L'Énigme des Invalides

Nous sommes actuellement le 29 Mars 2024 4:35

Le fuseau horaire est UTC+2 heures




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 23 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2, 3  Suivant
Auteur Message
Message Publié : 02 Déc 2005 13:16 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15598
La nouvelle bataille d'Austerlitz Par Jean des Cars
[02 décembre 2005] Le Figaro.

Le «devoir de mémoire» serait-il sélectif ? On peut tristement s'interroger quand on constate que la commémoration de la plus connue des victoires de Napoléon, le 2 décembre 1805, est célébrée aujourd'hui avec une pénible discrétion... Charles-de-Gaulle


représentait la France. Et le 21 octobre, nous avons eu droit à une soirée franco-britannique, sous le double haut patronage de la reine Elsabeth II et du président Chirac. L'Entente cordiale n'en a pas été écornée. Or, sauf erreur, pour les Français, Trafalgar reste un cuisant désastre naval. Et Austerlitz une victoire emblématique, celle qui a consolidé le sacre de 1804 et conduit à la dislocation du Saint Empire romain germanique, ce qui n'est pas rien.Le paradoxe est gênant. L'anniversaire de la bataille de Trafalgar, il y a quelques mois, a été entouré de fastes maritimes spectaculaires : au milieu d'une escadre de la Royal Navy, le porte-avions Officiellement, le triomphe d'il y a deux siècles n'a droit qu'à un ersatz. Une misère. On s'excuse, on a honte ! L'autoflagellation et une sournoise repentance ont encore frappé. Il semble, ces temps-ci, que nos dirigeants préfèrent évoquer des défaites plutôt que des victoires. Or, les souvenirs napoléoniens sont présents dans notre République. Deux exemples : chaque semaine, à l'Elysée, le Conseil des ministres se tient dans le salon Murat. Et notre premier ministre a signé une brillante étude sur «Les Cent-Jours» qu'il eut la délicatesse, rare chez les politiques, d'écrire lui-même ! Que l'on aime ou que l'on déteste l'Empereur, sujet de nouvelles polémiques aussi ridicules qu'insensées, le passé n'est pas falsifiable.

L'erreur est de juger les événements d'il y a deux siècles avec les critères et les obsessions d'aujourd'hui. L'histoire ne se fractionne pas. «Les faits sont têtus», disait Lénine. Quel est le programme officiel ? Ce soir, entre 17 h 30 et 20 heures, la place Vendôme vivra à l'heure impériale sous l'ombre portée de sa haute colonne. La projection d'un film sur grand écran sera suivie d'une prise d'armes avec quatre cents saint-cyriens, en présence du ministre de la Défense et de celui des Anciens Combattants. Pourquoi n'a-t-on pas choisi les Invalides, où repose Napoléon, et le Musée de l'armée ? Premier mystère dans cette bataille du souvenir occulté.


Sans l'initiative du Comité Vendôme et de la Saint-Cyrienne, nous n'aurions droit, à Paris, qu'à une marche funèbre, celle qui accompagne le politiquement correct. Une fois de plus.L'endroit, que toute l'Europe connaît, s'appelle aujourd'hui Slavkov et se trouve en République tchèque, à 8 kilomètres de Brno, anciennement Brunn, et à plus de 200 kilomètres de Prague. S'il y a des Français ce soir sur cette immense plaine vallonnée, on le devra à l'initiative du général Kessler, qui a négocié, avec la Saint-Cyrienne et la Sabretache, un avion militaire spécial pour transporter une centaine de personnes dont plusieurs généraux jusqu'au château d'Austerlitz, magnifique édifice baroque où l'Empereur avait installé son quartier général.


Mais l'organisateur discret, même s'il s'en défend avec élégance, de ce rattrapage est Yves Guéna, ancien ministre, ancien président du Conseil constitutionnel, président de l'Institut de monde arabe et de la Fondation Charles-de-Gaulle. Ce gaulliste viscéral, également historien, s'est étonné de la frilosité des autorités françaises. Sans en être l'organisateur direct, il présidera le dîner, servi dans l'ancienne résidence de la famille Kaunitz, dont était issu l'illustre chancelier de l'impératrice Marie-Thérèse. C'est Yves Guéna qui conduit la nouvelle bataille d'Austerlitz, la plus dure, celle contre l'oubli volontaire. Il se dit très honoré de cette mission inattendue. Or, comme ce républicain le rappelle avec malice, «tout ce qui est national est nôtre», selon le mot d'un prince d'Orléans. La preuve que notre histoire ne saurait être saucissonnée pour choisir les prétendus bons morceaux et rejeter les supposés mauvais.


