L'Énigme des Invalides

Juillet 1815 ...

Au cours de cette soirée, arrive une dépêche du gouvernement provisoire ...

Elle presse le général Becker de hâter l'embarquement de Napoléon ...

L'irrémédiable Destin, au rythme implacable, se dessine insidieusement ...

Pardonnez-moi, je viens de m'apercevoir que lors de ma précédente intervention, j'ai omis d'indiquer le jour de ce mois de Juillet 1815 ...

Il s'agissait du Vendredi 7 Juillet, précisément.

Ajourd'hui, nous sommes le Mercredi 12 Juillet 1815, et l'Empereur débarquant à l'île d'Aix va prendre ses appartements dans la Maison Militaire, que Bruno et Lourmarin ont eus le bonheur de visiter ...

Ce jour-là, il lui sera proposé une évasion sur un chasse-marée.

Napoléon hésitera, tout en laissant faire les premiers préparatifs...

Imaginons un seul instant le tourment qui devait envahir le Grand Homme, dans ces instants critiques !...

Cette maison est devenue un musée dont j'ai eu le plaisir de faire la visite.

Cordialement

14 Juillet 1815 ...

Nous sommes à la veille de l'embarquement sinistre sur le Bellerophon ...
Accueil du Grand Homme non moins sinistre, puisque dépourvu de touts les honneurs qu'Il était en droit d'attendre ...

Il portaitn nous dit Maitland, un grand manteau couleur olive, sur un uniforme vert avec collet et parements écarlates, aux revers de couleur verte à passepoil écarlate, basques à retroussis brodés de cors de chasse en or, boutons unis en pain de sucre, et épaulettes d'or ...

C'est, vous l'avez reconnue, la tenue des Chasseurs à cheval de la Garde Impériale ...

Quant aux décorations, l'Empereur portait ce jour-là "l'étoile", ou grand-croix de la Légion d'Honneur, la petite croix de ce même Ordre, ainsi que la couronne de Fer.
A gauche, l'Union pendait à la boutonnière du revers.

Il portait un petit bicorne, agrémenté d'une cocarde tricolore, une épée ordinaire à poignée d'or, des bottes d'uniforme, un gilet blanc et culottes.

Le lendemain, il mit des souliers à boucles d'or et des bas de soie, qu'il garda par la suite, tant qu'il fut à bord...

Dans notre XXIème siècle, aujourd'hui les drapeaux flottent devant tous les bâtiments officiels ...
Dommage que les hampes aient perdu leurs Aigles !

Bon 14 Juillet à tous.

Chère Rose,

Vous regrettez que nos drapeaux n'aient plus les Aigles...mais nos drapeaux d'aujord'hui les méritent-ils ?

Cordialement

Votre interrogation est très pertinente, Cher Lourmarin ...

Il est vrai que ce morceau d'étoffe à trois couleurs n'est plus qu'un vague symbole aux yeux de ce XXIème siècle, de ce qu'ont pu représenter la Patrie, l'Honneur et le Devoir dans le coeur de nos ancêtres ...

Alors, si les Aigles ne doivent plus trouver leur place sur nos drapeaux actuels, sachons les garder, fières et éblouissantes de gloire, dans notre coeur.

24 Juillet 1815 ...

Le Bellérophon a jeté l'ancre devant Torbay ...

Demain, il y sera encore, et en ce 25 Juillet 1815, la foule viendra s'accroître : ce Peuple qui a lu dans les journaux et deviné l'intention d'envoyer l'Empereur à Sainte Hélène, hé bien ce Peuple français ne vivra plus que d'anxiété ...

Faisant les cent pas sur le pont, Il s'arrangeait pour que ses Français puissent le voir une toute dernière fois ...

Lorsqu'Il apercevait des dames bien mises, Il tirait alors son chapeau pour les saluer ...

Puisque nous sommes montés avec l'Empereur à bord du Bellerephon, partageons avec Lui ces moments tragiques de la Vie, lorsque l'espoir , tentant de séduire les doutes les plus funestes, laisse encore briller quelques rayons de soleil au fond d'un coeur livré à lui-même ...

Nous sommes le 30 Juillet 1815 ...

Autour du navire devenu impérial, plus d'un millier de barques se sont amassées, avec au moins huit personnes dans chacune d'elles ...

L'Empereur ne quitta pas son appartement avant 17 h, et, ce jour-là, il s'entretînt avec le Commandant Maitland ...

Or, ce dernier informe Napoléon qu'en ce moment-même, lord Keith reçoit du gouvernement une communication à son sujet ...

L'annonce de la destination du funeste navire n'a pas encore été faite officiellement à l'Empereur ...
Mais demain, la nouvelle tombera tel un couperet, tranchant tous les espoirs, encore aujourd'hui permis, comme les têtes sur l'échafaud de la Révolution ...

Qu'il fallut être un Grand Homme dans tous les sens du terme, pour vivre un tel désarroi !