L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Tirez à boulets rouges !
Message Publié : 18 Sep 2004 18:37 
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Difficile, oui; dangereux, peut-être! Mais ça valait la peine d'essayer: un ou deux fours pouvaient être installer avec une cheminée d'évacuation.

Les grandes frégates auraient eu pour objectif de couler un maximum de vaisseaux: plus rapides, elles n'avaient pas à craindre d'être repérées. De plus, je ne suis pas certain que les fumées soient plus indiscrètes qu'une mâture qui s'aperçoit de loin.

Toute l'artillerie ne pouvait tirer à boulets rouges: dans le cas des grandes frégates, seules des pièces de 24 pouvaient tirer: deux bordées maximum!
Si le vaisseau n'est pas incendié après ça, c'est l'échec: la grande frégate n'a plus qu'à s'éloigner.

Elles auraient pu opérer par division de trois: alors, elles restaient dangereuses pour... disons cinq vaisseaux; au-delà, c'était tenter le diable.
Et ça nécessitait des canonniers d'élite!

Difficile, mais pas impossible!

Oui, vous avez raison! Mais Napoléon ne pouvait pas être partout! Son tort est d'avoir laissé Decrès au ministère de la Marine alors qu'il n'était qu'un organisateur et un administrateur passable, sans imagination. D'ailleurs, il ne donnera jamais suite aux initiatives de l'Empereur...

Ce dernier, après Trafalgar, portera une attention moins soutenue à la marine. Pourtant, contrairement à ce que l'on croit, il ne la délaissera pas!

En 1814, la marine aura plus de 60 vaisseaux prêts à prendre la mer et une trentaine en voie d'être achevés, soit près de 100 vaisseaux. Avec de nouveaux chefs comme Duperré (vainqueur de Grand-Port), la marine impériale s'apprêtait à prendre sa revanche quand l'Empire s'écroula!


Oh, l'idée est bien plus ancienne que Napoléon! Hoche la remit au goût du jour, mais les marins trouvaient cette idée impraticable: en effet, roulis et tangage rendaient l'emploi incertain et dangereux pour les navires!

C'est évident! Mais pourquoi ne pas l'essayer par petit temps quand les conditions météo auraient été favorables ?

Pour le personnel maritime, à la fin de l'Empire, il y avait eu de grands progrès: d'abord par l'apparition de capitaines de frégate courageux qui avaient fait preuve d'audace et avaient réussi à s'emparer de frégates ennemies, ensuite parce que l'on s'était décidé à former des canonniers avec du tir sur cible et que la jeune génération avait bien compris la nécessité de tirer "en plein bois" au lieu de laisser perdre les boulets dans les mâtures!


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 Sujet du message : La réponse de Ravachol
Message Publié : 18 Sep 2004 18:43 
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C'est bien ! Nous sommes du même avis ! Decrès était aussi efficace à la marine que ce qu'aurait été Zavatta au ministère des pompes funêbres ! Comment est il possible d'avoir un amiral qui coulait à pic ? Dommage que Jurien de la Gravière était trop jeune ! mais je me pose une question et Surcouf ? Pourquoi ne pas lui avaoir donné une escadre ? Pourquoi ne pas avoir poursuivi la technique des brulots ? ces délicates choses qui vous pètent en plein dans la gueule !

A mon cher Roy Henry, au fait j'ai lu votre fantôme de 1840 ! On était couché avec ma femme, Louisette, elle lisait Toutenkhamon ( ce qui n'est pas très bandant ) même pour une momie..

Moi L'exhumé ! terrible ! le doute est là ..je lui en ai parlé ...Elle a hurlé car les rideaux de la chambre ont bougé ! Elle a cru que c'était Napoléon ! Hélas ce n'était que Toutenkhamon.. son chat de gouttière de m..

Je suis devenu perplexe à cause de vous ! je ne peux plus dormir ! je me tourne et me retourne dans tous les sens ! Du coup je vais faire chambre à part ! Ce qui en soi, est finalement une bonne chose ! je ne vous remercierai jamais assez mon bon monsieur ! Bon allez bonsoir monsieur. Merci pour votre livre et votre travail . :sommeil:


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Message Publié : 03 Juil 2006 15:44 
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Extrait de l'oeuvre de Pierre PRIVAT, journaliste et écrivain.