En revanche, on peut se réjouir, l'honneur sera sauf dès ce soir, dans la nuit glacée d'Austerlitz, à l'endroit même où l'Empereur, par une manoeuvre géniale, profita du brouillard pour faire avancer la Grande Armée, numériquement plus faible et moins bien dotée en artillerie que ses adversaires. Cette attitude est d'autant plus choquante que, sur place, la bataille fait l'objet d'un véritable culte et le site reste protégé comme on défend et honore chez nous les cimetières militaires.

Rien n'a changé, ni le tumulus d'où l'empereur des Français commanda les manoeuvres ni celui d'où les souverains austro-russes subirent leurs défaites. Le silence, solennel, qui y règne n'est pas celui du refus mais du respect. Sur le plateau de Pratzen, l'un des trois sites des engagements, à côté d'un remarquable musée, on peut lire, entre autres : «La gloire est le soleil des morts !»


Chaque 2 décembre, des milliers de gens revêtent les uniformes de l'époque. Cette année et pendant plusieurs jours, ils sont des dizaines de milliers. On a peine à croire que la France occulte ces cérémonies grandioses rappelant une date essentielle de l'histoire européenne d'autant que commémorer ne veut pas dire célébrer.

Cerise sur le gâteau, l'Otan envisage la construction d'un radar, ce qui met en émoi les associations historiques mais prouve que cette puissante organisation militaire rend justice à Napoléon. Après le soleil, le radar d'Austerlitz démontre l'intérêt stratégique de l'événement. La presse étrangère évoque largement cette page d'histoire, notamment l'influent quotidien allemand Frankfurter Allegemeine Zeitung, dans son édition du 26 novembre. On y souligne la peur des Français, qui changèrent le nom de Moravie en «mort à vie» !


Aux dernières nouvelles, Mme Alliot-Marie, notre ministre de la Défense, devrait quitter la place Vendôme pour rejoindre Austerlitz dans la nuit. Elle risque d'y arriver tard, pour une cérémonie qualifiée, bizarrement, de «privée». On pourra toujours nous dire que le 2 décembre peut être commémoré le 3. Ce ne sera pas la première fois que nous devrons remettre les pendules à l'heure.

(*) Ecrivain. Dernier ouvrage paru : Le Roman de Vienne (Editions du Rocher).






Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 03 Déc 2005 0:46 
Toute l'ambiguité française tient dans cet épisode Austerlitz.
Les politiques n'osent s'afficher dans une commémortaion qui met en avant le plus illustre, mais aussi le plus controversé des Français.
Ils ne se déclarent napoléoniens que du bout des lèvres, se commettent parfois dans un ouvrage consacré à la période, mais boudent la célébration de la plus célèbre des victoires de l'Empereur.
D'autres nations ont beaucoup moins de scrupules.
Et on est en droit de se demander quel rôle de premier plan sur la scène internationale un pays qui renie son glorieux passé peut-il encore revendiquer ? :7:


Haut
  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 03 Déc 2005 12:11 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15598
Polémiques autour d'Austerlitz:

Le président français, Jacques Chirac, et son gouvernement ont été accusés dans leurs propres rangs et par des historiens de refuser d'assumer le passé du pays, en "boycottant" les cérémonies marquant, vendredi 2 décembre, le bicentenaire de la victoire de Napoléon à Austerlitz.

Alors que des milliers d'admirateurs de Napoléon se retrouvaient en République tchèque pour revivre sur place la bataille d'Austerlitz, considérée comme la plus grande victoire militaire de l'empereur, la France célébrait l'événement dans la discrétion et la polémique.


Plusieurs associations de la France d'Outre-mer ont rappelé que Napoléon restait un personnage historique très controversé, notamment pour avoir rétabli en 1802 l'esclavage aboli par la révolution.


