http://www.passion-histoire.net/n/www/v ... 04#p392804Du neuf à présent dans ce débat thrombosé par l'arbitraire tonnéro-ragusien-floriantin. Et des mises au point delplaïques point superflues, qui se frayeront comme elles pourront un chemin vers les destinataires et autres passionnés :
-Plavix a grand tort de croire qu'un même ouvrage de Costello en fait deux; il n'y a eu qu'un léger changement de titre.
-autant on peut se fier à Gorodetsky, sans vouloir en faire une autorité et affirmer qu'il ne faut pas vérifier ses dires, quand il cause de l'URSS et de Staline, autant il n'a rien à nous apprendre sur Hess, ni sur Hitler, ni sur Churchill; et on peut lui reprocher, étant donné son sujet et le temps qu'il y a consacré, de ne pas avoir repéré le télégramme Lequio et mesuré son importance, dans le tome des documents diplomatiques italiens couvrant l'année 1941, publié en 1986.
-Plavix confirme sa légèreté en se déclarant ignorant des confirmations du télégramme de Lequio et de la mise au courant de Churchill que je mets en ligne depuis octobre :
http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=17 ... 1&start=60http://deuxiemeguerremondia.forumactif. ... ess#184895-de même, prétendre que "les archives ouvertes en 1992" ont résolu une question quelconque, sans le moindre exemple concret, relève des effets de manche plus que de la démonstration logique.
Pour en revenir à Costello, je conviens, et dis depuis le début, que dans son livre important et courageux les considérations sur la genèse du vol de Hess ne sont pas les plus convaincantes, surtout du côté britannique. Mais je rappelle que l'ouverture d'archives de 1992, prétendument complète... et néanmoins suivie d'une autre en 1999, présente aujourd'hui encore une lacune béante et démocratiquement vomitoire : l'absence de toute mention de la prise en main de Hamilton pour enfumer Haushofer à partir de février 41, en dehors d'un dossier du ministère de l'Air... qui a nécessairement son pendant dans les archives du cabinet, du FO, du premier ministre, du MI 5 et du MI 6.
Le dossier de l'Air lui-même devant sa déclassification (en 1972) au fait que le fils Hamilton en avait un double, et l'avait exploité dans un livre en 1971.
J'aurais également à nuancer ce qu'écrit CC sur la mission de Hoare à Madrid, preuve d'une grande confiance churchillienne. Pour aller vite, un extrait de mon livre Churchill et Hitler à paraître le 9 février et dont les épreuves m'accaparent :
Citer :
La mission de Samuel Hoare à Madrid pose des questions encore plus complexes que le rôle de Halifax. Cette ville est la plaque tournante de tous les conservatismes. Elle peut donc être accueillante aux intrigues germaniques en direction du Royaume-Uni… à condition que celles-ci feignent d’avoir pour objet de ramener l’Allemagne dans des voies conservatrices classiques et, notamment, de rétablir des passerelles avec les tories anglais. Dans ce cas, Hoare peut se montrer compréhensif. Par exemple, lorsque le très hitlérophile duc de Windsor s’attarde dans la péninsule ibérique à la fin de juin et en juillet 1940, le fait que Churchill prenne personnellement l’affaire en main et délègue Walter Monckton, l’un de ses proches, pour convaincre le prince d’accepter le poste de gouverneur des Bahamas, ne témoigne pas d’une confiance absolue en Hoare. Mais pour peu que le nazisme ait l’air de perturber les vieux équilibres et que l’Allemagne, déjà haïssable par son rapprochement avec Moscou, semble chercher à dresser l’Espagne contre l’Angleterre, on voit Hoare se lancer dans d’audacieuses conspirations. Il entreprend alors de faire basculer contre Hitler une partie, au moins, du pays dont il est l’hôte … quitte à diviser l’Espagne exactement comme Churchill a divisé la France au moyen du mouvement gaulliste –une initiative que goûte médiocrement son ambassadeur à Madrid, très indulgent envers Pétain.
Hoare estime que le maréchal, somme toute, n’a pas trahi l’alliance, se faisant simplement le gérant d’une défaite infligée au régime précédent et « sauvant », en les préservant de l’Axe, la flotte et les colonies. Il est donc fort mécontent qu’une poignée de gaullistes, du 26 au 28 août, s’empare de l’Afrique Equatoriale française, donnant à la France libre sa première assise territoriale . Aussi quand, le 30 août, le gouvernement de Vichy, en la personne de Baudouin, se met à rechercher un accord avec Londres, en proposant que l’Angleterre reconnaisse à Vichy ses possessions coloniales, sous condition qu’aucune interférence de l’Axe n’y soit tolérée, Hoare se fait-il l’auxiliaire zélé de ce projet que lui présente son collègue français de Madrid, La Baume.
Mais il va de soi que, début 41, la confiance est suffisamment établie pour que Churchill monte une conspiration avec Hoare... puisqu'il le fait ! Un tel secret partagé est d'ailleurs de nature à renforcer ladite confiance.