Ce soir, CC et moi avons eu le privilège de rencontrer pour la première fois notre ami Albertuk, un homme éminemment sympathique dont l'érudition, jamais prise en défaut, enchanta notre soirée.
Attablés autour d'un bon repas et d'une bonne bouteille, nous avons débuté la discussion sur le thème de la substitution, ce qui permit à notre interlocuteur d'égratigner gentiment Bruno en lui faisant reproche de parfois trop s'éparpiller pour défendre à tout prix sa thèse, plutôt que de se focaliser sur la seule chose réellement inattaquable, à savoir l'inexplicable regénérescence du corps de Napoléon entre 1821 et 1840. Cette seule énigme devrait en effet suffire à exiger l'ouverture du tombeau à des fins d'analyse ADN.
Ensuite, nous avons successivement passé en revue la galerie des personnages clés de la saga de Sainte-Hélène : Lowe, plus victime et prisonnier du devoir que réellement bourreau et coupable; Las Cases, un chroniqueur d'exception qui sut mettre ses talents littéraires au service de l'épopée, mais qui ne chercha pas à prolonger son exil volontaire lorsqu'un prétendu différent l'opposa au gouverneur; Montholon, opportuniste sans doute, mais surtout dévoué à l'extrême et certainement pas empoisonneur; Cipriani, victime d'une épidémie de typhus et peu probable substitut de l'Empereur.
Albertuk évoqua aussi avec passion les nombreuses heures passées à compulser les archives britanniques qui lui ont permis d'appréhender au plus près la réalité de la captivité, ses tenants et aboutissants, de manière à pouvoir faire la part de la probable vérité et de ce qui touche à la légende.
Il en est ressorti que chacun détient sa part de vérité et qu'il faudra attendre encore longtemps avant que le sujet soit épuisé.
De quoi alimenter notre passion commune et rééditer de telles réunions, fut-ce en comité restreint.
Que notre généreux ami (il me comprendra en me lisant) soit une fois encore sincèrement remercié pour la soirée de qualité qu'il nous permit de passer en sa compagnie.
