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Et voilà que reviennent les critiques acerbes, toutes aussi insensées que récurrentes.
Récurrentes sans doute, mais certainement pas insensées puisque d'éminents historiens non aveuglés par la propagande impériale ou simplement soucieux d'objectivité ont fait peu ou prou les mêmes réflexions que moi.
Mais comme vous refusez d'en tenir compte, il est certes plus simple de les qualifier d'insensées.
Cela ne clora pas pour autant le débat car il vous faudra toujours faire face à la contradiction et c'est cela aussi la base d'une saine démocratie comme celle au sein de laquelle nous avons la chance de pouvoir vivre actuellement.
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nul ne pourra jamais se représenter réellement ce que Napoléon fit pour la France !
Dans ce cas, pourquoi donc vous plutôt que quiconque d'autre ?
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Savez-vous seulement ce qu'est un chaos ? Une situation si grave que personne d'entre nos générations
actuelles n'a (heureusement) pu connaître !
Plus d'argent, plus de salaires, mauvaise nourriture, peu de vêtements, routes détruites, ponts prêts à s'effondrer, rivières et canaux rendus non navigables, monuments et édifices tombant en ruines, églises fermées, champs abandonnés !...
Ne vous en déplaise, je sais pertinemment bien ce que signifie un chaos.
Il est donc inutile de m'en donner une définition plus qu'approximative.
Quant à aller à prétendre que nos générations actuelles n'ont pas eu à connaître ce genre de situations, c'est sans doute aller un peu vite en besogne.
La situation en France en mai-juin 1940 était assimilable au chaos que vous décrivez et celle qui sévit actuellement dans les pays en guerre comme la Syrie, l'Irak ou encore l'Afghanistan l'est également.
Or, le point commun entre ces pays et ces époques différentes est que c'est toujours un pouvoir fort à tendance dictatoriale qui en est émané et que celui-ci a dû utiliser la manière forte pour brimer et combattre toute forme d'opposition.
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Ne fallait-il pas de la fermeté pour reconstruire, protéger et rassurer tout un peuple en désarroi total ?
De la fermeté certes, je n'en disconviens pas.
Mais fallait-il pour autant imposer un despotisme absolu comme ce fut le cas en partie sous le Consulat et plus encore sous l'Empire ?
L'Histoire nous a enseigné que les pouvoirs forts ou dictatoriaux portent en eux les germes de leur propre destruction.
Ce que l'on impose par la force est toujours combattu par les idées.
C'est ce qu'avait pourtant très bien décrit Napoléon dans une de ses citations les plus célèbres :
"Il existe deux forces au monde : le sabre et l'esprit. A la longue le sabre est toujours vaincu par l'esprit."Dommage qu'il ne l'ait pas appliquée à lui-même...
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sous ce gouvernement absolu, les principes de la liberté furent presque détruits
Enfin un éclair de lucidité de votre part.
Il ne faut donc jamais désespérer de rien ni de personne.
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quand on raisonne avec les idées et l'esprit de notre siècle, quand on emploie des mots qui font frémir aujourd'hui, en oubliant (sciemment, je pense) qu'il y a 200 ans certains mots avaient une portée toute autre (je pense notamment au mot dictature qui, à l'époque de Napoléon avait trouvé une utilité certaine pour le rétablissement rapide d'une nation ruinée sous tous les aspects du terme), on ne peut que s'indigner, mais ... à tort !
Il me semble particulièrement difficile de raisonner autrement qu'avec les idées et l'esprit de notre siècle car nous en sommes tous imprégnés plus ou mois consciemment.
Aucun de nos contemporains ne peut y échapper et à fortiori pas plus vous que quiconque !
Par contre, ce dont je suis convaincu, c'est de l'intemporalité des faits.
Que ce soit aujourd'hui ou il y a deux siècles, une dictature reste une dictature !
Il n'y en a pas de meilleure ou de moins bonne et il serait aberrant de prétendre le contraire.
On ne peut donc critiquer l'une et absoudre l'autre en feignant de se poser en moraliste, ainsi que vous le faites un peu trop complaisamment.
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fort heureusement, Napoléon a imposé des lois, ( pas de lois = anarchie), fort heureusement il a envahi des territoires afin de
nous éviter le plus souvent d'être nous-mêmes envahis, fort heureusement il n'a pas laissé germer les oppositions (il était légitime qu'il protège aussi sa personne, non ?) !
Si c'est là votre définition du pouvoir idéal, je n'hésite pas à dire qu'il y a un monde entre ce que vous êtes et la démocrate que vous prétendez être !
Allez donc faire un petit séjour en Turquie, par exemple.
Le parallèle vous séduira et la manière de gouverner du président Erdogan devrait vous combler !
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Quant à la presse, il est faux de dire qu'elle se trouvait "muselée" ; certes, des journaux ont été supprimés, mais dans ceux qui avaient cours, des informations discrètes étaient toujours données sur les armées.
Pour rappel, seuls quatre journaux étaient encore autorisés sous l'Empire et tous, sans exception, étaient à la botte du pouvoir.
Aussi, les informations qui y étaient divulguées étaient soigneusement contrôlées et filtrées et l'opposition n'avait tout simplement point droit à la parole.
La liberté d'expression était donc bafouée comme dans toute dictature qui se respecte.
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Et puis, qu'importe dirai-je ! Pour ceux qui veulent absolument tout ramener à notre époque, hé bien, qu'ils réfléchissent un tant soi peu, avant de conclure de façon aussi péremptoire, et ils se rendront vite compte qu'il n'y a de réelle liberté que dans leurs rêves !
Voilà une conclusion qui laisse pantois !
Vous balayez d'un revers de main toute réfutation allant à l'encontre de vos propres démonstrations et absolvez du même coup tous les excès qui ont pu être commis en cette période sous le fallacieux prétexte que c'était bon pour la France et son peuple.
Je laisse aux lecteurs d'une telle prose le soin de juger de votre notion du débat contradictoire.