"J'ASSUME TOUTE L'HISTOIRE DE NOTRE PAYS"
La seule cérémonie officielle organisée en France a eu lieu vendredi soir place Vendôme à Paris. Mais ni le chef de l'Etat ni le premier ministre n'y ont assisté. Jacques Chirac était absent pour cause de sommet France-Afrique à Bamako et Dominique de Villepin a fait savoir qu'il n'a "jamais été question d'ajouter cette cérémonie à son agenda". L'absence du premier ministre a été d'autant plus remarquée qu'il ne cache pas son admiration pour Napoléon, auquel il a consacré, en 2001, un ouvrage intitulé "Les cent jours ou l'esprit du sacrifice". "J'assume toute l'Histoire de notre pays", a tenu à assurer, M. Villepin, vendredi, lors d'une visite à Amiens (Nord), tout en soulignant qu'"il y a plusieurs Napoléon". Quant au ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, elle a participé à une cérémonie, mais en République tchèque.


La cérémonie a mobilisé un bataillon de l'Ecole de Saint-Cyr et des drapeaux et étendards des régiments de l'armée de Terre ayant participé à la bataille en 1805. Etaient notamment présents des régiments d'infanterie, de cuirassiers, de hussards et de chasseurs, rangés au pied de la colonne Vendôme, que Napoléon fit ériger en faisant fondre les canons ennemis pris à Austerlitz.


A l'invitation du chef d'état-major de l'Armée de terre Bernard Thorette, de la Saint-Cyrienne et du Comité Vendôme, cette manifestation accueillait des représentants de toute l'Union européenne, de la Russie et des Etats-Unis, avait indiqué plus tôt un communiqué du service de communication de l'Armée de terre. La cérémonie militaire a été suivie d'un spectacle son et lumière, avec la projection d'un film reconstituant la bataille sur la façade du ministère de la justice.


PRESSIONS DU "POLITIQUEMENT CORRECT"

Les critiques les plus virulentes sont venus de membres de la majorité parlementaire, qui ont accusé le gouvernement de céder aux pressions du "politiquement correct" à un moment où le passé colonial de la France reste un sujet de vives polémiques.

Le député Jean-Jacques Guillet, membre du parti de droite UMP au pouvoir, a exprimé son mécontentement en soulignant le "contraste" avec la commémoration, en juin, de la bataille navale de Trafalgar par le gouvernement britannique "à laquelle la France a envoyé le porte-avions Charles de Gaulle, fleuron de sa flotte".

Un autre député UMP, Jacques Myard, a jugé "inadmissible que le gouvernement français ait décidé de faire profil bas" sur cette commémoration, tandis que son collègue Lionnel Luca fustigeait "la tendance bien moderne de la repentance à tout prix".

Ces critiques ont reçu un appui de poids, par la voix d'Emmanuel Le Roy Ladurie, un des historiens les plus respectés de France. Dans une tribune publiée par le quotidien Le Figaro sous le titre "Napoléon boycotté, l'Histoire amputée", il accuse le gouvernement d'avoir cédé à la "pression venue d'outre-mer". "Cela peut aller très loin : devra-t-on, à l'avenir, interdire tout anniversaire concernant les actions des rois de France, de Louis XIII à Louis-Philippe, pour la seule raison qu'ils furent eux aussi complices de l'esclavage ?", interroge-t-il.

A l'inverse, plusieurs associations d'outre-mer ont appelé à manifester samedi à Paris "contre le révisionnisme historique". Selon elles, "sous prétexte de ce bicentenaire, la promotion de Napoléon a dépassé les limites du supportable". Leur appel a coïncidé avec la publication d'un virulent essai qui a reçu un large écho en France et dont l'auteur, Claude Ribbe, compare Napoléon à Hitler pour avoir "exterminé" des populations entières sur des critères raciaux, en particulier dans les Antilles.





Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 05 Déc 2005 0:11 
Ribbe était l'invité de l'émission "On ne peut pas plaire à tout le monde" diffusée ce soir en direct sur FR3.
Il y a défendu son ouvrage en prétendant s'être appuyé sur des textes historiques irréfutables, dont ceux faisant mention de l'utilisation de gaz pour supprimer des populations de couleur à bord de vaisseaux français.
A la défense, lui était opposé l'écrivain Dominique Jamet qui a tenu à mettre en exergue le côté polémiste de l'ouvrage et a vertement fustigé la comparaison avec Hitler, estimant que les morts n'étaient pas responsables de ceux qui venaient s'incliner sur leur tombeau.
Et donc qu'à ce titre, si l'on devait suivre la logique de Ribbe, si Marc Dutroux venait saluer la dépouille des Invalides, on devrait considérer Napoléon comme un pédophile ! :diablotin:


Haut
  
 
Message Publié : 05 Déc 2005 0:35 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15598
Autant le dire tout de suite : Le Crime de Napoléon n'est pas un livre d'histoire. En effet, il serait dangereux de prendre cet ouvrage pour autre chose qu'une charge polémique dirigée contre les "historiographes officiels", accusés de minimiser le passé esclavagiste de la France. Si la demande de relecture critique du fait colonial est légitime, on peut douter que ce pamphlet y contribue vraiment.


