J'ai rencontré Jean Tulard pour la 1ère fois en 1992 à Rochefort, au cours d'une conférence sur Napoléon et la Mer, avec l'amiral Dupond.
J'appartenais alors au SN.
Je lui avais demandé à l'époque ce qu'il pensait du masque mortuaire. Il ne m'avait pas caché qu'il le croyait faux en grande partie (en référence à la thèse de "la seule face authentique").
J'avais pour projet de publier une étude sur le masque mortuaire. Sur le plan local, j'ai rencontré quelques difficultés à mettre au point ce projet. C'est une des raisons qui m'ont poussé à quitter le SN.
Ensuite, mon article est paru en janvier 2000, dans la revue Historia, avec un commentaire somme toute favorable de Jean Tulard. Selon-lui, un moyen très simple existait pour en finir avec question: l'ADN. Ce qui -implicitement- signifiait "ouvrir le tombeau"! Simultanément, mon manuscrit était accepté par les éditions de l'Archipel.
Jean Tulard m'adressa un petit mot pour me féliciter. Je suppose que mon éditeur lui avait fait lire mon manuscrit et lui avait sans doute proposé de le préfacer. En tout cas, il m'y écrivait textuellement ceci: "Je ne dis pas que Napoléon est aux Invalides"!
Plus tard, nous nous sommes croisés sur les plateaux de LCI, au cours d'une émission sur l'empoisonnement et la substitution, avec la participation de Jean-Claude Dammame et François de Candé-Montholon. Il y eut surtout un pugilat entre Dammame et Tulard.
Sur la question de la substitution, Dammame se déclara très honnêtement incompétent. Jean Tulard ne s'en prit pas à ma thèse, mais indiqua que si ce n'était pas Napoléon qui était aux Invalides, l'ouverture du cercueil ne servirait à rien, car on ne pourrait évidemment pas prouver qu'il avait été empoisonné.
Il résultait de tout ceci que Jean Tulard était favorable à des analyses ADN. Y compris concernant le morceau de peau de l'exhumé. Nous avons échangé à ce propos par téléphone.
Mais ensuite, à l'automne 2002, Tulard a fait savoir dans la presse qu'il était finalement contre l'ouverture du tombeau, car même si on prouvait que c'était bien Napoléon qui était aux Invalides, il y aurait toujours des irréductibles pour contester les analyses, un peu comme dans l'affaire du coeur de Louis XVII.
Curieux raisonnement, évidemment dicté par l'opportunité...
Nous nous sommes retrouvés sur les plateaux de France 2, au cours d'une émission animée par Guillaume Durand, en compagnie d'Antoine de Caunes. Jean Tulard a constamment esquivé les questions ou les constatations dérangeantes, pour se gausser de la grand-mère sénile de Terence Young, ou pour aborder d'autres thèmes, comme le cinéma turc...
Nous en sommes là, désormais, et Jean Tulard ne dissimule plus son agacement quand on évoque cette affaire.
Dernière édition par Bruno Roy-Henry le 17 Sep 2005 23:04, édité 1 fois.
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