Quand Napoléon venait à Boulogne, voyageant souvent de nuit, Il portait un bonnet de velours, léger pour l'été, et bordé de fourrure en hiver.
Bien entendu, devant les troupes, Napoléon se montrait, la tête couverte du petit chapeau légendaire, que ce soit sous le Consulat ou sous l'Empire.
Il était fait de feutre noir, sans bordure ni galon, ornée d'une cocarde tricolore soutenue par une ganse de soie noire.
Au musée de Boulogne, se trouvait l'un de ces chapeaux, don de la famille de Clocheville.
En partant un jour pour distribuer les Croix de la Légion d'Honneur, Napoléon prit un chapeau neuf , et laissa le vieux au Château de Pont-de-Briques, où il fut retrouvé par les nouveaux propriétaires.
Aux Invalides, au Musée de Brienne-le-Château, comme dans d'autres Musées publics ou privés, se trouvent exposés des chapeaux semblables, dont l'origine semble bien rendue authentique par des signatures dignes de confiance.
Mais comment se fait-il qu'il en existe un aussi grand nombre ?
Monsieur Maze-Sencier, archiviste de son état, eût la patience de dépouiller les comptes officiels de l'époque, et déclara avoir trouvé, à la Bibliothèque Nationale, des factures de dix chapeaux neufs, pour une seule année ...
Estimant une moyenne annuelle de huit couvre-chefs du même genre, il arriva à cette conclusion :
De 1800 à 1815, il a été fait pour Napoléon, au moins cent vingt chapeaux ... c'est mathématique !
Le prix moyen de chacun étant de 60,00 francs...
Constant raconte que l'Empereur ayant la tête extrêmement sensible, il lui faisait ouater ses chapeaux et les portait quelques jours dans sa chambre pour les "briser".
Associé à la non moins légendaire redingote grise, ce petit chapeau donna à Napoléon, une silhouette reconnue du Monde entier, et ... pour l'éternité.
