Né à Montgaillard, en 1761, près de Villefranche (Haute Garonne), d'une famille de petite noblesse, il fut instruit à l'école militaire de Sorèze, où il attira l'attention du comte de Provence (futurLouis XVIII).
Après avoir servi pendant quelques années dans les Caraïbes françaises, Maurice Rocques rentré en France servit à Paris comme agent diplomatique secret en 1789, et, bien qu'il ait été un émigré en Grande-Bretagne après l'attaque du 10 août 1792 contre les Tuileries, il fut renvoyé six semaines plus tard à Paris, où sa sûreté pendant le règne de la terreur fut achetée probablement auprès des services à la République française.
Avec le comte de Provence, il servait encore les princes de bourbon quand il rencontra l'empereur Francis II à Ypres (dans les Pays Bas autrichiens) en 1794 puis William Pitt le jeune à Londres, où il édita sa brochure: de l'état La France au mois de mai 1794, prévoyant la chute de Maximilien Robespierre et le début de la réaction Thermidorienne.
Rocques a été également utilisé par Louis XVIII pour faciliter l'intervention des Habsbourg en faveur de Marie-Thérèse-Charlotte, Mme Royale (elle était alors toujours prisonnière dans la forteresse du Temple ; Rocques a également rédigé la proposition faite par le prince de Condé au Général Charles Pichegru en échange de sa trahison de la République.
En juin 1796, Rocques fit un voyage dans la péninsule italienne avec l'espoir d'entamer des relations directes avec Bonaparte. Après son retour chez les princes de Blankenburg, il fut considéré avec soupçon, et partit pour Paris pour attendre les événements. Louis-Alexandre de Launay, agent des Princes, pense qu'il détenait des documents compromettant Pichegru.
En avril 1798 il s'est rendu auprès de Claude Roberjot, alors délégué de l'agence près du gouvernement de Hambourg (nominalement, à la ligue Hanséatique), lui restituant d'autres papiers concernant cette question. Il a suivi Roberjot pour la République Batave, où il écrivit un mémorandum pour démontrer que le seul espoir de la France résidait dans le retour immédiat de Bonaparte d'Egypte, suivi de l'accession au pouvoir suprême. Cette note est parvenue à Bonaparte à Alexandrie, après être passée par Berlin et Istanbul.
Après le coup du 18 Brumaire, quand il revint à Paris dans l'espoir d'être récompensé par Bonaparte, Rocques fut emprisonné, et après ses protestations, il demeura sous la surveillance de la police. Napoléon, qui appréciait sa perspicacité dans la politique européenne et sa connaissance extraordinaire des cours européennes, l'attacha au cabinet secret de l'empire malgré ses intrigues passées.
Pour ses activités diplomatiques postérieures Il reçut un salaire de 14.000 francs, réduit plus tard à 6.000, car il avait rendu des services politiques pour Napoléon, et rédigé des brochures afin de soutenir la politique impériale. Il essaya de dissuader Napoléon de ses projets de mariage avec Marie Louise puis de l'invasion de la Russie, et le mit en garde contre l'expansion de l'empire au delà du Rhin, des Alpes et des Pyrénées.
La restauration des Bourbon n'affecta aucunement sa position : il fut maintenu en tant que conseiller confidentiel pour la politique étrangère et intérieure, et continua de conseiller le nouveau gouvernement. Sa carrière finit après la révolution de juillet, et il mourut dans l'obscurité à Chaillot en 1841.
Ses mémoires apocryphes furent publiés en 1895 par Clément de Lacroix.
Il est certain que Rocques de Montgaillard fut un agent double qui vendit ses services au plus offrant. Il semble avoir assez surpris de secrets pour monnayer sa tranquillité sous tous régimes...
Dernière édition par Bruno Roy-Henry le 13 Oct 2006 12:30, édité 1 fois.
|