L'Énigme des Invalides

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 Sujet du message : Un précurseur de Thomas Duke !
Message Publié : 16 Avr 2003 11:13 
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Adam Smith le 14 décembre 2001
Membre du Souvenir Napoléonien




Monsieur Bruno Roy-Henry
Aux bons soins des Editions
De l’Archipel



Monsieur,

Je me permets de vous adresser ce courrier dénonçant votre amateurisme et l’insuffisance de votre travail qui n’est jamais qu’une pâle copie de celui de Monsieur Georges Rétif, abusivement dénommé « de La Bretonne ».

Citer :
Georges Rétif descend bien par son père, le commandant Raoul Rétif, ingénieur principal de l’Armement (médaille militaire, croix de guerre 14-18 avec palmes), du frère de Nicolas Restif de la Bretonne, le fameux écrivain licencieux. L’usage s’est installé chez les Rétif d’accoler à leur nom celui de « la Bretonne » pour rappeler cette parenté. Sur un plan littéraire, le commandant et son fils en ont usé pour la publication de leur premier livre « La vérité sur le lit de mort de Napoléon », préfacé par Me Isorni
.

Votre introduction est laborieuse : l’exposition du problème n’est pas très claire. Vous avancez que la « supercherie » du Retour des Cendres impériales est un secret d’état ; c’est ce qu’il faut démontrer et vous y parvenez bien mal !

Citer :
C'est ce que nous allons examiner.


Dans votre premier chapitre, vous parlez d’une lettre reçue par Guizot faisant état d’une intrigue tendant à restituer les restes de Napoléon à ses frères ; mais vous ne citez pas votre source, de sorte qu’on reste dans l’ignorance du contenu et de l’auteur de cette lettre. Votre maître, Rétif, ne fait pas mieux, de sorte que tout cela ne peut-être sorti que de son imagination.

Citer :
En effet ! La faute en incombe à mon éditeur qui –au départ- n’a pas voulu surcharger le livre. Il a changé d’avis par la suite, et au prochain tirage, ces carences seront réparées. En ce qui concerne le renseignement dont vous déplorez l’absence, voici la source : Napoléon à Paris, par M.N… (Paris, 1842 ; p.243, 244 et 245) et Archives des Affaires étrangères, C.P. Angleterre 650-1840


Dès la page 16, votre anti-orléanisme primaire éclate quand vous citez des propos du duc d’Orléans, le futur Louis-Philippe, car cette citation est sortie de son contexte. A cette époque, Louis-Philippe, réfugié en Angleterre et donc émigré, ne pouvait être que solidaire des Bourbons et de la noblesse !

Le reste n’est que l’exposé d’une anglophobie primaire totalement anachronique et qui n’est fondée que sur les lointains soupçons imprécis et dénués de fondements de nos ancêtres les grognards : on ne fait pas de l’histoire avec des grognements !

Citer :
En l’occurrence, je me contente de rapporter les faits.


Ainsi, page 21, vous faites allusion à « des fuites provenant des milieux proches du Cabinet anglais » ; encore une fois, quelles fuites ? Qui les rapporte ? Aucun moyen de contrôler vos dires que l’on doit accepter comme paroles d’évangile !

.

Je ne reviens pas sur les remarques du colonel Mac-Carthy sur le problème du daguerréotype que vous exposez complaisamment : le temps d’exposition –plus de cinq minutes- excluait qu’on puisse prendre un cliché du corps de l’Empereur, car c’était risquer de détruire sa dépouille par une exposition prolongée à l’air libre.

Citer :
En tout cas, des plaques à cet effet avaient été emmenées à Sainte-Hélène… (Itinéraire de Toulon à Sainte-Hélène, par M.Doret ; p.8).


Quant à Durand-Brager, s’il a protesté de ne pas être présent (ce dont je n’ai trouvé de traces nulle part), vous omettez de rappeler que jamais sa présence n’a été prévue à l’exhumation, conformément aux instructions de Thiers : Rohan-Chabot a strictement appliqué les ordres qui lui étaient donnés !

