Bonsoir Cher Sébastiani,
Vous avez raison d'appeller notre pensée sur le souvenir de ce 7 Septembre 1812 ...
Bataille de la Moskowa que les Russes baptisèrent du nom d'un tout petit village : Borodino ...
Les uns et les autres disaient l'avoir gagnée, et Napoléon la racontait comme d'une "lutte de géants" et aussi comme de sa "plus grande bataille" ...
L'une des plus meurtrières aussi sans nul doute...
J'avais lu que dans les académies militaires de nombreux pays, si l'on étudiait dans le détail de nombreuses batailles de l'Empire et d'après, on ne s'arrêtait pas à la Moskowa ...
Les experts tacticiens des batailles de Napoléon avaient coutume de la définir comme étant la moins élégante ...
Pourtant elle fut couronnée d'une bravoure remarquable, et son succès partiel ne fut obtenu ce jour-là par la Grande Armée qu'à coups de bataillons et d'escadrons lancés dans la fournaise !
Quant aux Maréchaux et Généraux de cet engagement, si la plupart était parti sans enthousiasme, avec le regret de quitter la vie dorée dont ils jouissaient depuis trois ans, ils surent donner à la Moskowa la démonstration d'une vaillance fabuleuse augmentée d'un mépris total de la mort ...
Les généraux tués se nommaient aussi Chastel, Romeuf, Lambert, Marion, Compère, Huard, Plauzonne, Damas, Bessières, Gérard ...
De nombreux Généraux furent blessés, trente-sept a-t-il été écrit, et parmi eux, les plus grièvement atteints furent : Morand, Friant, Compans, Rapp, Besnard, Nansouty, Grouchy, Saint-Germain, Bruyère, Pajol, Defrance, Bonamy, Teste, Thiry, Guilleminot ...
Ne reconnaissons-nous pas quelques-uns de nos préférés dans tous ces noms éblouissants de la gloire de l'Epopée ?
Le Maréchal Davout fut également blessé à la Moskowa, et l'on raconte que si Murat ne fut ni blessé ni tué, c'est que le destin l'avait décidé ainsi.
Car en effet, il ne pouvait pas être ignoré des tireurs ennemis, lorsque, sans se soucier du feu, il galopait dans tous les sens, arborant un immense chapeau galonné d'or et empanaché, que surmontait une haute aigrette blanche ...
Il portait une pelisse de velours vert brodée d'or, une tunique bleu ciel également brodée d'or, un pantalon cramoisi à la polonaise, et enfin, des bottes .... jaunes !
Ceux qui arrivèrent à la Moskowa venaient d'effectuer un terible marathon qui avait évincé les plus faibles, et de fait, les plus inaptes au combat...
Ces rescapés avaient le ventre creux, et ce qui cuisait dans les marmites des bivouacs de la Moskowa, n'était que de la soupe claire, faute d'ingrédients pour la rendre consistante et réconfortante.
En face, les Russes allaient combattre au coeur de leur patrie, pour défendre leur capitale, et eux n'allaient manquer de rien ...
Nos Français se trouvaient à huit cents lieues de la France, et ils allaient se comporter comme les hauts gradés, Officiers et sous-Officiers, lorsque jetés dans cette bataille infernale, ils démontreront un courage fou et une indifférence extrême devant le risque d'y laisser leur vie ...
Quel héroïsme !! Ne les oublions pas ...
VIVE L'EMPEREUR et sa Grande Armée !
