Lorsque nous tentons de mieux comprendre la personnalité du Grand Homme, nous avons coutume d'analyser ses propos adressés à son entourage militaire, ses proclamations écrites, ou encore ses comportements dans telle ou telle situation ...
Mais il est plus rare de s'en référer à son écriture, et pourtant, celle-ci en dit long sur certains traits du personnage.
Vous avez déjà certainement lu, ou plutôt, tenté de lire une lettre écrite de la main de Napoléon ...
Force est de constater que cette écriture est, à la première lecture, quasiment indéchiffrable.
A ce propos, Fain disait de son Maître qu'Il écrivait très mal, parce-que la vivacité de son esprit ne pouvait se soumettre à la marche de sa main tenant la plume.
Les caractères tracés étaient imparfaits, et son habitude résidait dans le fait de ne jamais terminer le mot, ni la ligne.
Il ne faisait aucun cas de l'orthographe, mais ceci réside dans le fait de ses origines italiennes, et, là dessus, nous ne pouvons lui retirer ses grandes facultés qui lui ont rapidement permis de comprendre, de parler et d'écrire le français.
Enfin, disait Fain, le désordre contenu dans ses lettres était tel que Napoléon Lui-même peinait à se relire ...
Les études de graphologie révèlent de précieux indices, et concernant l'écriture du Grand Homme, le graphologue Crépieux Jamin, qui s'était penché sur ce cas particulier, reconnut en elle "une activité brutale et déchaînée".
Impétuosité et fougue étaient bien les ingrédients qui bouleversaient l'écriture de Napoléon.
Homme par nature "pressé", pour gagner du temps il "liait" son écriture. Et cette constatation, toujours suivant le même graphologue, était un signe de culture, de mémoire, et de bonne association des idées ...
Ainsi, l'écriture de Napoléon se révéla toujours agitée, avec beaucoup d'imprécision dans les formes.
Quant à la variabilité soudaine dans la direction et dans la taille des lettres formées, elle signifiait une indéniable hypersensibilité.
C'est alors que l'on peut, en se référant à cette petite étude graphologique, en conclure que l'écriture de Napoléon renvoie très fidèlement l'image de l'Homme d'action, en perpétuel mouvement, que nous connaissons.
Ecrire était donc une véritable corvée pour le Génie Corse, toujours prêt à mettre rapidement en action la moindre idée qui germait en son fabuleux esprit.
Et si, durant les quelques années d'Ecole militaire qu'Il suivait, Il s'appliqua à soigner cette écriture, cette dernière se dégradera au fil des années qui s'écoulèrent.
D'ailleurs, Il passa vite le relais à ses Secrétaires, ne réservant plus l'écriture de sa propre main que pour ses courriers intimes.