Le comble, c’est quand vous évoquez les légendes concernant le retour des cendres (page 21). Comme il se doit, vous renvoyez à la note 12, essayant de triturer les commentaires du colonel Pol Payard pour accabler Mac-Carthy, ce qui est exactement le contraire, puisque le premier s’en prend à cette absurde légende du tombeau vide, dernier avatar des fantasmes-grognards. D’ailleurs, Jacques Macé et René Maury ont assez dit dans leurs récents ouvrages combien cette assertion est stupide, puisqu’elle aurait impliqué la complicité d’une quarantaine de témoins !

Citer :
Mais ces légendes existaient, ainsi que le rapporte Pol Payard ! De plus, à propos de la quarantaine de témoins, il faut en exclure les Anglais ; et seuls, dix Français présents avaient connu Napoléon de son vivant…


Les arguments que vous avancez, page 36, sont bien faibles : l’inquiétude du prince de Joinville est bien compréhensible, son absence au moment de l’exhumation est certainement due à son dépit de devoir céder le pas à un jeune diplomate, en faveur auprès de sa mère et privilégié par Thiers qui veut que le roi règne, mais ne gouverne pas !

Citer :
C’est votre interprétation : permettez qu’on adopte un autre point de vue.


L’attitude du général Bertrand qui fait un bond involontaire : oui, c’est l’émotion ; il s’attend à voir un squelette hideux et il retrouve le corps de son chef intact après tant d’années ! Qui aurait été assez insensible pour ne pas réagir comme lui ? Idem pour les autres compagnons de l’Empereur. Le moins que l’on puisse dire c’est que vos propos sont très subjectifs…

D’ailleurs, vous le reconnaissez vous-même, page 37 ! Quant à la lettre de Marchand adressée au roi Joseph, c’est pareil : d’où est-elle tirée ? Vous en faîtes une interprétation psychologique dénuée de valeur : comment parler du quadruple cercueil autrement qu’en employant ce dernier terme ? Sans doute, Marchand omet de préciser qu’il y avait quatre cercueils : c’est un faux problème, très bien expliqué par Mac-Carthy, ce dont vous convenez vous-même ; alors, pourquoi insister ?

Citer :
Source : Archives Nationales ; AB XIX 124, p.40
Bertrand, Montholon ont parlé de trois cercueils (Montholon n’est pas revenu sur cette version dans sa relation des évènements). Marchand a contresigné le PV officiel qui fait mention des trois cercueils ; il a « corrigé » cette version dans ses mémoires, publiés en 1955…


Vous évoquez le problème de la barbe, ou plutôt, vous le survolez : Marchand n’est-il pas objectif, quand il s’étonne de cette barbe fortement prononcée ? Oui, il a rasé l’Empereur six heures après sa mort, mais comme vous l’expliquerez plus loin, avec la déssication de l’épiderme, la racine du poil est exfoliée et donne l’illusion d’une barbe qui a repoussé après la mort ! On voit bien que vous suivez une logique d’écrivain –voire de romancier- et non celle d’un historien…

Citer :
C’est votre appréciation… Certaines relations font état d’une barbe de 6 lignes et demi !


Votre chapitre 2 retombe dans les mêmes travers après un bon départ : faites donc un livre sur Boulogne et la campagne de Russie. (c’est prêt !) Votre insistance sur le délabrement physique de l’Empereur est navrante, même si elle traduit une partie de la vérité, hélas ! Nous sommes d’accord : quelques mois avant sa mort, Napoléon n’était pas loin d’être obèse ; mais on peut maigrir très rapidement, surtout si on s’alimente peu !

Citer :
Certains croquis, dont ceux de l’anglais Ibbetson, ne donnent pas l’impression d’un visage amaigri (cf. le croquis de Marchand également
).

Sans doute, au moment du décès, le corps de l’Empereur est encore gras, mais son visage devait porter les stigmates de sa maladie et les chairs devaient avoir singulièrement fondues. Sans compter que l’émaciation des traits s’est accentuée après le décès. Quant à vos redites sur l’empoisonnement, elles ne présentent guère d’intérêt, les élucubrations de MM. Weider et Maury laissant de glace les spécialistes…

Citer :
Autre débat ; mais la présence d’arsenic dans les cheveux de Napoléon se confirme !


Nous en venons au visage de l’Empereur et vous soulignez l’invraisemblance des mesures du crâne données par Antommarchi : pour une fois, vous avez raison, mais d’autres déjà l’ont souvent soulignée. Dont acte !

