à dire, c'était celle de Sané et les Anglais eux-mêmes reconnaissaient la supériorité de nos vaisseaux, plus finement dessinés.

Mais il y avait un hic: d'abord leur coque était rarement doublée en cuivre, ce qui fait qu'elles se salissaient vite et ralentissaient leurs performances. Ensuite, les gréements présentaient quelques faiblesses, alors que c'était la partie forte des vaisseaux anglais. Enfin et surtout, les bois de construction étaient trop verts; on ne leur laissait pas le temps d'être traitées convenablement pour être imputrescibles. Ceci joua des tours à nos amiraux plus d'une fois, ainsi à la bataille de Santo- Domingo, Leissègues ne peut manoeuvrer correctement car un de ses vaisseaux a son gouvernail bloqué; enfin, un autre, ne peut tirer avec sa batterie de 36, car le recul des pièces les arrache des parois en bois trop vertes et qui pourrissent...

Il faut y ajouter le manque d'expérience des équipages qui fait qu'ils manoeuvrent moins bien que les Anglais. Ces défauts seront surmontés ensuite, mais la nouvelle flotte impériale, ne sortant plus guère des rades où elle s'exerce, n'aura pas l'occasion de se mesurer avec la Navy. L'exemple de jeunes chefs comme Duperré, Bouvet ou Hamelin, avec nos frégates, prouve ce qu'ils auraient pu réaliser comme chefs d'escadre.

_________________
"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.


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