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Message Publié : 03 Juil 2006 15:48 
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Faute de pouvoir construire ce type de four en modèle réduit, on imagine la difficulté à le tenter dans les cales d'un vaisseau, voire d'une grande frégate...


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Message Publié : 12 Juil 2006 11:03 
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Citer :
Ces "boulets rouges", qui avaient probablement été conçus au XVIè siècle par la Pologne, constituaient un tir qui trouva, en France, la préférence de l'artillerie de côte, grâce aux progrès acquis au fur et à mesure dans les techniques , permettant un tir de plus en plus précis.

Mais, plus tard, le chargement de ces "boulets rougis" s'effectuèrent avec quelques précautions qui consistaient, non pas à "envelopper" ces derniers dans un mélange quelconque, mais il était placé, directement sur la poudre, un bourrage isolant, afin d'éviter une mise à feu prématurée.

Ce bourrage était constitué par un bouchon de bois, de terre ou de gazon, ou encore parfois plus simplement d'un épais tampon de foin humide, que l'on refoulait sur un bourrage de foin sec pour protéger la poudre de l'humidité.
C'est alors que pour éviter que la poudre ne se répande dans l'âme de la pièce ,ce qui aurait pu produire une inflammation dangereuse, on chargeait avec une gargousse (et non à la lanterne).
Un soin particulier était apporté aux joints de ces gargousses, qui devaient être irréprochables.
Après le chargement, et si les circonstances du combat le permettait, il était procédé à un nouvel écouvillonnage humide.

La charge était souvent réduite afin d'éviter une trop grande pénétration du projectile, et l'usage du refouloir qui poussait le boulet au fond de l'âme a longtemps été proscrit ; on procédait par roulement du boulet dans le canon ; et c'est par sécurité que l'on choisissait là aussi des boulets d'un calibre bien inférieur à la limite inférieure tolérée.
De cette façon, on tenait compte de l'incontournable dilatation sous l'effet de la chaleur.
Il suffisait de laisser un vent suffisant.

Durant le XVIIIème siècle, les projectiles trop lourds étaient également écartés, pour privilégier des pièces d'un calibre moyen.
Mais sur un plan balistique, les résultats s'avéraient désastreux, et les tirs se faisaient par trop irréguliers contre un objectif marin, par définition rarement mobile ; par ailleurs le temps de chauffe était assez important...
Toutefois, ce tir s'avérait efficace dans le cadre du bombardement d'une place assiégée.

Comme je le soulignais dans un autre message, d'autres méthodes de tir avaient été essayées, comme celle du chargement du boulet rouge sans la bourre de foin humide.
C'est, comme je l'indiquais, le procédé de "l'auto-inflammation" de la poudre, procédé possible uniquement pour le tir sous de fortes incidences.
D'autres expériences, menées vers 1785, démontrèrent qu'un simple bourrage d'argile humide , d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, était parfaitement suffisant.
On préparait à l'avance ces bourrages de terre, dans des sachets cylindriques de toile souple remplis d'argile tamisée et surtout, bien mouillée.
La plasticité de ces bourres offraient un avantage non négligeable, c'est qu'elles assuraient une étanchéité et un isolement parfaits.
Sur le boulet, et afin de le maintenir en place, une bourre analogue était ensuite refoulée dessus.

La précision et la puissance de tir s'en trouvaient alors grandement améliorées, et ce, en principe, en toute sécurité.

Ce type de tir trouva de grandes faveurs en France, jusque dans les guerres de la Révolution et de l'Empire.
C'était, en quelque sorte, l'anticipation du tir au mortier ; il se faisait sous forme de tir à forte incidence, supérieure à 45°.

Mais l'artilleur, sur le terrain, restait bien conscient des risques inhérents au système, et se montrait fort peu enthousiaste devant la mise en action du procédé de tir.
Bien souvent, en effet, il se contentait de tirer des "boulets tièdes" ! ...




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