Le débat n'est pas figé: les recherches continuent ! En voici les grands axes:
1/ Le masque mortuaire:
Des nouveautés décapantes: au moment même où je convenais que le Rusi mask n'était pas celui de Napoléon, mais plus probablement celui de son frère Joseph ou de son fils Walewski, celui-ci resurgissait dans une vente de Christie's à New-York. De nouvelles photos nous en donnaient une image plus précise et plus véridique !
Nous n'avons pu obtenir une image de trois-quart et nous ignorons encore officiellement l'identité de l'acquéreur.
Mais les photos obtenues permettraient de vérifier si c'est bien le masque de Walewski ou pas. Il nous manque, hélas, les outils informatiques nécessaires pour conclure dans un sens ou dans l'autre. Et des petits prodiges de ce genre de logiciels pour parvenir à des conclusions incontestables.
Il n'en demeure pas moins que le Rusi mask est compatible avec le Lebendmaske (à Baden, Autriche), notamment de face. Il n'y a donc aucune raison de revenir sur nos conclusions concernant le masque Antommarchi.
2/ Les détails discordants entre l'inhumation et l'exhumation:
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, tout n'est pas dit dans cette affaire! Ceci provient du fait que je n'ai pas toujours pu lire les sources que j'avais à ma disposition d'une manière convenable. Certains détails m'ont échappé. Il en est ainsi de ce qui concerne les cercueils de 1840. Leur relecture, notamment par la petite équipe qui m'entoure, révèle parfois des surprises...
Il y a aussi l'affaire du Worcestershire Chronicle, en cours d'élucidation. Il y a eu encore l'affaire du journal du Dr Guillard, que nous pensions avoir retrouvé. Mais, hélas -en dehors de quelques fragments publiés dans la presse, il y a plus de 40 ans- il semble qu'il faille désespérer de le retrouver dans sa totalité...
3/ Le contexte politique de l'expédition des Cendres:
à ce sujet, l'ouvrage de Georges Poisson a révélé quelques détails intéressants. Notamment que Thiers avait bien donné les plus grandes consignes de prudence, pas seulement à Rohan-Chabot, mais encore à Gourgaud, comme nous l'avions toujours soutenu. Et il est désormais avéré que ces consignes impliquaient le silence en cas de substitution !
4/ Les analyses ADN:
sur ce point, c'est la déception, car la mèche "Bovis" semble se montrer rebelle à toute indication fiable en matière de code ADN. L'équipe du Pr Cassiman persévère, en affinant ses méthodes d'analyses, mais nous craignons un échec total sur ce plan. Le Pr Cassiman en avisera le grand public par un communiqué au moment opportun.
Toutefois, il ne désespère pas de découvrir le code de l'ADN mitochondrial de Napoléon, par comparaison de l'ADN de différents échantillons de cheveux déjà à sa disposition.
5/ L'état du corps en 1840 et en 1821:
Il résulte des travaux des différents médecins-légistes consultés que le corps de Napoléon avait bien commencé un processus de décomposition au moment de sa mise en bière.
Et qu'il aurait pu se transformer en adipocire au cours d'un processus complexe intra-cercueil ! Ceci exclut qu'il n'ait pas conservé les stigmates de ces différentes atteintes.
Or, ces stigmates ne sont pas observés en 1840 ! Mieux, les descriptions du Dr Guillard, y compris celles qui relèvent de son journal, laissent penser que le cadavre de 1840 aurait pu être momifié. Or, momification et adipocire sont incompatibles. La momification peut être naturelle, ou découler d'un processus d'embaumement. Poisson révéle aussi que de ce point de vue, la liqueur employée par Antommarchi pour laver l'intérieur du corps en 1821, ne pouvait avoir aucune efficacité.
Ainsi donc, comme vous pouvez le constater, l'équipe ne chôme pas ! Je tiens d'ailleurs à remercier tous ces membres qui m'appuient de leurs conseils et de leurs recherches.