Mais, affirmer que le visage de Napoléon était défiguré et méconnaissable, le 7 mai, c’est allé un peu vite. Il commençait à se déformer, sans doute, et il n’était que temps de prendre son empreinte !

Abordons le problème du masque mortuaire : il est reconnu aujourd’hui que le véritable auteur du masque est bien Burton et il est bien probable qu’Antommarchi a « retravaillé » l’empreinte obtenue pour la rajeunir. De même qu’il est admis que le front, le bas du menton et le crâne sont une reconstitution totalement fallacieuse. Pourquoi cette reconstitution n’est pas plus fidèle ? Il faut l’attribuer au manque de talents du médecin corse qui comptait d’ailleurs sur Canova pour compléter avantageusement son travail. La mort prématurée du grand sculpteur empêchera ce travail et on aura le tort de s’en tenir au masque remodelé par Antommarchi…

Citer :
Un peu court comme explication ! Il y avait d’autres sculpteurs pour faire ce travail… Et pourquoi faire une reconstitution si maladroite, au point de faire de Napoléon un dolichocéphale, alors que –d’évidence- il était brachycéphale !


Dont acte ! Mais personne ne le conteste plus. Cela ne justifie aucunement l’authenticité du masque de Londres dont vous affirmez qu’il est celui de Napoléon ! Les ressemblances que vous croyez observer avec Jérôme et son fils ne sont pas flagrantes, c’est le moins qu’on puisse dire ! Vous même, vous reconnaissez (p. 85) qu’on ne peut affirmer que la copie du masque remise au mystérieux Monsieur « X » correspond au « death mask » détenu par le musée anglais.

Citer :
A ce sujet, les derniers développements de l’affaire du masque mortuaire exposés par Albert Martin sur le site napoleon1er.com ne laissent guère de doutes…


Sans doute, avez vous raison de souligner qu’un premier essai fut envoyé à Mme Mère et qu’Antommarchi en transporta un second durant son voyage vers Rome. Mais vous ne prouvez pas qu’ils n’étaient pas identiques, ou du moins fort semblables. Probablement, le premier était le plus véridique, car non retouché, le second ayant été amélioré pour être plus présentable…

Quant au masque Arnott, vous avez raison d’en souligner les invraisemblances. Et, pour une fois, nous sommes d’accord, « laissons ce débat aux spécialistes » (p. 97). Mais vous avouerez qu’une grande partie de votre argumentation tombe, car, sans une substitution des masques, pas de substitution des corps !

Citer :
Du moins, du point de vue de Rétif ! Comme le point fixe de mon propre travail est que l'exhumé de 1840 n'est pas Napoléon, cette observation n'est pas pertinente.


Votre quatrième chapitre est consacré à la thèse de Rétif (de la Bretonne). Vous auriez pu économiser vos forces et vous contenter de rééditer son livre, tant il est vrai qu’il y a peu de différences entre les deux œuvres, la vôtre étant la copie conforme de la sienne. Je ne sais si Georges Rétif a encore des ayants-droits : je pense qu’il pourrait vous intenter un procès pour plagiat (à moins que vous ne soyez complices) ; certes, il est intéressant de comprendre comment des gens honnêtes (probablement), ont pu se fourvoyer ; mais cela n’excuse pas tout !

Citer :
Je crains que ces espoirs ne soient déçus ! Mon livre comporte deux chapitres entièrement nouveaux (l’empoisonnement et la critique de la réfutation de Mac-Carthy) et mon manuscrit a été visé par Mme Rétif de la Bretonne !


La constatation (p. 105) est d’une grande cocasserie : « Ils constatent ensuite que les croquis de l’exhumé de la vallée des Géraniums (que de circonvolutions pour ne pas dire Napoléon) restituent peu ou prou les traits révélés par le masque du médecin corse ». comment en serait-il autrement puisqu’il s’agit de Napoléon ? C’est justement la preuve que le masque Antommarchi est ressemblant pour une large part…

Citer :
Absolument pas probant ! Les croquis ont été faits en suivant les instructions des témoins : ceux-ci ont pu recommander de s’inspirer du masque Antommarchi…


De temps en temps, vous revenez à la réalité : « Rétif et son père ne parviennent pas à produire les documents incontestables qui prouveraient leur théorie de manière irréfutable » . C’est bien le problème… !