A l'heure du bicentenaire d'Austerlitz, le livre de l'écrivain guadeloupéen Claude Ribbe revient sur un épisode beaucoup moins glorieux : le rétablissement en 1802 de l'esclavage, aboli en 1794, et l'envoi dans les Antilles d'un corps expéditionnaire qui multiplia les exactions sans réussir à éviter la perte de Saint-Domingue.

Le récit de l'auteur est alerte et accablant. Mais ses partis pris créent vite un certain trouble. Ainsi de l'utilisation systématique et anachronique du terme de "génocide" pour qualifier la répression qui s'abattit sur les populations des Antilles : les exactions furent d'une violence extrême, mais rien ne démontre l'existence d'un "plan d'extermination" secret derrière les ordres lointains de Bonaparte. Par ailleurs, d'autres formules provoquent le malaise. Sous la plume de Claude Ribbe, les prisons qui accueillent les prisonniers déportés deviennent des "camps de concentration", les cales des bateaux dans lesquelles des hommes et des femmes périrent par étouffement, après avoir été intoxiqués au soufre, sont appelées "chambres à gaz"...

Ces analogies transparentes ont pour but de nourrir la thèse centrale de l'auteur, que par ailleurs rien n'étaye : Napoléon est "le premier dictateur raciste de l'histoire", "aventurier négrophobe" dont l'action "préfigure de manière évidente la politique d'extermination engagée contre les juifs et les Tziganes durant la seconde guerre mondiale". Le rétablissement du Code noir annoncerait les lois de Nuremberg, et les massacres de l'armée napoléonienne seraient un avant-goût de la solution finale... Comme si le message n'était pas assez clair, l'éditeur a choisi pour illustrer la couverture une photographie d'Adolf Hitler se recueillant sur le tombeau de l'Empereur, en juin 1940. Une ultime provocation qui discrédite encore un peu plus le propos, sans doute promis à un bel avenir dans la confusion actuelle.

Au lecteur qui souhaiterait une synthèse sérieuse sur la période, on conseillera plutôt le récent Esclavage, métissage, liberté. La Révolution française en Guadeloupe 1789-1802 de Frédéric Régent (Grasset). Une synthèse plus aride, mais autrement recommandable.



Jérôme Gautheret
Article paru dans l'édition du 01.12.05


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 05 Déc 2005 2:53 
Qualifier de "génocide" une guerre qui fit 100.000 morts d'un côté et 70.000 de l'autre, n'est rien moins qu'une contre-vérité !
Quant à la comparaison entre Napoléon et Hitler, elle est inique.
Il n'y eut aucune volonté génocidaire chez le premier.
On a retenu de lui son Code civil et non "Mein Kampf" !


Haut
  
 
Message Publié : 05 Déc 2005 12:15 
Hors-ligne
Rédacteur
Rédacteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15598
Sur 3087 avis exprimés:

Question 9 : Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont décidé de ne pas participer aux cérémonies du bicentenaire de la bataille d'Austerlitz remportée par Napoléon. Ont-ils selon vous…

… raison d'agir ainsi: 28 %
… ou tort: 46 %
Sans opinion: 26 %
Non réponse: 1 %

46% désapprouvent Chirac et son plumeau...

Le Monde.fr / expression publique


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 05 Déc 2005 23:36 
Le peuple français n'est pas dupe.
Il sait se souvenir de ceux qui ont fait sa gloire.
Chirac et sa clique devront sans doute rendre des comptes en 2007. :diablotin:


Haut
  
 
 Sujet du message :
Message Publié : 06 Déc 2005 8:54 
Hors-ligne
Docteur
Docteur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 09 Nov 2003 16:05
Message(s) : 1375
Localisation : Belgique
Le peuple sommeille, donc...

_________________
L'art d'être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l'art de réussir. N.


Haut
 Profil  
 
Message Publié : 06 Déc 2005 11:22 
Ce sondage est révélateur de l'esprit actuel, tout le monde s'en fiche ou approuve.... 54%


Haut
  
 
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 23 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2, 3  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+2 heures


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 12 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  
cron
Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB