Comme promis lors de mon précédent courrier envoyé à Bruno, voici ma contribution!
() Bruno vous avez mon soutien! Continuons pour l'Honneur de l'Empereur!
Je vous invite à lire les pages 325 à 329 du livre de Paul Bartel : « Napoléon à l'Ile d'Elbe » Librairie Académique Perrin, dans lesquelles il reprend une théorie assez intéressante qui pourrait justifier et souligner le machiavélisme anglais de l'époque. Ce qui apporte à notre moulin l'eau nécessaire à alimenter les théories de l'empoisonnement et de la substitution.
Voici ce que traite l'auteur : Le 2 décembre 1814, le général Koller, qui en qualité de Commissaire de l'Autriche, a passé plusieurs mois à l'Ile d'Elbe, quitte Vienne mystèrieusement. Il a été chargé d'une mission secrète par Metternich. (Voir affaire de la Gazette de Vienne). Koller passe la journée du 15 janvier à Parme. Un Français le rencontre en ville (Qui ?). Il remarque son air soucieux, il sent qu'il voudrait passer inaperçu. Il tiendra à lui parler. Le général le reçoit froidement, mais lui confie finalement qu'il voyage en Italie en touriste et qu'il vient de Rome, où paraît-il, il a été reçu à l'Ambassade.
Continuant son voyage, K. arrive vers la fin de janvier à Civita-Vecchia. Il voit le consul d'Autriche. Le Général se fait conduire à bord d'un navire affraité pour L'ILE D'ELBE. Le général verra l'Empereur.
Sa mission étant d'informer N. qu'il est temps qu'il revienne en France. Il lui fera savoir au nom de l'Autriche et de l'Angleterre (Je souligne !) qu'il peut retourner à Paris et reprendre le pouvoir à condition qu'il s'engage à ne jamais faire la guerre hors du pays et de donner une constitution libérale à la France.
L'auteur reprend : « De nombreux auteurs ont refusé d'admettre que l'Autriche et surtout l'Angleterre (Tu m'en diras tant !) aient pu suivre une telle politique. Ils affirment que cette opinion saugrenue n'est basée que sur les rapports des agents de Mariotti. L'Angleterre, affirme Houssaye, à force d'argent et de sang, avait enfin abattu Napoléon : elle voulait la paix, elle voyait aux Tuileries un prince dont depuis quinze ans, seule entre les puissances, elle s'était rappelé les droits ; ce roi déclarait publiquement qu'il devait sa couronne au Prince Régent ; le ministre des Affaires étrangères de France était, comme son souverain, inféodé à la politique anglaise ; pour sauvegarder l'état de choses, Castereagh avait conspiré avec Talleyrand la déportation de N. Et c'est alors que l'Angleterre aurait remis l'épée dans la main du pertubateur de l'Europe ».
Paul Bartel défend sa thèse sur des faits indiscutables :
Les paroles du maréchal Ney durant son interrogatoire du 20 août 1815. Ney répond à la question de son interrogateur, Decazes : » Je n'ai entraîné personne. Ce qui m'a determiné personnellement, c'est la crainte de la guerre civile et l'assurance que les agents de Bonaparte m'avaient donnée que les puissances alliées étaient d'accord avec lui, que Koller, était venu le trouver à l'Ile d'Elbe et lui dire de leur part que les Bourbons ne pouvaient plus régner, qu'on l'engageait à débarquer en France (choses répétées à La Bedoyère, voir Comte de La Bedoyère, Le maréchal Ney, page 129). D'autres détails de l'interrogatoire confirme les dires de Ney.
Il est donc certain que Koller rencontra N. à l'Ile d'Elbe.
L'auteur reprend : « Il est inexact, comme le soutient Houssaye, que les pourparlers engagés à Vienne afin de déporter l'Empereur, «prouvent qu'il n'était pas besoin d'une nouvelle guerre pour l'envoyer à Sainte-Hélène ».
N'oublions pas que la Russie (Alexandre) ne voulait pas que Napoléon soit déporté. Talleyrand, Metternich et Castelreagh se sont alors unis contre le tsar et ont passé outre. Assassiner ou bien enlever N. à l'Ile d'Elbe était impossible c'est pourquoi, lorsque l'on connaît bien les instigateurs, ils ont préféré la ruse. Ils ont engagé Napoléon à revenir en France afin de trouver un prétexte à la future déportation. Ce qui explique le voyage de Koller à Porto Ferraio. Koller devait prévenir N. que les puissances ne s'opposaient pas à son retour et qu'elles favorisaient son évasion. Le trio comptait prendre les précausions nécessaires pour que Napoléon soit mis hors d'état de nuire dès son débarquement en France. Nous connaisons la suite.
La thèse, ici développée par Paul Bartel n'est pas dénuée d'intérêt. Quand on sait la perfidie et le machiavelisme anglais ! Une visite supplémentaire activa la germination, celle de Fleury de Chaboulon le 12 et 13 février.
Voilà, je pense, une thèse qui mériterait d'être défendue, et qui à mon avis démontre qu'il n'est pas impossible qu'une autre, détaillée par qui l'on sait, soit démontrée. Mais cela c'est une autre histoire...
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