Citer :
Nous avons essayé d’y remédier !


Vous évoquez le problème de la disparition du corps de Cipriani du cimetière de Plantation-House et vous en faites un mystère ! Mais c’est tout simple : les Anglais ont fait de la place dans un endroit trop étroit ; pourquoi se soucier d’un vulgaire valet ? La famille ne se manifestant pas pour récupérer le corps du défunt, ils ont déblayé le terrain, sachant –au surplus- que les Français ne se soucieraient pas de récupérer les restes d’un traître (si traîtrise il y a eue, ce qui n’est pas impossible).

Citer :
Gilbert Martineau, ancien consul honoraire de France à Sainte-Hélène, a tenté de percer ce mystère ; il en a été obsédé toute sa carrière (cf. le livre de Jean-Paul Kaufmann). Et personne ne s’en est inquiété ?


Quant à l’état de conservation du corps de Napoléon, vous avez eu l’honnêteté d’expliquer comment cela était possible via le processus de saponification des corps. Sur ce point, nous sommes d’accord. Notons que la description du crâne par le docteur Guillard correspond trait pour trait à Napoléon : « le crâne volumineux, le front haut et large ». Mais s’en tenir à ce témoignage essentiel aurait coupé vos effets.

Citer :
Vous marquez un point ! Mais un témoignage est souvent subjectif, comme vous le rappelez si bien…


Quant au rôle de l’arsenic dans la conservation d’un corps (autre tarte à la crème), le docteur Chantal Bismuth a expliqué que l’arsenic endogène (absorbé par voie interne) n’y contribuait aucunement…

Quant au tableau de Rétif, nous y reviendrons avec la réfutation de Mac-Carthy, très au point et qui aurait dû vous suffire ! Dommage que vous n’ayez pas non plus suivi les explications de votre commandant « X » (encore un « X »)…

Pour ce qui est des prédécesseurs de Rétif, ce n’est pas sérieux : un romancier (Albéric Cahuet), un « historien » obscur (Laumann) et un vague docteur Genella, peut-être Louisianais, mais complètement loufoque : au total, pas grand chose, vous en conviendrez !

Citer :
Mis bout-à-bout, ça commence à faire beaucoup!


Au bout du compte, vous n’avez rien prouvé : le masque Antommarchi est partiellement faux, c’est entendu ; le masque de Londres –assurez-vous- est le seul vraisemblable : mais rien n’est moins sûr.

Citer :
Au contraire, c’est de plus en plus sûr, voyez le travail d’Albert Martin !


L’examen critique de la réfutation de Mac-Carthy apportera-t-il quelque chose ?
C’est ce que nous allons voir.

Et après un hommage mérité au colonel, vous dérapez très vite dans les approximations : votre faisceau de présomptions fait sourire : non, vous ne démontrez en rien que le masque Antommarchi ne soit pas le masque de Napoléon ; une lueur de lucidité, cependant pour dire : « qu’il soit celui du dénommé Cipriani, c’est autre chose » ! C’est justement le cœur du problème (pour ne pas dire du faux problème !).

Citer :
S’il n’est pas celui de Napoléon, de qui est-il, alors ? Car le masque Antommarchi n’a pas été « remodelé », c’est le visage d’un mort, « celui d’un Italien sur un lit d’hôpital » !


Une observation générale : vous reprochez à Mac-Carthy de ne retenir des témoignages que ce qui l’arrange pour rejeter ce qui lui paraît gênant (notamment sur le témoignage d’Antommarchi). Mais vous procédez de la même façon. Donc, vous n’êtes guère convaincant… Au passage, vous rappelez vos axiomes : l’authenticité du death mask of Napoleon est certaine, le caractère frauduleux du masque Antommarchi est établi ! Mais non, pas du tout, la discussion reste ouverte (dans le meilleur des cas).

