L'Énigme des Invalides

Vous possédez beaucoup de livres, mais sans jamais les avoir lus...

Je vous invite à lire Kaufmann. Vous verrez qu'à deux reprises au moins (sinon 3), il évoque Gilbert Martineau et le fantôme de Cipriani. Ainsi que sa tombe ! On se retiendra de rire quand Michel Dancoisne-Martineau atténuera la portée de ses propos en parlant des obsessions de son père adoptif...

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"Tant que les Français constitueront une Nation, ils se souviendront de mon nom."

Napoléon.

C'est amusant, car j'ai eu droit récemment à la même remarque de la part de notre "ami" Pierre BAR

Je lui ai répondu sur le ton de l'ironie que j'étais un collectionneur compulsif de livres

(la réalité est que je mets en moyenne deux mois pour lire un livre.... notre "ami" Joker est au courant... J'ai noté ceux que j'ai lus depuis Fin 2014, et j'espère en arriver à 24 en fin d'année... ce qui me fera 6 livres par an multiplié par 4 : 24... toutefois, je viens de débuter "L'autre Sainte-Hélène" d'Albert Benhamou, mais s'agissant d'un pavé de 400 pages, je crains qu'il ne fasse chuter ma moyenne )



Un autre souci se présente à moi.... mes piles importantes de livres ne sont pas répertoriées, ce qui revient à dire que j'éprouve souvent les pires difficultés à mettre la main sur ce que je cherche... heureusement, je sais intuitivement où se cache celui de Kaufmann.... peut-être devrais-je, pour gagner en efficacité, utiliser la technique de L'âne, à savoir ranger mes livres dans des "cantines" )

Plus sérieusement, je ne manquerai pas de lire Kaufmann, car s'il parle de Cipriani, cela m'intéresse....

Je n'ai pas lu le livre de Michel Dancoisne-Martineau, "je suis le gardien du tombeau vide" mais je doute qu'il évoque ces anecdotes.... Par contre, dans sa série "Napoléon à Sainte-Hélène" (en 12 volumes, dont le tome 3 vient de paraitre) il est question à plusieurs reprises de Cipriani.... mais notre cher Consul utilise les précautions d'usage, par exemple dans le Tome 1, la légende sous le fameux croquis d'Ibbetson indique qu'il s'agit en réalité de Gourgaud

J'ajouterai que lorsque j'ai sollicité récemment Michel Martineau, à propos de Cipriani, celui-ci m'a aimablement répondu (c'était sur Facebook) en m'enjoignant d'effectuer mes propres recherches....

il m'a semblé alors que, dans son esprit, c'était un sujet qui n'intéressait guère les historiens "officiels"

Par contre, lorsque je lui ai fait observer que son père adoptif, dans son excellent livre Napoléon à Sainte-Hélène (celui-là je l'ai lu) évoquait Cipriani mais ne donnait pas de références biographiques ou autres.... il m'a répondu en substance : "que voulez-vous, Gilbert appartenait à une génération où bien souvent les historiens ne citaient pas leurs sources...

Outre les mentions concernant le fantôme de Cipriani et la tombe vide, le livre de Kaufmann vaut vraiment le détour.
C'est avant tout un ouvrage d'atmosphère et de ressenti et j'avoue avoir été très troublé par sa lecture au point de ne pas pouvoir le lâcher et d'y repenser régulièrement plusieurs années après l'avoir lu.
C'est la marque d'un grand livre et c'est à mon sens l'un des meilleurs écrits sur la période de l'exil avec celui de l'ami Albert Benhamou.

Vous avez assurément raison (je l'ai mis sur ma liste d'attente, lorsque j'aurai terminé celui de Benhamou)

il me semble que pour s'imprégner de son sujet, Kaufmann avait demandé (et obtenu) du Consul Martineau de pouvoir rester seul des heures durant dans les pièces de Longwood...

le fantôme de Cipriani, la tombe vide... tout cela viendrait donc de ce que Gilbert Martineau a pu lui dire, peu de temps avant son décès en 1995.... reflet d'une réalité ou "délire obsessionnel" après trente ans passés sur place ?

à force de fréquenter un lieu - à fortiori s'il s'agit d'un lieu historiquement très marqué - on finit sans doute par s'en imprégner, et peut-être le cerveau s'évade t-il un peu..... Je me souviens d'un gardien du Tombeau des Invalides me disant que la nuit on y entendait des voix... Que Longwood soit peuplé des fantômes du passé, c'est quasi-évident, même si l'on ne croit pas au surnaturel...

La plupart des lieux de vie restent imprégnés du passage de ceux qui y ont vécu.
Il ne faut pas croire aux fantômes ni être spirite pour s'en rendre compte.

Kaufmann s'est en effet isolé dans les différentes pièces de Longwood pour mieux ressentir l'atmosphère qui s'en dégageait.
C'est le récit de cette expérience sensorielle qu'il a retranscrit dans son ouvrage avec le grand talent de conteur qu'on lui connaît et qui rend son livre d'autant plus passionnant et, osons le mot, convaincant.
Je me targue d'être un individu rationnel mais j'avoue humblement que cette lecture m'a profondément troublé.