Sujet léger, mais il en faut de temps à autre, pour le plaisir et la détente cérébrale ...
Un peu en avance sur le calendrier, et je m'en excuse, je vous invite à passer un petit moment de cette belle journée du 2 Décembre 1808, qui marque comme chacun sait, l'anniversaire du couronnement de l'Empereur, mais aussi celui d'Austerlitz.
En ce 2 Décembre 1808, Napoléon arraivait sur les hauteurs de Madrid, par un temps magnifique et doux, semblable à celui dont on peut jouir au mois de Mai ...
Pendant que trois divisions de Dragons acclamèrent l'Empereur qui contemplait Madrid, la tente impériale commençait à se monter ...
Ce sont des mulets qui arrivaient chargés des piquets, des toiles, des meubles et du lit, tout l'ensemble se trouvant plié dans de lourds rouleaux de cuir ...
A partir de ce moment , le temps imparti était de trente minutes, à l'issue duquel devaient claquer au vent les toiles rayées bleu et blanc des tentes, bordées d'une frange de laine rouge ...
Il y avait trois tentes principales : celle de l'Empereur, celle des officiers de la Maison Impériale, et celle du Major-général Berthier.
Constituées d'une double paroi, une sorte de corridor voyait s'entasser les portemanteaux le jour, et les matelas la nuit.
C'est là que couchait le valet de chambre de l'Empereur et son mamelouk.
Dans la tente impériale se trouvait deux pièces : le cabinet et la chambre à coucher.
Cette chambre, divisée en deux pièces, comportait d'un côté le lit, de l'autre les meubles, ainsi qu'une grande table recouverte de la carte des opérations du jour, en l'occurrence Madrid, un fauteuil de maroquin rouge pour l'Empereur, deux tabourets, plus deux petites tables pour les secrétaires.
Tous ces meubles, sans exception aucune, étaient pliants.
Penché avec Napoléon sur les cartes étendues, nous retrouvons un personnage bien connu et pourtant peu souvent évoqué dans les récits guerriers de l'Epopée, c'est le topographe et géographe éminent de l'Empereur : Bacler d'Albe.
Tout au long des marches de la Grande Armée, il fit ressortir en couleurs sur les cartes, tout ce qui pouvait permettre à Napoléon de voir très rapidement ce qui était nécessaire, tels que rivières, montagnes, ou autres accidents de terrain ...
Pour la nuit, c'est une vingtaine de chandelles que l'on allumait pour éclairer la carte des opérations, afin que l'Empereur puisse la consulter à tout moment.
Pour les très grandes cartes, il n'était pas rare que Napoléon s'y allongeait de tout son long, bientôt imité par Backer d'Albe.
Dans la partie "à coucher", le lit de l'Empereur, pliant également, se trouvait au fond de la chambre séparée du reste par un rideau.
C'était, paraît-il, une merveilleuse fabrication, signée Desouches.
Sa charpente, pourtant en acier, surprenait par sa légèreté.
Le lit de Napoléon, de 1,80 m sur 0,90 m, était entouré de rideaux de soie, d'un "gros vert" , garnis de soie verte.
On en retrouvera des modèles identiques au travers des autres campagnes.
Napoléon n'y dormait jamais que quelques heures, et se levait ensuite pour travailler, vêtu d'une robe de chambre en piqué blanc, la tête enveloppée d'un foulard et des pantoufles vertes aux pieds ...
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