Citer :
Pour le crâne, vous en êtes d’accord ! 59,65 cm pour celui de Napoléon quand le masque Antommarchi correspond à la mesure qu’il nous donne : 56,20 cm ! C’est peu pour la tête impériale dont tous les témoins au cours de sa vie affirment qu’elle était volumineuse…


Venons-en aux décorations, puisque vous paraissez établir votre vérité sur ces arguments. Mac-Carthy ne parle pas de l’absence de l’ordre de la réunion : c’est vrai, il a eu tort. Mais sa présence n’est attestée que par Marchand. Il a bien pu se tromper, puisque ni Ali, ni Antommarchi, ni Bertrand n’en parlent. Et à supposer que cette décoration ait bien été présente, comme vous le dîtes vous-même, elle a bien pu se détacher, soit qu’elle ait été mal accrochée, soit que son attache ait été de mauvaise qualité.

Citer :
Comme par hasard, c’est justement cette décoration que Napoléon ne portait pas en « petite tenue » qui manque ! Celle-ci, pourtant moins portée (même à Sainte-Hélène), aurait été plus fragile ? Allons donc…


Mac-Carthy n’en a pas parlé ? Eh bien, cette carence est réparée…

Citer :
Vous allez vite en besogne !


Abordons la pièce maîtresse de votre démonstration : le grand Cordon de la Légion d’Honneur. A-t-il été placé sous l’habit, ou sur l’habit, en sautoir ? Encore une fois, seul Marchand peut laisser penser qu’il ait été mis en sautoir.

Et encore… Le tableau d’Arry Scheffer ne prouve rien : pour des raisons esthétiques, l’artiste a bien pu le peindre en sautoir pour renforcer l’impression de grandeur qui se dégageait du gisant impérial ; c’est une reconstitution totalement aléatoire ; d’ailleurs, à l’époque, personne ne s’en est étonné. Il est vrai qu’en ces temps-là, le bon sens était mieux partagé qu’aujourd’hui !

Citer :
Arry Scheffer a tenu compte des observations de Marchand qu’il a représenté sur sa toile avec l’abbé Vignali : les traits de Marchand ont été faits d’après nature ! Et le visage ressemble trait pour trait à celui du masque Antommarchi (mais ne ressemble en rien au visage connu de Napoléon). Ce tableau doit-être gênant ; on lui préfère la copie de son élève ( ?) Sermaize où –comme de juste- le GCLH est représenté sous l’habit…


Alors, vous sortez l’argument suprême, le témoignage du général Bertrand : « décorations, cordons, plaques ». Et vous conclure –impérial- c’est le cas de le dire : « cordons ? Qu’est-ce-à-dire, sinon qu’au GCLH avait été ajouté un autre ? En ce cas, il est certain que « les cordons » avaient été passés en sautoir. » Bravo ! Mais Bertrand a-t-il vraiment écrit cela ? Si cela était, je vous l’avoue, on pourrait basculer dans votre camp. Sans remettre en cause le sérieux du travail de Fleuriot de Langle, on ne doit pas repousser a priori l’hypothèse selon laquelle il s’est trompé.

Citer :
J’ai donc demandé à voir ce passage du manuscrit de Bertrand aux Archives Nationales : comme de juste, la transcription de « cordons » au pluriel est douteuse. Le « n » final n’est pas véritablement suivi d’un « s », on peut même dire que le « s » en est absent. Fleuriot de Langle –très consciencieux a certainement eu un instant d’hésitation ; alors il s’est penché sur le reste de la phrase et –incontestablement- a constaté que le mot « plaque » était orthographié au pluriel.

On peut dire que la transcription du « s » est douteuse ; mais il semble bien qu’elle soit amorcée et, le terme « plaques » au pluriel lui donne tout son sens !


Dont acte ! Bertrand a vu (au moins) deux plaques. Mais une seule d’entre-elles s’aperçoit en 1840… Où est la vérité ? Notons que la présence de deux plaques n’induit pas nécessairement la présence de deux cordons ;

Citer :
Vous dérapez à votre tour ! Mettre deux plaques sans mettre les cordons correspondant aurait été contraire à l’usage…


et il est bien possible qu’au dernier moment, on ait enlevé cette deuxième plaque, l’assistance préférant la conserver en souvenir.

