L'Énigme des Invalides

En 1808, au moment de l'ouverture des hostilités avec l'Espagne, l'Empereur se serait heurté au problème de la faiblesse de la marine française.

Cordialement

Travailler à construire une marine efficace, Napoléon n'eût de cesse de le faire tout le temps que la Grande Armée se trouva stationnée à Boulogne ...

Après, vous connaissez l'Histoire, le temps ne lui permit plus de s'attacher à ces travaux.

Quant à combattre la perfide Albion, le Grand Homme passa toute sa vie à cela, au travers de l'Europe entière, et toutes ses Campagnes illustrèrent ce principal objectif, sans pouvoir, hélas, l'atteindre un jour.

Chère Rose,

Si le Blocus Continental, ce moyen efficace de lutter contre cette nation de commerçants qu'est l'Angleterre, avait pu durer deux petites années de plus....L'Angleterre, à genoux, était à portée de main...

Mais, comme Vous le dîtes, hélas....

Cordialement

En effet, le Blocus Continental eût pu constituer une arme efficace pour neutraliser l'Angleterre.

Mais à cette arme, se trouvaient réunis deux inconvénients ...

Le premier, que j'estime majeur, c'est que tous les Pays ne jouèrent pas le jeu, comme le Portugal, ni "franc jeu" comme l'Autriche, par exemple.

Le second, c'est que si la mesure mise en place eût tôt fait de perturber l'ennemie du Monde, sans encore eu le temps d'en amoindrir ses agissements hostiles, elle gênait également la France, même si ce fut à moindre échelle...

Au final, le blocus continental ne gêna que fort peu l'Angleterre.
Je n'en veux pour preuve la confidence que Lord Elbrington fit à l'Empereur en exil à l'île d'Elbe.
- "J'ai fait baucoup de mal à votre commerce, n'est-ce pas ?" demanda Napoléon à son visiteur lors de leur conversation.
La réponse de l'Anglais surprit l'Empereur :
- "Pas autant qu'on vous l'a laissé croire ! Notre commerce s'est tourné vers l'extérieur et a trouvé hors d'Europe des ressources qui lui furent avantageuses. Sans compter que la guerre que vous menez à l'Espagne nous a ouvert ses colonies..."
Cette révélation montrait à l'Empereur que l'Angleterre avait eu des capacités qu'il n'avait jamais soupçonnées.
Quand on sait que ce Lord, grand admirateur de Napoléon, sera nommé vice-roi d'Irlande en 1834, cela démontre toute l'importance politique dont il disposait et le crédit que l'on peut accorder à ses paroles.

Bonsoir Lourmarin,Bonsoir Franck,

Je reviens sur votre réflexion pertinente à propos du Blocus Continental, Cher Lourmarin ...

Il est un fait certain que sur la durée, l'Angleterre se serait trouvée asphyxiée, d'autant que je relisais encore récemment, que ce boycottage commercial appliqué par les Français en 1808, eût pour résultat que la perfide Albion se trouva grandement éprouvée ...

C'est vous dire sur la durée, l'impact que la mesure aurait eu sur l'Angleterre, si toutes les conditions favorables à son application stricte avaient pu être réunies !

Pour compléter ma précédente intervention, j'ajouterai, Chers Lourmarin et Franck, que cette période 1806-1808 fut un départ très prometteur en ce qui concerne l'application du Blocus Continental.

Afin que ses effets persistent, l'Empereur profita de ce que les Britanniques "pris à la gorge" par l'inflation, leur livre sterling se trouvant en chute libre, pour réaliser ce que l'on appellait "la terreur douanière", avec des licences commerciales spécialement attribuées, et signées par l'Empereur lui-même ...

Ainsi, Napoléon réaffirmait et renforçait encore plus les interdits sur le commerce anglo-continental, ce qui eut pour effet, vers le milieu de l'année 1810, de mettre les banques britanniques en plein désarroi !...

Bien volontiers.
Ces phrases sont extraites de l'ouvrage de Camille BARTOLI "La vie secrète de Napoléon à l'Ile d'Elbe".

Je suis conscient de ce que vous dites, l'Empereur passa sa vie à combattre sans jamais attaquer directement l'ennemi. La question qui se pose, est la suivante : quand aurait-il pu agir en ce sens ? Je pense que la réponse se trouve dans mon message plus haut, après la paix mondiale signée avec les russes. . . (Franck)


J'ai toujours pensé Franck, qu si Napoléon avait abandonné ce projet d'invasion de l'Angleterre au moment où il quitta Boulogne pour se tourner vers l'Est, et surtout, s'il n'y revint jamais, c'est que d'autres préoccupations animèrent son esprit.

Et l'Histoire nous le démontre bien.

Par ailleurs, les propos ci-dessous, qui ont été tenus par Bonaparte, en Février 1803, lors d'une entrevue avec lord Withworth, prouve combien Il pouvait être déterminé à cette époque où personne encore ne semblait avoir repris les armes contre Lui :

"-Cette témérité, mylord, cette témérité si grande, si vous m'y obligez je suis résolu à la tenter. J'y exposerai mon armée et ma personne.Avec moi, cette grande entreprise acquérra des chances qu'elle ne peut avoir avec aucun autre. J'ai passé les Alpes en hiver ; je sais comment on rend possible ce qui parait impossible au commun des hommes ; et, si je réussis, vos derniers neveux pleureront en larmes de sang la résolution que vous m'aurez forcé de prendre ...
Vous avez une marine qu'en dix ans d'efforts consécutifs, en y employant toutes mes ressources, je ne pourrai pas égaler ; mais j'ai cin cent mille hommes prêts à marcher sous mes ordres, partout où je voudrai les conduire".

En histoire je ne pense pas, je considère les faits avec attention et les analyse. (Franck)

L'un n'empêche pas l'autre, et je ne vois pas pourquoi il serait interdit de "penser" dans le domaine de l'Histoire, à partir des évènements bien entendu.

Quant à l'Histoire qui démontre ou qui prouve, convenez que cela revient à dire strictement la même chose !


- les responsables de la flotte française se montrèrent incapables d'exécuter les plans de Napoléon (Franck)

Vous n'avez pas tout-à-fait tort, mais là n'est pas le sujet qui animait cet échange.