L'Énigme des Invalides

Josée "Épidémies de choléra? Mais alors c'est toute la famille qui aurait dû fuir, non? A commencer par l'archiduchesse Sophie, grosse alors du futur empereur Maximilien. Mais Sophie est restée jusqu'au dernier moment, communiant avec lui pour lui cacher qu'il était en train, en fait, de recevoir les derniers sacrements."

Pardonnez moi ce retard je reviens de vacances, j'ai vérifié. A l'été 1831 une épidémie de choléra frappa l'Europe, celle-ci fit beaucoup de ravages...

Dietrichstein : "J'ai recommandé aux officiers qui entourent le prince et à lui-meme, la plus grande prudence et toutes les précautions à prendre, mais comment puis-je y compter!Le prince fait ce qu'il veut, et ces Messieurs ne savent l'empecher malgré leur mérite et leurs bon principes...Le prince ne pensant qu'à des folies et à jouir d'une liberté sans frein, commence déjà à perdre la considération et le prestige qui l'environnaient par mes soins...On ne lui interdit rien, on n'a jamais eu la moindre idée de ce qui est neecessaire pour le prince, de la tenue, de la réservbe dont il a besoin, des obstacles qu'il faut, dans son propre interet, mettre sur son chemin...Ce ne sont point là doléances égoistes, c'est la conséquence de ce qu'on n'a point voulu m'écouter, ni à penser à la grande et précieuse caution que représente pour l'Autriche celui que j'ai formé! ma prédiction s'accomplira..."

Le choléra arriva à Vienne et la famille impériale ainsi que tout le gouvernement autrichien se réfugia à Schoenbrunn, l'Aiglon dut, à contre coeur, abandonner son régiment viénnois et rejoindre son grand-père mais le jeune Napoléon était déjà malade. Cette mesure était imprudente l'Aiglon était "pale, défait et à bout de souffle" Malfatti prescrivit non sans mal quinze jours de repos. Il était maigre et avait mauvaise mine...

Dietrichstein était inquiet de l'état de santé de Franz et reprochait à la cour de ne pas l'avoir écouté.

Peut-on dire que Dietrichstein tenta de se dédouanner quand on sait comment il fut l'homme qui pratiqua le lavage de cerveau avant l'heure sur l'Aiglon?
Dietrichstein était il sincère? Castelot nous rapporte que Napoléon lui offrit un tableau et un livre sur l'histoire de son père, le précepteur pleura durant une heure...Des larmes de crocodile?

Son seul ami fut le Chevalier Prokesch à mon sens.

Bien à vous.

J'ai cependant la conviction que Dietrichstein éprouvait une réelle affection pour son pupille.
Mais il était trop épris d'étiquette que pour manifester ses sentiments ouvertement et transgresser les ordres.
Ce qui donne finalement de lui une image pour le moins ambigüe...

Joker, je ne sais quoi penser à vrai dire à propos de Dietrichstein, au début de l'éducation de l'Aiglon c'est un tyran, puis, une fois "l'animal" à peu près "dressé", il se montre plus humain...Je retiens tout de meme, que le jeune Napoléon était déboussolé, qu'on lui a sciemment tenté de lui enlever sa personnalité et qu'on lui a caché la réalité du Monde qui l'entourait...

Vous aurez, peut etre, noté comme moi, que Castelot n'a jamais été aussi prudent mais aussi jamais été aussi grand conteur que dans "l'Aiglon" si vous comparez avec d'autres ouvrages comme "Bonaparte" "Napoléon" ou encore "Joséphine" que je suis entrain de lire ou le style est, toute proportion gardée bien entendu, moins bon?

Bien à vous.

Mon impression sur Dietrichstein repose sur ma lecture de l'ouvrage de Gonzague Saint-Brice "Les vingt ans de l'Aiglon".
L'évolution des sentiments du précepteur y est, selon moi, finement décrite.
Mais je vous concède volontiers qu'il veilla scrupuleusement à effacer tout sentiment français chez son élève. Ce qui le fait paraître plus qu'antipathique aux yeux de la majorité des gens.
Cependant je le crois sincèrement affecté par le décès de Franz et il fut, ainsi que l'avez souligné, un des seuls à s'émouvoir du peu d'attention que l'on attachait à la dégradation progressive de son état de santé.
Sous l'écorce rugueuse et froide du docte précepteur battait néanmoins un coeur d'homme.