Citer :
Mais ceci n’est pas contraire à ma démonstration : s’ il y avait bien deux plaques –du moins au début- je doute que l’on ait passé deux cordons sous l’habit. A bien vous lire, on aurait pu mettre deux plaques avec un seul cordon passé sous l’habit ? Les spécialistes en décorations auront du mal à vous suivre… Et après avoir placé deux ordres, on en aurait retiré un (la plaque et le cordon) ? Difficile à admettre…


Donc, le caractère « irréfragable » de votre démonstration tombe. Je ne dis pas que vous avez entièrement tort, mais j’affirme qu’il est possible de discuter votre argumentation.

Citer :
Oui, et il est facile de maintenir mes propos !


Et les éperons ? Mac-Carthy ne doute pas de leur présence. On ne les voit pas en 1840 ? La belle affaire : de petite taille, ils ont pu noircir (comme vous le reconnaissez) ; ou encore, se détacher, leur attache étant en cuir (sur le coup de pied). Là encore, votre argument n’est pas déterminant.

Citer :
Ils se sont « détachés » tous les deux ? Admettons…


Que reste-t-il de votre critique de la réfutation du conservateur des Invalides de l’époque ? Les doigts de pieds qui dépassent de chaque côté des bottes ? Je reconnais que c’est un phénomène curieux, mais –on doit l’admettre- il n’est pas si étonnant que cela que les coutures des bottes aient lâché : en est-on sûr, d’ailleurs ? Je relie cette observation à la position des jambes, semi-fléchies : au moment de l’extraction du cercueil, celui-ci ne s’est-il pas trouvé incliné vers le bas, c’est-à-dire l’endroit où repose la tête, en haut, et les pieds vers le bas ? Dans ces conditions, le cadavre a pu glisser légèrement vers le fond du cercueil, provoquant une certaine flexion des jambes, et imprimant une pression des pieds qui auront percé le cuir très fin du bout des bottes, ce qui amènera certains témoins à dire que les ongles des doigts de pieds ayant poussé après la mort, avaient percé le cuir des bottes.

Citer :
Votre théorie est très intéressante, mais dans ce cas, tout le corps a glissé ; et pourtant, on retrouve bien la tête reposant sur son coussin, sans dérangement apparent ? Or, la tête n’a pas bougé et le coussin non plus. Et comment, dans ce cas, auraient-ils retrouvé leur position initiale, alors que les genoux restaient fléchis ? Ce n’est pas sérieux… Et quel mouvement violent pour percer le cuir des bottes et les bas de soie !


Même observation pour les bas de soie : la soie est fragile, surtout après dix-neuf années passées au fond d’un tombeau. Les pieds quasiment momifiés, comme le reste du corps ont déchiré cette soie, comme le cuir très fin des bottes, d’ailleurs en très mauvais état (le cuir des bottes, autour des pieds, ne se reconnaissait plus). Cette explication « mécanique » n’a jamais été proposée par personne : est-elle, pour autant, invraisemblable ?

Citer :
Je vous ai répondu. Et il aurait fallu une sacrée déchirure... qui -comme par hasard- est symétrique! Et cette symétrie ne vous choque pas ? Décidément, il y a des gens qui ne sont pas curieux!!


Et si c’est-là l’explication, alors, les vases ont bien pu dégringoler entre les jambes. Encore que ces vases aient pu être placé entre les jambes du cadavre au dernier moment avant la fermeture du cercueil en fer-blanc.

Citer :
C’est fou ce que les témoins de l’inhumation en 1821 ont pu faire au dernier moment !


Vous faites grand cas de l’oxydation de ce cercueil en fer-blanc. J’ai posé la question à un plombier : c’est clair, le fer-blanc n’est pas inoxydable. Les « humeurs » s’exsudant du cadavre de Napoléon ont bien pu provoquer cette oxydation du cercueil constatée à l’intérieur même et, ultérieurement, à l’extérieur. Mais la cause en étant le début de putréfaction qui s’est interrompue –faute-d’oxygène- au bout de quelques jours, l’émanation de gaz délétères n’a pas été assez puissante pour corroder le cercueil intermédiaire d’acajou.

Citer :
Même pas les vis du cercueil en acajou (le premier, celui qui contient le fer-blanc) ?


