L'Énigme des Invalides

Ce en quoi vous auriez tort !
En effet, il ne manque pas d'intérêt et on constate un certain nombre de divergences avec la publication de Las Cases qui a ajouté de nombreuses digressions au manuscrit original sans qu'on puisse affirmer qu'elles émanaient bien de la bouche de l'Empereur.
Il était conscient du fait qu'en augmentant la pagination et le nombre de volumes, il en tirerait de substantiels bénéfices supplémentaires.
Derrière l'humble "évangéliste" sommeillait l'homme âpre au gain...

Ah, c'est pour cela qu'il comprenait si bien les Anglais...

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

Effectivement !
Il ne faut pas oublier qu'il a vécu plusieurs années à Londres comme émigré avant de revenir en France après la signature du traité d'Amiens.
Il avait donc une parfaite connaissance des us et coutumes britanniques.

cher Joker, je plussoie !

vous avez raison je pense de souligner les digressions superflues de Las Cases et par conséquent l'intérêt de la lecture du "New Mémorial"

Quant à l'humble évangéliste.... que voulez-vous, un "jésuite" se doit de vivre également dans le siècle !

J'entends bien, mais Las Cases exerçait la fonction de Conseiller d'Etat et n'avait rien d'un Jésuite.
Sous le Consulat, il avait publié un Atlas historique sous le pseudonyme de Le Sage.
Constitué de grands feuillets indépendants permettant ainsi un achat échelonné et des mises à jour, mêlant cartes géographiques et longs textes, son Atlas, d'abord publié en anglais en 1796, connut un succès dont il sera toujours très fier et lui assurera une certaine liberté financière.
On peut dès lors en conclure qu'il comptait bien rééditer cette lucrative opération en publiant le Mémorial.

cela va de soi

mais s'agissant du "jésuite" vous savez bien que je faisais seulement allusion au sobriquet dont l'avaient affublé les autres "évangélistes" à Sainte-Hélène

Tout Jésuite qu'on le considérât, cela ne l'a pas empêché de travestir certaines vérités et d'attribuer à postériori à l'Empereur des citations et des conversations qui ne figurent pas dans le manuscrit original.
Il en va ainsi de la phrase souvent citée à propos de Lannes : "Je l'avais pris pygmée, je l'ai perdu géant".
De même, l'histoire de la rencontre avec l'esclave Tobbie est également absente du manuscrit.

C'est donc tout l'intérêt de cette publication de la Fondation que de pouvoir séparer le bon grain de l'ivraie...

Nous voici effectivement éclairé

Las Cases avait du talent, de l'imagination.... il aurait fait un bon romancier !

C'est à n'en pas douter !
Il avait surtout parfaitement compris que ses digressions contribueraient à parfaire la légende napoléonienne tout en lui procurant un surcroît d'espèces sonnantes et trébuchantes.
Pas si désintéressé que ça, notre Jésuite !

c'est Gourgaud je crois - beaucoup plus persifleur que moi - qui a dit que Las Cases avait suivi l'Empereur "pour écrire un livre"...