Napoléon est enterré à Westminster FLAGRANTS DÉLIRES Napoléon est enterré à Westminster Par Fabrice Drouzy — 21 juillet 2015 à 17:26 Conspirations, complots, rumeurs… les bruits courent toujours. Aujourd’hui, le tombeau de Bonaparte.
Napoléon est enterré à Westminster «Napoléon est mort à Sainte-Hélène, son fils Léon lui a crevé l’bidon…»
Si la première partie de l’affirmation fait peu de doute (rares sont les historiens à prétendre que l’empereur n’a pas passé l’arme à gauche à Sainte-Hélène, au milieu de l’Atlantique sud, dans son lit, en 1821), les théories sur la cause de son décès et ce qu’il advint de ses restes sont en revanche légion. Résumé des chapitres précédents : après la défaite de Waterloo en juin 1815, Napoléon est contraint d’abdiquer. Il espère un temps s’enfuir aux Etats-Unis mais demande finalement l’asile à l’Angleterre qui, perfidement, refuse de l’accueillir sur son sol et l’exile sous haute surveillance à Sainte-Hélène, une «île chiée par le diable entre les deux mondes»,où il vivra en butte aux mesquineries du gouverneur britannique, Hudson Lowe, jusqu’à sa mort, le 5 mai 1821, entouré d’un dernier carré de fidèles. Sa dépouille y est repose dans un petit cimetière. Elle y reste dix-neuf ans avant d’être ramenée en France en grandes pompes où elle entre aux Invalides en 1840.
Fin de l’histoire et début des mystères. Car rares sont les icônes qu’on laisse reposer en paix… L’Immortel de Sainte-Hélène ne pouvait pas mourir bêtement d’une maladie de l’estomac (cancer ou ulcère) et l’on accusa évidemment les Anglais de l’avoir empoisonné. Puis vinrent les polémiques sur le masque mortuaire (qui ne serait pas le sien mais celui de son maître d’hôtel), sur le corps «frais» découvert lors de l’exhumation de 1840, ainsi qu’une foultitude de détails troublants relevés sur le cadavre à cette occasion (décorations déplacées, bottes déchirées, taille supérieure…). Y a-t-il eu une substitution ?
Mais alors si un usurpateur repose aux Invalides, où est le vrai Napoléon ? En Angleterre of course, ramené par Hudson Lowe lui-même en 1828 (année où Wellington, le vainqueur de Waterloo, était Premier ministre). Le geôlier de Napoléon est en effet retourné à Sainte-Hélène à cette époque pour y prendre le corbillard de l’empereur (il sera restitué à la France par la reine Victoria quelques décennies plus tard). Etait-il vide ou contenait-il le cercueil de Bonaparte ?
Aujourd’hui, notre héros national serait donc peut-être enterré sous une dalle anonyme de l’abbaye de Westminster où le piétineraient chaque jour des milliers de touristes indifférents. Régulièrement, des demandes sont faites pour ouvrir le cercueil des Invalides afin d’analyser la dépouille. En vain.
Chronique réalisée à partir de Et si c’était la vérité, de Christophe Bourseiller (la Librairie Vuibert).
_________________ "Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."
Napoléon.
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