Que reste-t-il de la démonstration de Rétif et de vos arguments ? Pas grand chose, à vrai dire… en tout cas, pas assez pour justifier l’ouverture du tombeau impérial !

Citer :
Mais nous ne demandons pas l’ouverture de ce cercueil. Depuis la parution de mon livre, il est apparu qu’un morceau d’épiderme, prélevé sur le visage de « l’exhumé de 1840 », était exposé aux Invalides ; il suffit d’en extraire de l’adn et de le comparer aux des- cendantes de Caroline, sœur de l’Empereur : imparable !


Mac-Carthy a bien eu raison de le proclamer : « où est la preuve qu’O’Meara ait pris –à l’insu de l’Empereur- le masque de Cipriani ? ». Vous l’avez reconnu : Rétif ne la donne pas, et vous non-plus ! Les observations sur le masque en cire « Noverraz » ne sont pas probantes, à supposer que le masque en question soit authentique, ce qui n’est pas. Pour nous, le chasseur suisse (ou l’un de ses descendants) s’est livré à une reconstitution macabre du travail d’Antommarchi : il avait conservé des cheveux et des poils de barbe de Napoléon et les a artificiellement réimplantés dans la cire de son « masque », comptant bien monnayer son travail. Peine perdue puisque cette tête de cire est toujours invendue !

Citer :
Sans doute ; mais là aussi, il serait avantageux de comparer les poils et cheveux en question avec ceux de la mèche « de Bovis » (cf ; mon article dans le numéro d’Historia du mois de juin 2001).


Et le corbillard, direz-vous ? Sans doute, est-il étonnant de voir Hudson Lowe le ramener en 1828… Mais ce gaillard se croyait tout permis depuis qu’il avait été le garde-chiourme de Napoléon : il l’a ramené tel quel en Angleterre et les Anglais, pour l’embellir, l’ont redécoré plus tard. En tout cas, vous ne produisez aucune preuve que ce travail s’est fait à Sainte-Hélène avant le départ de Lowe en 1828.

Citer :
Il serait judicieux de faire des prélèvements sur cette armature métallique pour examiner si elle a pu être posée en 1821…


Votre chapitre « les deux substitutions » ne représente plus guère d’intérêt : l’histoire connue du professeur Leriche est dénuée de portée : il est fort possible que ce soit bien l’intestin perforée de Napoléon qui ait été donné au collège royal des chirurgiens : cette perforation pouvant être occasionnée par la dose massive de calomel que Napoléon a absorbé le 3 mai, dose mortelle, à n’en pas douter. Alors, les Anglais ont bien empoisonné Napoléon ?

Arnott a abrégé ses souffrances, et sans intention de nuire.

Citer :
Curieux médecin que ce Arnott qui jusqu’au 15 avril, rassure Lowe sur la santé de Napoléon, laissant entendre que celui-ci feignait la maladie. Et soudain, réalisant la gravité du mal qui risque d’emporter son patient, propose un remède de cheval…


Sans cela, Napoléon aurait vécu quelques semaines de plus, au mieux. Son organisme usé par une hépatite ancienne, n’a pas trouvé l’énergie nécessaire pour combattre un ulcère à l’estomac. Un ulcère perforé entraîne la mort à brève échéance, par la sous-alimentation induite et les hémorragies qui en découlent.

Citer :
Sauf quand cet ulcère est adhérant au foie, ce qui était le cas !


Napoléon n’a pas été empoisonné à l’arsenic et c’est bien son corps qui repose sous le dôme des Invalides. Certains Corses pourront le regretter pour leur compatriote Cipriani, mais certainement pas les Français soucieux de rendre gloire à l’un de leurs plus grands capitaines !

Citer :
Je maintiens mes doutes que seuls pourraient dissiper les « analyses » énumérées ci-dessus. Avouez-le : ce n’est pas très difficile ; pour cela, la coopération des pouvoirs publics est indispensable !


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 Sujet du message : Précisions...
Message Publié : 16 Avr 2003 11:17 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
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Contacté, le Souvenir Napoléonien ne m'a pas répondu sur le fait de savoir si M. Adam Smith existait bel et bien...

Mes réponses sont données sous forme de citation.

Ce texte a été transmis en janvier 2002 à François, Dom Pierre et... Albert Martin, qui n'a pas manqué de s'en inspirer dans sa propre réfutation!

