Reichstadt a écrit :
J'ai aimé "Pétain" et je suis resté sur ma faim, finalement, outre le jeu magnifique des deux acteurs principaux, la responsabilité claire du Maréchal n'est pas franchement établie...Il faudrait que je revois ce film.

Perso, j'ai beaucoup aimé le film, le jeu des acteurs. Je n'ai pas relevé de grosses fautes historiques !
Le réalisateur, Jean Marboeuf, sans être un réalisateur "engagé", ne peut pas être clasé à droite. Son film m'a paru assez objectif.
Savoir que l'état en déroute (les politiciens de la IIIème) s'est jeté dans les bras de Pétain, parce que ça paraissait inconcevable de s'en remettre à un type comme Laval, dont l'armée n'aurait pas voulu...
Le Pétain qui est campé par Dufilho est bien un vieillard demeuré frais et droit en apparence, mais complètement dépassé. Il s'imagine quand même l'homme providentiel et prend la tête de son état-croupion avec satisfaction...
Il suit les clans qui composent son gouvernement fantoche au jour le jour, mais de manière à en tirer toujours avantage. Le peuple français assommé par la défaite s'en remet au vainqueur de Verdun, croyant que celui-ci sera capable de les protéger au mieux...
Jean Yanne incarne un Laval qui considère que les Allemands sont les maîtres et qu'il n'y a rien d'autre à faire que s'entendre avec eux...
Pétain décide de se débarrasser de Laval après Montoire, car il estime que ce dernier ternit son image et sa popularité. Mais l'arrivée tonitruante d'Abetz à Vichy, survenant das un convoi armé, met bien les choses à leur place. Pétain est obligé de faire libérer Laval et de s'applatir !
La politique menée contre les juifs n'est pas forcément de son goût, mais Laval lui fait comprendre qu'il doit s'y plier... Et Pétain s'accroche aux apparences du pouvoir.
On les retrouve à Sigmaringen, et Laval a ce mot juste: "entre-nous la partie n'est pas égale. Nous serons peut-être condamnés à mort tous les deux, mais moi, monsieur le maréchal, je serai fusillé et vous grâcié..."