Je ne doute pas que les commentaires seront nombreux. :2:


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Message Publié : 19 Avr 2003 9:55 
Bruno Roy-Henry a écrit :
J'ai donc demandé à voir ce passage du manuscrit de Bertrand aux Archives Nationales : comme de juste, la transcription de « cordons » au pluriel est douteuse. Le « n » final n'est pas véritablement suivi d'un « s », on peut même dire que le « s » en est absent. Fleuriot de Langle très consciencieux a certainement eu un instant d'hésitation ; alors il s'est penché sur le reste de la phrase et -incontestablement- a constaté que le mot « plaque » était orthographié au pluriel.

On peut dire que la transcription du « s » est douteuse ; mais il semble bien qu'elle soit amorcée et, le terme « plaques » au pluriel lui donne tout son sens !

Cette interprétation à partir d'un mot au pluriel m'avait toujours paru tirée par les cheveux. Mais quand je constate maintenant que ce "s" lui-même est incertain... :1:

PS : Dans quel but vous livrez-vous le 16 avril 2003 à la "réfutation" d'un texte datant du 14 décembre 2001 en le présentant comme un texte "précurseur" d'autres textes qui ont, certes, quelques points communs, mais sans doute également d'importantes différences ?


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Message Publié : 19 Avr 2003 10:03 
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Une sorte de testament... ma carrière d'historien étant terminée, autant "publier" ce qui traîne dans mes archives!

C'est le bûcher des vanités...

"Mais, il faut souffler sur les crêtes de lions"...


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Message Publié : 19 Avr 2003 10:34 
Bruno Roy-Henry a écrit :
ma carrière d'historien étant terminée

Qu'entendez-vous par là ?


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Message Publié : 19 Avr 2003 11:21 
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Inscription : 14 Déc 2002 16:30
Message(s) : 15598
J'entends par là que l'on ne peut pas éternellement écrire sans être publié!

Je pense que c'est la sanction du travail de tous les écrivains, -Historiens compris- si tant est que l'on puisse employer cette expression me concernant...

Sauf pour ceux qui sont "subventionnés", mais ce n'est pas mon cas.

Les recherches supposent un investissement en argent, pas seulement en temps... N'habitant pas Paris, les frais de transport, d'hébergements etc. représentent quand même des sommes qui finissent par être importantes...

Les "bénéfices" des publications passées ne sont pas suffisants pour continuer. En tout, il faut savoir compter en ce bas monde!

En toute logique, les profits retirés d'un premier livre servent à financer le second, etc. Le 3ème livre ne paraissant pas, il m'est financièrement impossible de "soutenir" le 4ème...


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 Sujet du message :
Message Publié : 19 Avr 2003 22:02 
C'est hélas la triste rançon de la publication à compte d'auteur...
Dommage vraiment que vous deviez en arriver à cette extrémité, mon cher Bruno. :6:
Mais peut-être notre ami Thomas Duke voudra-t-il faire preuve de grandeur d'âme en acceptant de financer en partie votre prochaine publication. :1:
Ce serait un geste tout à son honneur... :4:


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 Sujet du message :
Message Publié : 19 Avr 2003 22:08 
Joker a écrit :
Mais peut-être notre ami Thomas Duke voudra-t-il faire preuve de grandeur d'âme en acceptant de financer en partie votre prochaine publication. :1:
Ce serait un geste tout à son honneur... :4:

Qu'est-ce qui vous fait penser que j'en ai les moyens ? :15: Je ne suis pas Ben Weider.


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 Sujet du message :
Message Publié : 20 Avr 2003 21:09 
Il s'agissait d'un simple trait d'humour mon cher Thomas Duke ! :3:
Les smilies qui illustraient mon post en font mention.
Ne soyez donc pas paranoïaque à ce point... :4:


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 Sujet du message :
Message Publié : 20 Avr 2003 21:49 
Je vous confirme Cher Thomas que Joker comme bien d'autres et moi même ont toujours été du parti de la discution et de la modération.

hélas beaucoup 'vivent' leur avis et se sentent attaqués alors qu'il n'en est rien.

entre ADULTE il ne peut y avoir de quiproquos stupides.

Joël.


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